Moderna ou Pfizer/BioNTech : la vaccination hétérologue, mode d’emploi

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Moderna ou Pfizer/BioNTech : la vaccination hétérologue, mode d’emploi

Publié le 9 décembre 2021
Par Anne-Hélène Collin
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L’Agence européenne du médicament (EMA) valide le « mix and match » ou vaccination hétérologue, c’est-à-dire l’utilisation de deux plateformes de vaccins anti-Covid-19 différentes, à la fois pour la primovaccination et pour le rappel. Elle confirme surtout une pratique déjà développée dans de nombreux pays, dont la France qui n’utilise plus que des vaccins à ARNm (Comirnaty de Pfizer/BioNTech et Spikevax de Moderna). Une pratique qui se révèle aussi plus efficace qu’une vaccination homologue, du moins pour le schéma [vaccin à vecteur viral (AstraZeneca et Janssen) puis vaccin à ARNm]. L’utilisation d’un vaccin à adénovirus en second ou l’utilisation de deux vaccins à ARNm différents (Comirnaty ou Spikevax) sont cependant moins bien étudiées. 

En primovaccination, le schéma [vaccin à adénovirus puis vaccin à ARNm] présente « systématiquement une tolérance acceptable et des réponses immunitaires améliorées » qu’une primovaccination homologue, souligne l’EMA dans son avis du 7 décembre. L’inverse (administration d’un vaccin à vecteur adénoviral en deuxième dose après un vaccin à ARNm) peut même « être moins avantageux d’un point de vue immunologique que la séquence opposée ». L’agence explique cette efficacité accrue par « une gamme étendue de réponses immunitaires, avec une réactivité croisée humorale et cellulaire améliorée contre divers variants préoccupants ». Toutefois, « certaines études ont rapporté une réactogénicité plus élevée (par exemple douleur, fièvre, maux de tête, fatigue) de la vaccination hétérologue, mais les résultats ne sont pas cohérents », note l’EMA. Les schémas hétérologues manquent de retours chez les personnes immunodéprimées.

En rappel, un vaccin à ARNm après une primovaccination avec un vaccin à vecteur viral « est plus immunogène que l’inverse », avec une bonne tolérance, souligne l’EMA. De plus, une dose de rappel hétérologue avec un vaccin à vecteur viral ou avec Spikevax « a tendance à provoquer davantage d’événements indésirables liés à une réactogénicité locale ou systémique », ajoute l’agence, qui continue de surveiller les risques de survenue d’événements indésirables rares, « tels que la myocardite, avec des rappels homologues ou hétérologues ».

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