Traitement du Covid-19 : Paxlovid se positionne

© DR

Traitement du Covid-19 : Paxlovid se positionne

Publié le 17 décembre 2021
Par Anne-Hélène Collin
Mettre en favori

Paxlovid suit les premiers pas du molnupiravir​​​. L’antiviral oral de Pfizer (nirmatrelvir et ritonavir) vient de recevoir un avis scientifique favorable du comité des médicaments à usage humain (CMUH) européen dans le traitement du Covid-19, permettant aux instances nationales d’autoriser son utilisation en accès précoce. Parallèlement, l’Agence européenne du médicament (EMA) a lancé son évaluation continue (« rolling review ») le 13 décembre.

L’avis est basé sur les résultats intermédiaires de l’étude principale menée chez des patients à risque de forme grave de Covid-19, non hospitalisés et non vaccinés, dans les tout premiers jours qui suivent l’apparition des symptômes. Selon l’EMA, les données ont montré que Paxlovid réduisait le risque d’hospitalisation et de décès lorsque le traitement commençait dans les 5 jours suivant le début des symptômes. Environ 1 % des patients (6 sur 607) qui ont pris Paxlovid dans les cinq jours suivant le début des symptômes ont été hospitalisés dans les 28 jours suivant le début du traitement, contre 6,7 % des patients (41 sur 612) ayant reçu un placebo. Aucun des patients du groupe Paxlovid n’est décédé contre 10 patients du groupe placebo. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés pendant le traitement et jusqu’à 34 jours après la dernière dose de Paxlovid étaient la dysgueusie, les diarrhées et vomissements.

Paxlovid a l’avantage d’être administré par voie orale à raison de deux prises par jour pendant 5 jours. L’EMA précise que Paxlovid ne doit pas être associé à certains médicaments, sans plus de précisions pour le moment. Paxlovid ne doit pas non plus être utilisé chez les patients atteints d’insuffisance rénale ou hépatique, ni chez la femme enceinte ou chez les femmes susceptibles de devenir enceintes et qui n’utilisent pas de contraception. L’allaitement doit être interrompu pendant le traitement. 

Le ministre de la Santé a déclaré devant les députés le 15 décembre avoir validé « il y a quelques jours » une précommande de Paxlovid.« Les premiers arrivages de ce traitement sont attendus pour le mois de janvier, plutôt la 2e partie de janvier, d’abord en quantité contingentée et ensuite en plus grand nombre, ce qui pourrait être extrêmement utile si nous devions faire face à une vague omicron », ajoute Olivier Véran.

Publicité

Il reste à la Haute Autorité de santé (HAS) à se prononcer, à donner l’autorisation aux officinaux de délivrer cet antiviral oral, et à construire un circuit de délivrance.