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Givlaari, dans la porphyrie hépatique aiguë
Le givosiran (Givlaari) est un traitement prophylactique des crises aiguës de porphyrie. Disponible dans le cadre d’autorisations temporaires d’utilisation (ATU) à l’hôpital depuis 2019, ce médicament orphelin peut maintenant être dispensé en ville car ses conditions d’injection ont été modifiées fin 2020.
INDICATION REMBOURSÉE
Traitement des patients âgés de plus de 18 ans atteints de porphyrie hépatique aiguë (PHA) et ayant une maladie active caractérisée par au moins 2 crises de porphyrie nécessitant une hospitalisation, une visite médicale urgente ou un traitement par hémine par voie intraveineuse à domicile, au cours des 6 mois précédents.
MODE D’ACTION
Le givosiran est un petit acide ribonucléique interférent double brin. Il provoque la dégradation de l’ARN messager de l’acide aminolévulinique synthase dans les hépatocytes, entraînant la réduction des taux circulants de deux facteurs principaux à l’origine des crises et d’autres manifestations de la PHA : l’acide aminolévulinique et le porphobilinogène.
POSOLOGIE
• Seules les 6 premières administrations doivent être effectuées à l’hôpital.
• La dose recommandée est de 2,5 mg/kg de poids corporel réel, administrés par un professionnel médecin ou infirmier 1 fois par mois.
L’injection par voie sous-cutanée s’effectue dans l’abdomen ou à défaut dans la cuisse ou le haut du bras, en alternant les sites.
• Le volume de solution injectable à administrer est calculé comme suit : poids corporel du patient en kg x 2,5 mg/189 mg = volume total en ml de médicament à injecter.
• Le volume maximal acceptable pour une injection est de 1,5 ml. Les doses nécessitant plus de 1,5 ml seront administrées en plusieurs injections, la dose mensuelle totale étant répartie à volume égal entre les différentes seringues pour minimiser la gêne potentielle au niveau du site d’injection.
• Une interruption ou l’arrêt du traitement peuvent être envisagés en cas d’élévations cliniquement significatives des transaminases. Le traitement pourra être repris après amélioration des taux, à la dose de 1,25 mg/kg.
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité à l’un des composants.
GROSSESSE ET ALLAITEMENT
• L’utilisation de Givlaari chez la femme enceinte doit prendre en compte les bénéfices pour la mère et les risques potentiels pour le fœtus.
• Interrompre soit l’allaitement soit le traitement, en fonction des bénéfices pour la mère et pour l’enfant.
EFFETS INDÉSIRABLES
Des réactions au site d’injection, des nausées, de la fatigue et un rash cutané sont très souvent rapportés, de même qu’une élévation des transaminases ou une diminution du débit de filtration glomérulaire.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Le givosiran peut entraîner une réduction faible à modérée de l’activité de certaines enzymes CYP450 dans le foie (CYP1A2, CYP2D6, etc.). Une augmentation de l’exposition plasmatique de la caféine, du dextrométhorphane, de l’oméprazole ou encore du midazolam est possible.
SURVEILLANCE PARTICULIÈRE
Tests de la fonction hépatique avant l’instauration du traitement puis tous les mois au cours des 6 premiers mois de traitement et selon les indications cliniques par la suite.
CONSERVATION
• A conserver à une température ne dépassant pas + 25 °C.
• Une fois le flacon ouvert, Givlaari doit être immédiatement utilisé.
FICHE TECHNIQUE
Givosiran 189 mg pour 1 ml de solution limpide et incolore, flacon de 1 ml, boîte de 1, 36 103,89 €, remb. SS à 65 %, AMM : 34009 302 163 1 6.
Alnylam : 01 87 65 09 21
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
DÉLIVRANCE
– Liste I
– Médicament soumis à prescription hospitalière
– Surveillance particulière pendant le traitement
DITES-LE AU PATIENT
En cas d’oubli d’une dose, administrer le traitement dès que possible et reprendre ensuite les injections à intervalles mensuels après la dose oubliée.
Ne pas injecter la solution dans les tissus cicatriciels, les zones rougies, enflammées ou enflées.
L’AVIS DE LA HAS
– Service médical rendu important
– Amélioration du service médical rendu importante (ASMR II)
– Population cible estimée à 60 patients au maximum
LA PRISE EN CHARGE DES PORPHYRIES HÉPATIQUES AIGUËS
Le traitement des crises aiguës neurologiques doit débuter au plus tôt. La première étape consiste à identifier et à supprimer tous les facteurs déclenchants, puis à mettre en place un traitement symptomatique pour soulager la douleur (morphiniques), les troubles digestifs et du rythme cardiaque, l’hypertension artérielle, l’anxiété, les insomnies, etc. Une éventuelle hyponatrémie ou un apport calorique insuffisant seront corrigés.
En cas de signe de gravité comme des complications neurologiques, une hyponatrémie ou une douleur intense persistante, le traitement de choix consiste en l’administration intraveineuse d’arginate d’hémine humaine (Normosang).
Cet apport d’hème exogène permet de diminuer les concentrations d’acide d-aminolévulinique et de porphobilinogène, entraînant une régression des symptômes en quelques jours.
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