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Le choix du « Made in France »

Publié le 1 février 2022
Par Carole De Landtsheer
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Le groupe Pierre Fabre concentre sa fabrication en France et adapte son outil industriel pour faire face à ses besoins. Gros plan sur un outil industriel qui n’inclut pas moins de sept sites de production.

Principalement localisé dans le sud-ouest de la France, le groupe pharmaceutique et dermocosmétique Pierre Fabre, dont le siège se situe à Castres, assure plus de 95 % de sa production. Inscrit dans l’ADN du laboratoire, le choix du « Made in France » s’est renforcé ces dernières années. Il a, notamment, rapatrié depuis l’Allemagne, la fabrication et la commercialisation de deux actifs rentrant dans la composition de traitements en oncologie. « Deux raisons ont justifié ce choix : d’une part, la volonté de maîtriser notre chaîne logistique et de ne pas être dépendants de fournisseurs parfois éloignés ; d’autre part, nous privilégions les circuits courts : ces actifs sont synthétisés sur le site d’extraction de Gaillac et fabriqués dans l’usine de Gien », explique Marc Urbain, directeur Industries au sein du groupe Pierre Fabre. C’est aussi sur le site de Gaillac, spécialisé dans l’extraction de principes actifs d’origine végétale, que les actifs biotechnologiques issus de la microflore de l’eau thermale d’Avène ainsi que le nouveau filtre solaire organique Triasorb, respectueux de la biodiversité marine, ont été mis au point. Un atelier complet de 300 m2 sous environnement contrôlé, type salle blanche a été créé à cette fin. Au global, ces projets ont généré un investissement financier de l’ordre de 9 millions d’euros.

Adapter l’outil industriel.

Plus largement, l’outil industriel Pierre Fabre est continuellement optimisé pour satisfaire les besoins de production, actuels et futurs. À titre d’illustration, 25 millions d’euros ont été investis en production et en distribution en 2020. Le site d’Aignan est, pour sa part, actuellement modernisé pour augmenter sa capacité de production de sucres pharmaceutiques cuits servant, principalement, à la fabrication des pastilles pour la toux et le sevrage tabagique. Afin de pouvoir approcher de nouveaux marchés, notamment Outre-Atlantique, une nouvelle ligne de production a été créée. Par ailleurs, sur le site de Cahors, qui a été agrandi de 730 m2 pour stocker des matières premières et les produits finis en attente d’expédition, un petit robot collaboratif (Cobot) a été implanté fin 2021. « Nous sommes sur cette dynamique d’installation de robots collaboratifs en fin de ligne, qui induisent une plus grande flexibilité de mise en œuvre, de meilleures conditions de travail et qui améliorent notre productivité », explique Marc Urbain.

Diminution de l’impact environnemental.

L’environnement est également au centre des préoccupations du groupe Pierre Fabre et des actions sont menées pour réduire sa consommation énergétique comme son empreinte carbone. Comme, par exemple, le recyclage des déchets végétaux, soit les résidus des plantes médicinales après leur extraction afin d’obtenir les principes actifs. Une chaudière biomasse les transforme par fermentation et alimente en chauffage les bâtiments et en eau chaude les processus industriels de l’usine de Soual, la plus grosse usine de Pierre Fabre, dédiée, avec l’usine d’Avène, à la production et au conditionnement des marques dermocosmétiques emblématiques du groupe (A-Derma, Klorane, René Furterer, Ducray). Grâce à ce système dit de “production circulaire”, 60 % de la consommation en gaz est ainsi substituée. D’autres systèmes de valorisation énergétique ont été imaginés. Sur le site de Gaillac, la chaleur émise par la vapeur d’eau émanant de chaudières spécifiques, utilisée pour nettoyer les installations, est récupérée pour chauffer une partie de l’usine. Par ailleurs, le recours à la géothermie, qui utilise l’énergie stockée sous la surface de la terre comme source de la chaleur, est actuellement à l’étude pour chauffer les bâtiments. L’objectif fixé par le groupe d’ici 2025 : la réduction de 25 % de sa consommation d’énergie et de 30 % de ses émissions de CO2.

Le Green Impact Index, un outil pour les consommateurs.

Autre objectif clef : l’écoconception des produits. Cet engagement est désormais visible du consommateur grâce au Green Impact Index, un nouvel outil qui évalue l’impact environnemental et sociétal des produits de dermocosmétique et de santé familiale. En délivrant une note (de A à D), il l’informe sur la performance éco-sociétale de ses achats (une information consultable en ligne sur les sites des marques). Cette cotation s’appuie sur plusieurs critères dont l’emballage des produits (réduction du poids des packagings, suppression des étuis pour certaines marques, recyclabilité), les formules (réduction du nombre d’ingrédients, naturalité, etc.), les modes de fabrication (culture bio, extraction par solvant vert, etc.) et les transports (origine géographique des matières premières). Au global, l’empire Pierre Fabre, qui emploie 5 500 personnes en France et qui distribue ses produits dans pas moins de 116 pays à travers 31 filiales, s’engage tous azimuts : équipements locaux et impact environnemental réduit.

+ de 460 M d’unités de produits sont fabriquées chaque année par Pierre Fabre.

2,2 Mds €

C’est le C.A du groupe Pierre Fabre en 2020. 1,2 Md € relève de la dermocosmétique et des soins Oral Care, 0,9 Md € des produits médicaux et 0,1 Md € d’activités périphériques.

1 Automatisation. Ligne de remplissage automatique sur le site de Soual de produits conditionnés dans des flacons.

2 Conditionnement stérile. Le site d’Avène, où se trouve la source, dédié à la fabrication des produits Eau Thermale Avène, comprend des lignes de conditionnement en bloc stérile pour les soins de cosmétique stérile (sans conservateurs).

3 Robot collaboratif. A l’usine de Cahors, le robot “Cobot”, à gros bras, a été installé en fin de ligne pour gagner en ergonomie et en productivité. Collaboratif et doté de capteurs, il s’intègre facilement à l’outil industriel existant.

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