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L’allergie aux pénicillines
Moins de 10 % des patients se pensant allergiques aux pénicillines le sont réellement. Il est primordial de confirmer le diagnostic afin de savoir si ces molécules doivent être définitivement écartées de l’arsenal thérapeutique du patient.
Comment se manifeste l’allergie ?
• Les pénicillines peuvent induire des réactions allergiques immédiates, survenant dans l’heure suivant l’administration : urticaire ou angioœdème parfois associé à un bronchospasme, troubles digestifs, malaise, voire choc anaphylactique.
• Elles peuvent aussi être responsables de réactions allergiques retardées, survenant quelques jours à plusieurs semaines après la prise : exanthèmes maculopapuleux fréquents et bénins ou toxidermies sévères et potentiellement létales comme la pustulose exanthématique aiguë généralisée, la drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms (Dress) et les syndrômes de Lyell ou de Stevens-Johnson (grands décollements cutanés bulleux).
• 10 % de la population se déclare allergique aux pénicillines, le plus souvent du fait d’une éruption cutanée survenue dans l’enfance. Dans les faits, seulement moins de 10 % de ces patients le sont vraiment.
Comment authentifier l’allergie ?
• Authentifier une véritable allergie aux pénicillines permet ne pas les contre-indiquer abusivement. La suspicion de diagnostic repose sur la sémiologie et sur l’analyse chronologique des événements. Différentes causes probables de survenue de symptômes doivent être recherchées : prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), exposition à d’autres allergènes, infection virale, etc.
• Un bilan allergologique est indispensable pour affirmer le diagnostic. En cas de manifestations immédiates, les prick tests et les tests intradermiques, lors de négativité des premiers, sont recommandés. Les réactions retardées sont explorées avec des patch tests et, en cas de négativité, avec des tests intradermiques à lecture retardée.
• La positivité des tests cutanés confirme le diagnostic. Leur spécificité est de l’ordre de 95 %. En l’absence de gravité de la réaction initiale et si les tests cutanés sont négatifs (non faussés par un traitement antihistaminique ou immunosuppresseur), un test de provocation orale en milieu hospitalier peut être nécessaire.
Y a-t-il des allergies croisées ?
Les pénicillines présentant une analogie stucturale avec les autres β-lactamines (céphalosporines et carbapénèmes), le risque d’allergie croisée existe mais est plus rare que longtemps présumé. Ce risque est de 7 à 10 % avec les céphalosporines de première et deuxième générations, de 3 % avec les céphalosporines de troisième et quatrième générations et de 1 % avec les carbapénèmes.
• Le bilan allergologique permet de préciser les molécules qui peuvent être administrées sans risque au patient.
Sources : « Allergie à la pénicilline : étayer cette éventualité est utile », revue Prescrire, juillet 2021 ; « Désétiqueter l’“allergie aux β-lactamines” ! », La Lettre d’actualités, MedQual, n° 193, juin 2021.
À DIRE AUX PATIENTS
– Les diarrhées ou une mycose sous antibiothérapie ne sont pas un signe d’allergie.
– En cas de manifestation cutanée ou de bronchospasme sous pénicilline, arrêter immédiatement le traitement et consulter un médecin (une hospitalisation en urgence peut être nécessaire en cas de signes de gravité tels que fièvre élevée, atteinte muqueuse ou décollement bulleux, angioœdème, altération de l’état général).
– Une consultation allergologique est recommandée pour confirmer l’allergie, y compris en cas d’événements anciens relatés par le patient lui faisant craindre d’être « allergique ».
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