Prévention des cancers à HPV : vers de nouvelles missions ?

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Prévention des cancers à HPV : vers de nouvelles missions ?

Publié le 4 mars 2022
Par Alexandra Blanc
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A l’occasion d’une conférence de presse de l’association Imagyn, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a présenté les projets du syndicat pour impliquer d’avantage les pharmaciens dans la prévention des cancers liés à une infection à papillomavirus (HPV).

Vacciner contre le HPV dès l’âge de 11 ans et fournir un kit de dépistage du HPV à l’officine, telles sont les deux missions que pourraient assurer les pharmaciens à l’avenir. Il ne s’agit pour le moment que de vœux, mais Pierre-Olivier Variot compte porter ces demandes au cours des prochaines réunions – points d’étape autour de la convention nationale pharmaceutique qui auront lieu dans 18 mois.

Les pharmaciens seront bientôt autorisés à prescrire, à dispenser et à injecter les vaccins inscrits au calendrier vaccinal des personnes âgées de 16 ans et plus. Or, la vaccination contre le HPV, qui peut être initiée dès l’âge de 11 ans chez les filles et les garçons, souffre d’un vrai déficit de notoriété. « Alors que de nombreux pays d’Europe ont un taux de vaccination contre le HPV autour de 80 % chez les jeunes, la France atteint à peine 30 % », déplore Coralie Marjollet, présidente de l’Association de patientes atteintes de cancers gynécologiques Imagyn. « Pour être efficace, il faut multiplier les canaux d’information et les effecteurs de la vaccination », poursuit-elle.

L’autre demande est la mise à disposition en ville d’un autotest pour dépister la présence du HPV au niveau vaginal. Ce test déjà disponible en Angleterre a montré son utilité pour atteindre notamment les femmes en situation de précarité. « Depuis 2 ans déjà, l’association Imagyn appuie cette demande auprès du ministère. L’expérience de la diffusion du kit de dépistage du cancer colorectal par les pharmaciens devrait nous aider » indique Coralie Marjollet.

Les cancers à papillomavirus (col de l’utérus, anus, oropharynx, vulve, vagin, cavité orale, larynx et pénis) sont les seuls évitables grâce à la vaccination. Actuellement, le vaccin protège contre les infections à 9 HPV en cause dans 90 % des cancers du col de l’utérus. Mais la vaccination n’élimine pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus. C’est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage à partir de 25 ans reste indispensable.

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