Négociations conventionnelles : à chacun sa méthode pour faire plier la Cnam avant la grève

La deuxième proposition de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) du 23 mai 2024 est « une déception » pour les représentants de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO) et de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Sébastien Lagoutte, président USPO de Saône-et-Loire, a « du mal à avaler la couleuvre ». Tableaux et graphiques à l’appui, il montre le delta très important – presque 1 milliard d’euros entre les propositions de l’autorité régulatrice et les besoins réels des pharmaciens pour les années 2025, 2026, 2 027. « Thomas Fatôme prétend mettre plus d’argent sur la table, mais c’est faux. En réalité, avec les nouveaux montants proposés nous sommes davantage perdants », s’est indigné Sébastien Lagoutte.

Des charges étouffantes pour les officines

« Cette nouvelle mouture financière ne suffit pas à parer à l’augmentation exponentielle – environ 25 % – des charges de personnel et d’exploitation. Tous les bilans des officines s’en ressentent », poursuit le représentant de l’USPO. Une contre-proposition de l’USPO a donc été envoyée cet après-midi à la Cnam. « Les honoraires de dispensation doivent être revalorisés en priorité, pas les rémunérations sur objectifs de santé publique (Rosp), ni les nouvelles missions. Si nous n’avons pas de quoi rémunérer notre cœur de métier, nous ne pourrons pas dégager du temps pour nous intéresser aux nouvelles missions. »

La Cnam propose un rendez-vous le jour de la grève

Il y a quelques jours, Thomas Fatôme, le directeur de la Cnam a proposé un entretien aux syndicats… au plus mauvais moment ! « La date envisagée par notre interlocuteur était… le jeudi 30 mai à 11 heures, en même temps que des cortèges et des défilés auront lieu dans toutes les régions de France », se sont agacés les responsables de l’USPO. Après l’accord des deux syndicats et de l’association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), une nouvelle réunion se tiendra donc le mercredi 5 juin. « Se mobiliser fortement le 30 mai permettra de peser davantage sur les négociations », rappelle Sébastien Lagoutte.

La FSPF maintient le lien avec la Cnam

De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) assure maintenir des échanges constants avec la Cnam. « Notre président Philippe Besset continue de s’entretenir autant qu’il le peut avec Thomas Fatôme. En parallèle, des entrevues sont organisées avec des représentants du ministère de la santé. On ne lâche pas l’affaire », assure Valérian Ponsinet, président de la commission convention et système d’information de la FSPF.