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Travailler ensemble, oui mais…
Maisons de santé pluriprofessionnelles, communautés professionnelles de santé territoriales : autant de structures qui peuvent aider l’officine à se maintenir dans les territoires. Et qui conduisent à une nouvelle façon d’exercer, attractive pour les jeunes pharmaciens.
Bretelle de sortie
« Lorsque l’on crée une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou une communauté professionnelle de santé territoriale (CPTS), travailler en coordination avec les professionnels de santé prime. L’exercice coordonné est le moteur essentiel. Ensuite, c’est vrai qu’une maison de santé implantée à proximité de son officine génère des projets de santé et des flux d’activité. Plus il y a de MSP, plus l’activité des pharmacies se développe », explique d’emblée David Thierry, cotitulaire d’une pharmacie à Pont-de-Chéruy (Isère) et président d’une CPTS. « Les MSP et les CPTS peuvent garantir l’activité des officines », remarque également Christophe Wilcke, pharmacien à Spincourt (Meuse) et président d’une MSP et d’une CPTS.
Augmentation du chiffre d’affaires
« Si la MSP ne s’était pas implantée à côté de ma pharmacie, je pense que mon officine aurait fermé », n’hésite d’ailleurs pas à déclarer Laurence Bapst, titulaire d’une pharmacie à Garchizy (Nièvre). Un projet un peu complexe à mettre sur pied mais qui a abouti en 2018. Aujourd’hui, la MSP, qui comporte deux bâtiments, regroupe plus d’une vingtaine de professionnels de santé, dont six médecins généralistes, et les deux pharmacies de la commune (près de 4 000 habitants). « La Nièvre subit une pénurie de médecins. La MSP a beaucoup contribué à ne pas faire diminuer mon chiffre d’affaires qui a même augmenté aujourd’hui de + 15 %. Si certains patients restent fidèles à leur pharmacie, c’est-à-dire qu’ils viennent à la MSP mais vont à l’officine de leur lieu de résidence, nous avons néanmoins gagné de nouveaux patients », relate la titulaire. Celle-ci apprécie aussi la nouvelle façon d’exercer qu’induit l’installation de la MSP : « Nous faisons des réunions tous les mois et nous nous connaissons mieux entre professionnels. » « Travailler avec d’autres professionnels de santé, cela ouvre l’esprit », abonde David Thierry. L’exercice coordonné favorise aussi l’arrivée de nouveaux dans le travail. « C’est attractif pour les jeunes pharmaciens », ajoute-t-il. De fait, les projets de santé des MSP et des CPTS apportent indéniablement un plus.
Pas de remède miracle
Pour autant, Christophe Wilcke souligne les limites de ces structures : « Les CPTS ne sont pas des effecteurs de soins mais participent à l’organisation des soins en permettant aux patients de bénéficier d’un médecin traitant. Ce qui est important. Elles donnent aussi la possibilité de créer des synergies entre les professionnels. Toutefois, les CPTS prennent du temps aux professionnels, les carcans réglementaires sont nombreux. » Quant aux MSP, pour le pharmacien qui est aussi président de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens du Grand-Est, elles ont contribué au départ à « déstructurer le maillage » officinal. Si, actuellement, ces structures sont entrées dans les mœurs et favorisent l’installation de médecins et paramédicaux, ainsi que l’exercice coordonné au bénéfice des patients, elles sont loin d’être l’alpha et l’oméga pour répondre à toutes les problématiques territoriales. « Les MSP couvrent actuellement environ 8 millions de Français. Or nous sommes 67 millions. Près de 60 millions de patients ne sont donc pas couverts par un exercice coordonné », commente Christophe Wilcke.
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