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- Mon allergie aux pollens redémarre !
1 Je questionne
Préciser la demande
« Pouvez-vous me décrire vos symptômes au niveau du nez et/ou des yeux ? », « Quand ont-ils débuté ? », « Est-ce la première fois, ou reviennent-ils chaque année ? » évaluent les signes cliniques, leur importance et leur répétition dans le temps selon la période pollinique, confortant le diagnostic.
Rechercher certains critères
« Avez-vous déjà consulté un médecin ? », « Êtes-vous asthmatique ? » ou « Pas de toux ou de gêne respiratoire ? » informent sur le suivi et recherchent un terrain asthmatique nécessitant de voir un médecin.
Orienter le choix
« Que prenez-vous ou que vous prescrit le médecin pour vous soulager habituellement ? » et « Comment l’utilisez-vous ? » identifient le traitement le plus adapté et les conseils à y associer. Selon le cas, « Quel âge a l’enfant ? » oriente le choix de l’offre en attendant un avis médical.
2 J’évalue
Pathologie fréquente mais le plus souvent bénigne, la rhinoconjonctivite allergique saisonnière relève du conseil officinal lorsque les symptômes, typiques (voir Contexte), restent modérés, surviennent à peu près à la même période chaque année et ont déjà été soulagés par un traitement anti-allergique.
Un avis médical est recommandé chez l’enfant, en cas de symptômes évoquant une autre pathologie (obstruction unilatérale, anosmie, fièvre…), en présence de signes cliniques invalidants, de toux ou de gêne respiratoire, afin de rechercher un asthme notamment.
3 Je passe en revue
Antihistaminiques (anti-H1)
• Par voie orale : cétirizine (Zyrtecset, Alairgix Allergie cétirizine, Drill Allergie cétirizine…), loratadine (DoliAllergie loratadine, Humex Allergie loratadine…). Propriétés : les anti-H1 de seconde génération bloquent l’action de l’histamine, principal médiateur de la réaction allergique. Ils constituent le traitement de référence de la rhinite allergique en cas de symptômes légers à modérés, en diminuant le prurit nasal, les éternuements, la rhinorrhée et les signes oculaires. Ils sont peu efficaces sur l’obstruction nasale. Effets indésirables : peu fréquents et légers, avec somnolence, maux de tête, fatigue. Une somnolence peut conduire à changer de molécule. En pratique : une prise par jour, dès 6 ans pour la cétirizine en comprimé, 12 ans pour la loratadine, sept jours maximum en automédication. À noter : les anti-H1 sédatifs ne sont pas recommandés en raison de leurs effets indésirables anticholinergiques (dexchlorphéniramine dans Polaramine…), ni les vasoconstricteurs, telle la pseudoéphédrine en cas de rhinite allergique, car ils exposent à un rebond d’obstruction nasale et à des rhinites médicamenteuses.
• Par voie oculaire : lévocabastine (Allergiflash…). Propriétés : action rapide sur les signes oculaires gênants. Effets indésirables : rares irritations, picotements transitoires. En pratique : dès 2 ans et cinq jours maximum. Une cromone est recommandée en relais.
Anti-inflammatoires
• Corticoïde nasal. La béclométasone (Humex Rhume des foins à la béclométasone…) est recommandée dès que les symptômes sont modérés à sévères. Plus efficace que les antihistaminiques, elle agit sur les symptômes de la rhinite, dont l’obstruction nasale, et de la conjonctivite, les voies lacrymales communiquant avec le carrefour oropharyngé. Un délai de deux à trois jours est parfois nécessaire à sa pleine action, durant lequel elle peut être associée à un anti-H1. Effets indésirables : rares sécheresse nasale, irritations, épistaxis. Pas d’effets indésirables systémiques aux doses thérapeutiques. En pratique : 4 pulvérisations par jour dès 15 ans, six semaines maximum en automédication. Suspendre en cas d’herpès.
• Phytothérapie à visée inflammatoire.
→ Les extraits de feuille de plantain et de cassis et l’huile essentielle (HE) de matricaire sont traditionnellement utilisés pour soulager la rhinoconjonctivite allergique. Exemples : AllergoRegul LP, Phytostandard cassis plantain Pileje, Arkogélules Plantain bio, Phytosun arôms Capsules confort printanier… Précautions : déconseillés lors de la grossesse ou de l’allaitement ; HE contre-indiquées en cas d’antécédents de convulsions.
→ Des huiles essentielles décongestionnantes (eucalyptus radié, niaouli sapin baumier…) ou anti-inflammatoires, traditionnellement utilisées dans les rhinites allergiques, telles la camomille noble – ou romaine -, la matricaire…, sont proposées dès 3 ans selon les références. Exemples de spray nasal décongestionnant : Allergoforce Spray nasal décongestionnant, Puressentiel Spray nasal décongestionnant Rhinite allergique, HE d’estragon ou de camomille romaine de Ladrôme à inhaler.
Cromones
Par voie nasale ou oculaire, ils inhibent la libération de médiateurs chimiques responsables de la réaction allergique. Moins efficaces que l’antihistaminique ou le corticoïde nasal, ils s’emploient en cas de symptômes légers au début de la réaction allergique. Les collyres s’utilisent aussi en relais d’un collyre antihistaminique. Exemples. Voie nasale : cromoglicate de sodium (Alairgix Cromoglicate de sodium 2 %…). Voie oculaire : acide cromoglicique (Ophtacalm et Ophtacalmfree, Humex 2 %…). Effets indésirables : rares, quelques irritations, gêne oculaire pour les collyres. En pratique : dès 30 mois selon les références. 4 à 6 instillations oculaires ou pulvérisations nasales par jour, au besoin durant toute la période allergique.
Solutions « barrières »
À base d’acide hyaluronique, d’ectoïne stabilisant et protecteur des membranes cellulaires pour les collyres, ou, pour les sprays nasaux, de poudre de cellulose, d’argile, de gomme de xanthane, ces formulations forment un film protecteur à la surface de la muqueuse nasale ou oculaire, visant à réduire le contact avec les allergènes. Exemples. Spray nasal : Allergyl Spray Protection Rhinite allergique, Humer Stop Allergies spray, Phytoxil Allergie, Stérimar Rhinite allergique, Spray nasal Allergie Phytosun arôm, Puressentiel Spray nasal Protection… Collyre : Bloxallergi… En pratique : dès 18 mois pour certains (Allergyl…), dès 12 ans pour Spray nasal Allergie Phytosun arôm, Phytoxil Allergie… À utiliser en prévention avant une balade à la campagne, ou dès les premiers signes, seuls ou avec un anti-H1 oral. L’association à un spray ou collyre antiallergique peut potentiellement réduire l’action de ces derniers.
Photothérapie intranasale
Elle consiste à utiliser des rayonnements lumineux allant des infrarouges aux ultraviolets afin d’exercer une action anti-inflammatoire. Plusieurs dispositifs sont en vente sur Internet, un l’est en pharmacie. Humer Stop Allergie Photothérapie intranasal dispose d’une étude clinique sur 64 patients montrant, après trois semaines, une diminution des symptômes nasaux versus placebo, mais sans amélioration des signes oculaires
4 Je choisis
Selon l’intensité des symptômes
• En prévention ou avant une exposition aux pollens (région à risque) : photothérapie et/ou spray barrière.
• Symptômes légers ou début de la période allergique : spray barrière ou cromone, notamment collyre +/- antihistaminique oral +/- photothérapie.
• Symptômes modérés : anti-H1 (oral + collyre si besoin) +/- cromone en spray nasal, ou corticoïde nasal.
• Signes modérés à sévères : corticoïde nasal + anti-H1 en attendant l’avis médical.
Selon leur localisation
• Nasal surtout : spray nasal (barrière ou cromone) +/- photothérapie, ou corticoïde nasal selon intensité, +/- anti-H1.
• Nasal et oculaire : anti-H1 +/- spray nasal (« barrière » ou cromone) +/- collyre (anti-H1, puis cromone en relais), ou corticoïde nasal, selon le patient.
• Oculaire seul : avis médical afin de revoir le diagnostic !
Selon le patient
• Enfant : anti-H1, cromone en attendant l’avis médical.
• Herpès buccal : pas de corticoïde nasal.
• Demande de « naturel » : rappeler la bonne tolérance des traitements allopathiques, y compris les corticoïdes nasaux ! Proposer en complément, afin de diminuer le recours aux médicaments : photothérapie +/- spray barrière ou décongestionnant +/- phytothérapie.
5 J’explique
Les traitements s’utilisent en fonction des symptômes, à la demande, lorsque le patient sait qu’il va être exposé aux pollens, ou si besoin durant toute la période allergique après avis médical, y compris en cas de symptômes importants, invalidants pour les antihistaminiques et le corticoïde nasal. Bien tolérés, tous deux sont prescrits au long cours en cas d’urticaire ou de rhinite chronique.
6 Je conseille
Hygiène oculaire et nasale
Les lavages du nez et des yeux éliminent temporairement les allergènes et préparent l’action des traitements locaux. Un spray d’eau de mer, isotonique ou en cas de congestion hypertonique, convient pour le nez. Le sérum physiologique est recommandé pour les yeux. Déconseiller les solutions oculaires antiseptiques, trop agressives. Emploi : à effectuer avant chaque utilisation d’un collyre ou spray nasal, y compris un spray barrière.
Modalités de prise
• Anti-H1 oraux : le soir si une somnolence/ fatigue est ressentie.
• Corticoïde nasal : pulvériser vers les cornets et non la cloison nasale pour diminuer le risque d’épistaxis (= saignement de nez). Dédramatiser son emploi ; bien toléré aux doses thérapeutiques, il améliore la qualité de vie des personnes gênées par leur allergie.
• Spray barrière : pour l’effet « bouclier », au moins quatre utilisations par jour. Renouveler après chaque mouchage. Ne pas associer à un autre traitement local.
• Collyre : choisir une formule sans conservateur, notamment chlorure de benzalkonium, afin d’éviter toute irritation supplémentaire.
Éviction des pollens
• Éviter les pollens est mission impossible, mais certaines mesures diminuent l’exposition : aérer les pièces tôt le matin ou tard le soir, rincer ses cheveux et son visage en rentrant chez soi pour débarrasser cils et sourcils des pollens, idéalement laisser ses vêtements portés à l’extérieur hors de la chambre, ne pas faire sécher son linge dehors… Mettre des lunettes en extérieur et… un masque !
• Se référer à un calendrier de pollinisation pour confirmer le démarrage de la période allergique ou amener ses traitements avec soi dans une région à risque. Créer une alerte sur pollens.fr ou télécharger une application : Alertes Pollens, Pollen, Ma Vie d’Allergik…
(1) Study on the effect of phototherapy for inhibition of symptoms associated with allergic rhinitis, R. Kennedy, L. Robertson, European Annals of Allergy and Clinical Immunology, mars 2020, 52(2):66-73.
Le contexte
Le rhume des foins, ou rhinite allergique saisonnière, est déclenché par l’exposition aux pollens d’arbres et/ou de graminées. Il s’agit d’une maladie atopique, en général bénigne, mais gênante voire invalidante selon l’intensité des symptômes. L’association à un asthme n’est pas rare.
→ Signes cliniques. Ils surviennent brutalement chaque année, à peu près à la même saison selon les périodes de pollinisation : éternuements et démangeaisons nasales, picotements de la gorge, toux, rhinorrhée et/ou obstruction nasale. L’association à une conjonctivite est fréquente, avec démangeaisons, larmoiements. Selon leur importance, ces symptômes entraînent troubles du sommeil, fatigue et gêne dans le quotidien.
→ Tests cutanés. Réalisés chez l’allergologue, ils identifient rapidement le ou les allergènes responsables afin de mettre en route ou pas une désensibilisation. Les tests sont à effectuer hors saison pollinique car ils nécessitent d’interrompre tout anti-H1 quelques jours auparavant.
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