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Devenir une applicatrice à l’écoute

Publié le 25 avril 2022
Par Christine Julien
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Prothèses mammaires externes. Entendre les besoins d’une femme opérée du sein pour mieux la conseiller dans ses choix est l’objectif de cette formation certifiante proposée par Hélène Prêcheur-Les Formations pratiques.

Sur 58 500 nouveaux cas de cancer du sein en 2018, 20 000 femmes subissent une mastectomie et une sur trois se fait reconstruire dans les trois ans(1). Se former pour devenir applicateur de prothèse mammaire externe est un choix pertinent depuis que la formation est obligatoire(2). Il l’est aussi pour une meilleure prise en charge de ces femmes qui ont besoin d’écoute et de conseils. Et une prothèse se renouvelle régulièrement… Depuis quatre ans, l’organisme Hélène Prêcheur-Les Formations pratiques(3) propose cinq jours pour devenir applicatrice – plus de neuf professionnels sur dix sont des femmes -, avec à la clé une certification par le Syndicat national de l’orthopédie française (Snof). « Notre formation suit un cahier des charges établi par le Snof », précise Virginie Godart, responsable des formations.

Une pédagogie bienveillante

Tous les intervenants sont « des professionnels de santé spécialisés, de qualité et en activité », précisent Virginie Godart et Céline Minebois, formatrice et responsable du label « Pharmacie amie experte en oncologie » de l’organisme de formation. « Le lundi matin, place à notre chirurgien, aussi bienveillant que pédagogue », pointe Virginie Godart. Les différentes techniques chirurgicales et la prise en charge post-opératoire sont explicitées. Puis, c’est au tour du kinésithérapeute le lundi après-midi et le mardi de parler lymphœdème, massage de la cicatrice et activité physique adaptée. « Il vient avec du matériel de compression afin que la pratique succède à la théorie. »

Au sein des familles des prothèses

Du mardi après-midi au jeudi matin, se succèdent Thuasne, Amoena et Anita, fabricants spécialistes de prothèses mammaires externes. Présentation des gammes, du dispositif textile à celui en silicone, l’application est détaillée. Brigitte pour Amoena, Pauline pour Anita ou le représentant de Thuasne expliquent comment prendre les mesures et entretenir sa prothèse. Des modèles de lingerie et le manchon pour lymphœdème sont également présentés. Le jeudi après-midi est consacré à la législation : tarification LPP, règles de prescription et de remboursement. L’aspect social du cancer, avec le travail, est, lui, abordé par un intervenant pharmacien ou « issu d’une association locale en cancérologie ».

Pour libérer la parole

Une grande part est dédiée à la psychologie, jeudi après-midi et vendredi matin. Chloé, l’une des psychologues, fait un repérage des difficultés relationnelles. « Elle étudie les paramètres de la personnalité et les attitudes, explique Virginie Godart. Comment aborder, réagir et quels mots éviter avec une personne dans le déni ou qui pleure. » Les jeux de rôle libèrent la parole, en particulier quand les apprenants sont concernés personnellement. « C’est fort en émotions parfois… » Notamment quand sont traitées la sexualité, la vie de famille et l’image de soi … Enfin, le dernier après-midi parle de nutrition et de mode de vie. À la fin, vous devenez une personne référente en oncologie à la pharmacie, mais vous pouvez aussi exercer à votre compte. What else ?

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(1) Haute Autorité de santé, 10 décembre 2020.

(2) Journal officiel du 12 avril 2016.

(3) L’organisme s’appelle également Pharmareflex.

En pratique

Durée : 35 heures (cinq jours) pour les préparateurs et non professionnels de santé, 20 heures pour les professionnels de santé avec numéro Adeli. Lieux et dates : Tours, 16 au 25 mai, Marseille, 30 mai au 3 juin, Lille, 13 au 17 juin, Clermont-Ferrand, 20 au 24 juin. Contact : Hélène Prêcheur-Les Formations pratiques, Virginie Godart, Tél. : 06 45 64 40 39 ; virginie.godart@pharmareflex.com ; www.pharmareflex.com Coût : 240€ HT par jour. Prise en charge Opco-EP et FIF : oui.