Grève des pharmaciens du 30 mai : une mobilisation suivie partout en France

Partout en France, les cortèges pour la grève des pharmaciens ont fait le plein. Le tout dans une ambiance bon enfant. Beaucoup de manifestants gardaient à l’esprit la grève du 30 septembre 2014 où la mobilisation massive avait fini par faire reculer le gouvernement contre un projet de réforme sur les professions régulées. « Nous sommes sur la même lignée. 90 % des pharmacies ont fermé leurs portes auourd’hui », confirment l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Quant au nombre de manifestants, des chiffres plus précis seront apportés demain, mais d’ores et déjà Lille (Nord) semble tenir la corde avec près de 5000 manifestants, suivis de Marseille (Bouches-du-Rhône) et Angers (Maine-et-Loire) qui ont chacune compté plus de 2000 pharmaciens et préparateurs dans leurs rues ce matin. « Plus de 1000 personnes se sont réunies à Dijon (Côte d’Or) pour manifester », précise Pierre-Olivier Variot, le président de l’USPO qui y a participé avant de rejoindre le cortège parisien cet après-midi du 30 mai 2024. Dans les rues de la capitale (voir les vidéos), la manifestation est partie avec un petit quart d’heure d’avance par rapport à l’heure prévue (16 heures) devant la faculté de pharmacie, 4 avenue de l’Observatoire (6^e arrondissement) ce qui en a surpris plus d’un. Mais, une fois le retard rattrapé, l’estimation à la louche était d’environ 4000 manifestants.

Pour les manifestants, l’enjeu est de défendre l’avenir de la profession

Côte à côte, en tête de cortège parisien, les deux syndicats représentatifs de la profession, la FSPF et l’USPO. Suivis de l’Union des groupements de pharmaciens d’offcine (UDGPO), Federgy et l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) et des étudiants en pharmacie portés par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) venus massivement pour défendre l’avenir de leur future profession. Parmi les slogans qui ont circulé et repris en choeur :

– Pharmacie dans la rue, Ferracci t’es foutu;

– Pharmacie menacée, patient sacrifié;

– Pharmacie en colère, pharmacie en danger,

– Et 1 et 2 et R3C (réforme du 3^e cycle);

– Amazon reste dans ta zone, c’est nous les pharmaciens;

– Bercy on est là, ton projet où on se le met ? Au cu, au cu, aucune hésitation, une seule solution la mobilisation

La manifestation se conclut par un rendez-vous à Bercy 

La manifestation a pris fin devant le ministère de l’Economie et des Finances, vers 17 h 30. Dans la foulée, une délégation composée de la FSPF, l’USPO, l’UDGPO, Federgy et l’Anepf a été reçue au cabinet d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation. Objecfifs : obtenir la certitude que le gouverment exclut définitivement d’ouvrir la vente en ligne des médicaments avec un stock déporté et que tout projet de loi ou rapport actuellement à l’étude sera retiré. La préservation du maillage officinal et une revalorisation des honoraires actuellement en négociation  avec la caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) feront aussi partie des sujets abordés.