Economie officinale : les résultats sont-ils aussi bons qu’on veut bien le dire ?

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Economie officinale : les résultats sont-ils aussi bons qu’on veut bien le dire ?

Publié le 26 avril 2022
Par Francois Pouzaud
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Chiffre d’affaires, marge, trésorerie… L’étude annuelle du réseau d’experts comptables KPMG* dresse un tableau complet de l’économie officinale. Synthèse en dix points clés.

. Investies, les équipes officinales l’ont été dans la lutte contre la Covid-19. Un investissement payant : le chiffre d’affaires (CA) moyen (1,935 M€) évolue de + 7 %.

. « Près d’une pharmacie sur cinq (24,4 %) enregistre toutefois une évolution négative de son activité », indique Emmanuel Leroy, expert-comptable associé, leader national santé, en charge de l’étude de KPMG.

. Elles étaient particulièrement impactées en 2020 par les conséquences de la crise sanitaire, mais reviennent en force : les pharmacies installées dans les centres commerciaux surperforment en 2021 (+ 8 %).

. La pharmacie rurale reste très solide avec une progression de + 7,7 %.

. Le CA « tests et vaccins Covid » a représenté en moyenne 43 k€ par pharmacie. En le retirant, la progression du CA global n’aurait été que de + 4,9 %.

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. La vente des médicaments chers soutient l’activité à TVA 2,1% (+ 3,8 %), les ventes du selfcare ont fini en trombe en novembre et décembre (d’où un + 9,4 % sur l’année pour les ventes à TVA 5,5 % et 10 %), et les ventes en parapharmacie s’illustrent avec un + 5,7 %.

. La marge globale en valeur progresse de + 12,6 %, soit plus vite que le chiffre d’affaires, les missions « Covid-19 » dopant cette évolution ainsi que celle du taux de marge (+ 1 point à 32,1%).

. Les frais de personnel évoluent de manière sensible, de + 2 points à 5,3 % par rapport à 2020, sous l’effet conjugué de l’inflation sur les salaires et surtout des embauches temporaires pour pouvoir répondre aux nouvelles missions.

. La performance commerciale et de gestion, autre indicateur mesurant la rentabilité, progresse de 15,6 % à 307,4 k€. « L’augmentation des frais de personnel nécessaire pour faire face aux nouvelles missions n’a pas impacté la rentabilité aussi fortement qu’on aurait pu l’imaginer », commente Emmanuel Leroy.

. Les structures financières des officines n’ont jamais été aussi bonnes. « 3 % des officines ont clôturé leur exercice avec une trésorerie négative contre 6 % en 2020, les 10 % des pharmacies les plus performantes ont clôturé leur exercice avec une trésorerie positive de plus de 400 000 euros », conclut-il.

* Moyennes professionnelles à partir des comptes annuels d’un échantillon de 706 officines ayant clos un exercice de 12 mois en cours d’année 2021 jusqu’au 31 décembre.