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Savoir dire non, est-ce possible et pourquoi ?
Après ces deux années compliquées que nous venons de passer, il nous a paru important de faire une relecture de celles-ci. Le sujet de réflexion qui nous a permis cette révision fut : « savoir dire non en période de crise sanitaire. » Ce fut aussi le thème de l’atelier que notre association a pu organiser au dernier salon PharmagoraPlus.
Premier point : face à une demande en période de crise, un « oui » serait une réponse plus facile à faire qu’un « non » ! Etonnant, mais le « oui », aux dires de quelques-uns, semble « procurer une zone de confort ». N’est-ce pas une manière de se rassurer, de démontrer que nous sommes toujours « sur le pont » et plus que jamais prêts à assurer notre service ? Exemple : pour la réalisation des tests antigéniques, un titulaire a accepté de les pratiquer sans rendez-vous, il ne s’était pas autorisé à dire non ! Mais très vite, il a été submergé. Il s’est alors décidé à mettre des horaires de rendez-vous sur Doctolib. Ainsi, ce n’était plus à lui de dire non ! Et après quelques semaines, il s’est finalement résolu à sous-traiter les tests, sur les conseils de son équipe.
Autre exemple : une consœur a entrepris, dès le départ, de réaliser ces tests en priorité pour ses patients. Une nouvelle organisation de l’officine s’est progressivement mise en place. Mais l’arrivée de la cinquième vague et l’obligation du pass sanitaire pour tous l’ont contrainte à arrêter ce type de mission. D’autres situations le prouvent : la consultation de l’équipe entière ne doit pas être sous-estimée, surtout quand il semble nécessaire de préserver les nouveaux services proposés durant ce temps de crise.
Bien d’autres situations ont permis de rappeler d’autres points fondamentaux souvent négligés : s’informer encore et toujours pour ne pas s’isoler et devoir dire oui, développer toujours plus son réseau professionnel pour mettre à profit les expériences positives d’autres pharmaciens, savoir aménager les emplois du temps, quitte à accorder exceptionnellement à certain(e)s collègues quelques heures de répit, montrer de la reconnaissance vis-à-vis de leur bienveillance.
Il est sûr que ce temps de crise a permis à notre profession de s’impliquer aux côtés des autres soignants, mais aussi de mesurer combien la place de l’humain doit rester une priorité. Tant du côté de celles et ceux qui ont choisi de prendre soin d’autrui que de celles et ceux qui reçoivent ces soins. En aucun cas les professionnels ne peuvent être considérés, de la part de leurs autorités ou entre eux, comme « taillables et corvéables à merci ».
De même, ils ne peuvent se réfugier dans une « frénésie du faire » qui, même si cette agitation est efficace et répond aux urgences du moment, conduit à mettre entre parenthèses la singularité et la sensibilité des personnes malades ou en demande. Aussi est-il impératif de se donner les moyens de décider en équipe ce qui convient le mieux pour préserver la disponibilité de chacun(e) et assurer la vigilance suffisante quant à nos manières de faire et d’être à l’écoute de celle ou celui qui vient nous dire ce qui lui arrive.
Le Conseil de l’Association française des pharmaciens catholiques
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