Variole du singe : conduite à tenir en ville

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Variole du singe : conduite à tenir en ville

Publié le 27 mai 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Au 25 mai à 18h, 7 cas confirmés de variole du singe (monkeypox) ont été rapportés en France, indique Santé publique France. Face à cette situation sanitaire « inédite et évolutive », la Direction générale de la santé émet ses premières consignes.

Fièvre supérieure à 38 °C, frissons, polyadénopathies cervicales et inguinales en particulier, myalgies, asthénie sont les premiers signes de la variole du singe (monkeypox). Puis, 1 à 3 jours après le début de la fièvre apparait une éruption cutanée, en une seule poussée, qui commence souvent sur le visage et peut s’étendre à d’autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les organes génitaux.

« Les personnes avec des symptômes évocateurs d’une infection à monkeypox, notamment des éruptions cutanées, peuvent appeler le Samu-Centre 15 pour être orientées, indique la Direction générale de la santé dans son DGS-Urgent n° 2022-55 du 25 mai. Les professionnels de santé de ville qui reçoivent des patients avec des symptômes évocateurs d’une infection à monkeypox peuvent également appeler le Samu-Centre 15 (ou directement l’infectiologue référent) pour être appuyés dans la prise en charge de leurs patients, si nécessaire. » Les patients sont ensuite pris en charge par des infectiologues référents et des prélèvements seront organisés. « Des consignes devront être données aux patients pour leur transport vers le lieu de prélèvement : privilégier un véhicule personnel, faire appel à une ambulance, utilisation des transports en commun à éviter », ajoute la DGS. Les mesures de protection, notamment en cas d’utilisation des transports, sont la friction régulière des mains avec une solution hydroalcoolique, le port du masque et couvrir les lésions.

Monkeypox ou varicelle ?

Le patient est contagieux dès le début des symptômes jusqu’à la cicatrisation complète des lésions cutanées, après la chute des croûtes. Il doit être placé à l’isolement, le plus souvent à domicile, les hospitalisations étant rares. La maladie dure généralement 2 à 3 semaines. « Un arrêt de travail ou une autorisation à être placé en télétravail pourront lui être délivrés pour respecter cet isolement pendant 3 semaines après la date de début des signes », explique la DGS.

L’éruption cutanée de la variole du singe se distingue de la varicelle (peu fréquente chez l’adulte) : elle évolue en poussée unique, contrairement à celle de la varicelle qui évolue en plusieurs poussées, et se concentre plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds, contrairement à la varicelle où les paumes des mains et les plantes des pieds sont épargnées.

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Vaccin non obligatoire

Un vaccin antivariolique sera également proposé aux adultes contacts des cas confirmés de variole du singe, suivant les recommandations de la Haute Autorité de santé. Les vaccins vivants antivarioliques Imvanex ainsi que sa version commercialisée aux Etats-Unis sous le nom de marque Jynneos viennent d’être autorisés à titre dérogatoire pour les contacts à risque de variole du singe et les soignants exposés (Journal officiel du 26 mai). La stratégie vaccinale sera précisée dans un prochain DGS-Urgent. Cependant Brigitte Bourguignon, nouvelle ministre de la Santé et de la Prévention en déplacement à l’Institut Pasteur à Paris le 25 mai, a affirmé que cette vaccination ne serait « pas obligatoire » mais seulement proposée. Elle a également assuré que les stocks de vaccin sont suffisants. « La France participe par ailleurs à des discussions européennes sur la constitution de stocks et achats communs », ajoute la Direction générale de la Santé, interrogée par Le Moniteur des pharmacies sur la composition des stocks stratégiques d’Etat.

Une semaine après confirmation de son premier cas, la France compte, au 25 mai, 7 cas de variole du singe selon le dernier point de situation de Santé publique France : 4 en Ile-de-France, 1 en Auvergne-Rhône-Alpes, 1 en Occitanie et 1 en Normandie.

La ministre de la Santé et de la Prévention a assuré qu’il n’y a « pas de risque de propagation » de la variole du singe, les personnes positives étant rapidement isolées. La situation est « maîtrisée » et n’est « pas alarmante », a-t-elle ajouté.