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Préparatrice en 2008, titulaire en 2022

Publié le 28 mai 2022
Par Francois Pouzaud
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Anne-Sophie Oger a été formée à la meilleure des écoles pour accomplir ses rêves, celle de la patience et de l’envie. Elle est, depuis le 1er avril, la titulaire de la pharmacie des Lilas à Masnières (Nord).

Je suis venue à la pharmacie un peu par hasard. J’ai préparé le brevet professionnel (BP) de préparateur en pharmacie au centre de formation d’apprentis de Valenciennes », raconte Anne-Sophie Oger. Au cours de ses premiers pas en pharmacie, elle est vite tombée amoureuse de la profession et a voulu exploiter sa propre officine. Aussitôt le diplôme de BP en poche en 2008, elle a alors repris ses études à la faculté de pharmacie de Lille (Nord) pour décrocher celui de docteur en pharmacie et devenir ainsi titulaire. « Je suis issue d’une famille modeste et quand j’ai décidé de rempiler pour six années d’étude, j’étais déjà en ménage et il fallait que je travaille en officine pour vivre », explique-t-elle. A la faculté, elle y vient surtout pour les travaux pratiques et les enseignements dirigés. Quant aux cours en amphi, elle en loupe beaucoup mais peut compter sur des amis étudiants pour se mettre à jour. Elle, elle n’a pas compté ses heures de travail pendant cette période. « De la 2e à la 6e année, j’ai travaillé 20 heures par semaine en officine », précise-t-elle.

En juin 2015, elle obtient son diplôme de docteur en pharmacie avant de soutenir sa thèse en avril de l’année suivante. En février 2018, elle rentre comme adjointe à la pharmacie des Aubépines de Viesly (Nord). « Dès mon embauche, le titulaire m’a demandé si je souhaitais m’installer ». Quatre ans plus tard, il deviendra son associé, en tant que pharmacien investisseur à 49 % dans le capital de la société de participation financière de professions libérales (SPF-PL) qui a racheté les parts de la société d’exercice libérale par actions simplifiée (Selas) de la pharmacie des Lilas détenues par le vendeur. Dans l’optique de cette transmission, ce dernier avait transformé, juste avant la cession, son entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) en société d’exercice libéral (SEL). C’est une belle histoire que le cabinet Plumecocq (groupe PSP Pharma) a eu à cœur d’accompagner, en dénichant cette officine de moins de 900 k€ de chiffre d’affaires avec potentiel, située à Masnières dans le Nord. « La pharmacie est vieillotte, peu spacieuse, il faut monter trois marches pour y accéder, il n’y a pas de local pour les nouvelles missions, je dois faire les vaccinations dans le bureau… », narre-t-elle.

Avec son apport de 50 k€ et celui plus conséquent de son investisseur, elle rachète, à prix de marché pour cette taille d’officine, le fonds et l’immeuble qui abrite quelques logements. « Dans une SPF-PL, le montant du compte courant de l’associé investisseur n’est pas limité à une fois la somme qu’il a apportée au capital, contrairement aux SEL », indique François Gillot, expert-comptable du cabinet CAAG, qui s’est occupé du dossier d’installation d’Anne-Sophie Oger. Avec son associé, elle crée également une société civile immobilière (SCI) qui empochera les loyers versés par la pharmacie et ceux des locataires des appartements situés au-dessus de l’officine. Le prêt d’installation contracté est, quant à lui, logé dans la SPF-PL. La sortie de l’investisseur est déjà prévue dans le pacte d’associé : il lui revendra ses parts dans six ans.

Un transfert à l’étude

Au moment de la transaction, elle apprend de son vendeur qu’il avait envisagé de transférer l’officine à 500 mètres, la commune ayant indiqué son intention de céder d’anciens locaux de la gendarmerie. Anne-Sophie Oger hésite entre faire des travaux de rénovation de la pharmacie et saisir cette opportunité. « J’étudie avec François Gillot la faisabilité financière du rachat des murs et d’un transfert », confie-t-elle. « Nous avons conservé une marge de manœuvre financière sur la première opération et nous avons vérifié que la SCI, avec la rentrée des loyers et la reprise ou la location du local commercial, peut supporter le départ de la pharmacie », explique François Gillot.

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