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Publié le 4 juin 2022
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Vidéoprotection

La pharmacie de Thierry est équipée de caméras de vidéoprotection. Leur logiciel a été mis à jour offrant désormais la possibilité supplémentaire de capter le son. Lorsque Thierry est absent, il en profite pour écouter ce qui se passe dans l’espace de vente. C’est ainsi qu’il a constaté que Clémence avait fait des erreurs dans les conseils prodigués lors de la délivrance de médicaments. Peut-il la sanctionner ?

Comme la mise en place d’une caméra, la fonction d’enregistrement du son doit être légitime et proportionnée au but poursuivi par l’employeur lors de l’installation. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) précise qu’au regard du respect de la vie privée du salarié le dispositif ne doit pouvoir être déclenché qu’à l’initiative du salarié en cas d’événement le justifiant, par exemple en cas de braquage ou d’agression. La captation du son ne doit jamais être continue. L’enregistrement réalisé par Thierry ne peut donc pas être utilisé pour sanctionner Clémence.

Livraison

Rose a été désignée collaboratrice pilote pour la mise en place de la livraison dans l’officine dans laquelle elle travaille. Elle a établi une liste des employés volontaires ainsi que des patients prioritaires. Le projet commence à prendre forme. Peut-elle faire payer ce service à la patientèle ?

Le Code de la santé publique distingue la livraison à domicile et la dispensation à domicile. La livraison est la remise d’un paquet scellé au patient qui y trouvera toutes les informations nécessaires pour la bonne prise de son traitement. Ce service supplémentaire peut être à sa charge. Dans ce cas, il doit être informé du montant et des modalités (délai de livraison, détail de la prestation) avant de donner son accord pour être livré. Donc Rose, dans son projet, peut prévoir de faire payer ce service.

Secours aux victimes de violences conjugales

Samedi dernier une femme très angoissée s’est présentée à l’officine. Elle a simplement dit « Masque 19 » au pharmacien qui l’a prise en charge. Que devait-il faire ?

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A – Isoler la patiente dans l’espace de confidentialité.

B – Dispenser 19 masques.

C – Engager le dialogue au comptoir avec la patiente.

Réponse A. Depuis les confinements successifs, le gouvernement a fait de la pharmacie un lieu d’alerte. Une personne victime de violences familiales peut se présenter à l’officine pour obtenir de l’aide. Elle doit indiquer « Masque 19 » au professionnel de santé. Dans ce cas, il est conseillé d’isoler la patiente et d’engager le dialogue. Si elle le souhaite, le professionnel de santé peut appeler les secours en son nom. Ce sont eux qui interviendront.

Congés payés

Comme chaque année, dans la pharmacie d’Hélène, la discussion autour des congés d’été est un moment compliqué. Cette année, elle n’a obtenu que 14 jours ouvrables continus du 1er mai au 31 octobre. Cette durée est-elle légale ?

L’article 25 de la convention collective dispose que chaque salarié de l’officine doit bénéficier d’au moins 18 jours ouvrables continus du 1er mai au 31 octobre de chaque année. Cette règle est dite d’ordre public, c’est-à-dire que ni le salarié ni l’employeur ne peut revenir sur ce principe, et ce même s’ils sont d’accord tous les deux.

La période de congés d’Hélène est inférieure à ce minimum. Elle doit donc obtenir quatre jours ouvrables supplémentaires. Pour rappel, les jours ouvrables se décomptent du lundi au samedi inclus. Ils ne comprennent pas les dimanches et les jours fériés.