Portrait : « Porter la flamme, c’est une affaire de transmission, de partage »

Portrait : « Porter la flamme, c’est une affaire de transmission, de partage »

Publié le 12 juillet 2024
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Charlotte Pouillot a transformé son officine en annexe d’hôpital, avec un positionnement ciblé. En reconnaissance de ses efforts pendant la crise du Covid-19, elle a été sélectionnée pour porter la flamme olympique.

Fille de médecins, Charlotte Pouillot rejoint la faculté de pharmacie de Reims (Marne) après avoir tenté médecine : « Six années merveilleuses » qu’elle achève avec une thèse en parasitologie. La suite pourrait se résumer à une histoire de famille ! D’abord adjointe dans la pharmacie de son beau-père, elle achète, en 2007, avec l’aide de ce dernier, qui devient son partenaire financier, une officine située en face du centre hospitalier de Troyes, à Saint-André-les-Vergers (Aube). Un lieu stratégique qu’elle transforme du jour au lendemain en « pharmacie de dépannage, partenaire de l’hôpital ». L’établissement, d’une surface de 90 m2, est complètement relooké et ouvert au public du lundi au samedi, de 8 h 30 à 19 h 30, sans discontinuer. L’objectif : « dépanner » les patients tout droit sortis de l’hôpital qui n’ont donc qu’à traverser la rue pour se voir remettre leurs médicaments, même si leur passage se résume souvent à… une seule visite.

En toute logique, la pharmacie des Hauts-Clos, ainsi rebaptisée par Charlotte Pouillot alors que l’hôpital de Troyes a porté ce nom jusqu’en 2018, se concentre sur ses fondamentaux : médicaments, orthopédie, contention, maternité, etc. « On ne vient pas chez moi pour acheter une crème de jour », schématise, avec humour, la pharmacienne. Passionnée par son travail et toujours tournée vers ses patients, durant la crise du Covid-19, elle met à leur disposition un service d’envoi d’ordonnances en ligne et de livraison de médicaments à domicile. En 2021, pour faire face à la pénurie de médecins dans sa région, elle installe une borne de téléconsultation, en s’affiliant à Medadom. Consciente de son rôle à jouer dans l’accès aux soins, elle vient de se former, avec son équipe, à la vaccination. Si elle a tendance à courir après les secondes, elle trouve encore le temps de former, actuellement, deux préparateurs techniciens en pharmacie, dans le cadre de leurs études. « J’adore transmettre, c’est ma seconde casquette », souffle-t-elle.

La saga familiale se poursuit

En toile de fond, la saga familiale se poursuit : à la retraite de son beau-père, Charlotte Pouillot propose à son frère, son adjoint depuis 2007, de s’associer avec elle, en 2018. Cette nouvelle alliance conduit la fratrie à la Caisse d’Epargne. Un détail pas si anodin que cela car c’est cette même banque, parrain officiel des relais de la flamme olympique et paralympique de 2024, qui lui propose, il y a deux ans, de participer à un événement (sans donner plus de détails) pour saluer son effort, pendant la crise du Covid-19, notamment pour fournir des masques FFP2 et chirurgicaux aux professionnels de santé. Secret oblige, elle a appris il y a seulement six mois qu’elle a été sélectionnée pour relayer la flamme olympique ! Traversant plus de 400 villes durant 80 jours, le parcours passe par Troyes, le 13 juillet, et s’achève à Paris le 26 juillet pour le lancement officiel des Jeux olympiques 2024. Si, pour l’heure, Charlotte Pouillot ne connaît pas le lieu exact de son relais, elle a cependant été informée qu’elle portera la torche, qui pèse 1,5 kg, sur une distance de 200 m. C’est encore et toujours pour la même raison qu’elle a accepté cette nouvelle mission : « Porter la flamme, c’est une affaire de transmission, de partage, c’est ce qui m’a plu. Cela n’arrive qu’une fois dans sa vie et je suis fière de faire partie de cette immense chaîne de sportifs et d’inconnus. » Rendez-vous est pris le 13 juillet.

Carole De Landtsheer

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