Vente en ligne de médicaments : un contre-projet des pharmaciens bientôt opérationnel

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Vente en ligne de médicaments : un contre-projet des pharmaciens bientôt opérationnel

Publié le 5 juillet 2024
Par Sana Guessous
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Pour contrer les menaces d’une dérégulation, le syndicat des groupements Federgy met au point une solution numérique qui pourrait être opérationnelle à l’automne 2024.

La co-construction d’une solution de vente en ligne de médicaments a commencé. Une réunion à l’initiative de la Direction générale des entreprises (DGE) a permis aux syndicats d’appréhender les attentes de Bercy : « Nos interlocuteurs ne souhaitent pas que la vente à distance des médicaments en France profite à des plateformes extérieures. Ils observent en effet qu’aujourd’hui, le premier site qui vend des médicaments en France est un site belge », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Respecter le modèle à la Française

Du côté des syndicats, l’exigence majeure est que la vente en ligne se fasse dans le respect du modèle de la pharmacie française. « La DGE a bien compris notre attachement aux pharmacies de proximité et garantit le respect de ce modèle. Ils veulent permettre à toutes les officines, y compris les plus petites, d’avoir une visibilité sur Internet », poursuit Philippe Besset.

La réunion a été l’occasion pour les pharmaciens de présenter un projet d’outil numérique, alternative à la vente dérégulée de médicaments telle qu’elle était envisagée par le député sortant Marc Ferracci. Cet outil, baptisé Ma pharmacie en France et porté par le syndicat des groupements Federgy d’Alain Grollaud, permet de mettre virtuellement en relation un patient avec sa pharmacie habituelle. « Le patient n’a pas accès à tout le réseau officinal mais à son officine, j’insiste fortement là-dessus », assure Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Des lignes rouges à ne pas franchir

Exit les plateformes et les stocks déportés : une solution de livraison par le biais de la Poste est en cours d’étude. « Il n’est pas non plus question que les médicaments sur ordonnance soient concernés par ce service, à moins que ça ne soit sous forme de click and collect, pour que le patient vienne avec son ordonnance originale et sa carte Vitale », affirme Pierre-Olivier Variot.

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L’Ordre comme garant éthique

Le président de l’USPO souhaite aussi qu’en plus des organisations représentatives de la profession, l’Ordre national des pharmaciens intègre la société par actions simplifiées (SAS) qui va gérer ce dispositif, « afin qu’il en soit la caution morale. »

« J’ai présenté ce service au conseil d’administration de la FSPF mercredi. Nous allons plancher dessus avec nos confrères des groupements pendant l’été. Nous espérons pouvoir vous présenter le projet final à l’automne », prévoit Philippe Besset.