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Entre le marteau et l’enclume

Publié le 18 juin 2022
Par Laurent Lefort
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Qu’on ne s’y méprenne pas, les médecins de ville travaillent beaucoup. Trop, selon eux, pour participer davantage à la permanence des soins afin de soulager les urgences, comme le proposent leurs confrères et collègues hospitaliers. Difficultés d’accès aux soins, déserts médicaux, spécificités de l’exercice libéral… Sept syndicats médicaux* ont même pris la décision de s’adresser directement aux Français pour le faire savoir. Qu’est-ce au juste : une explication ou une justification ?

Jamais la médecine libérale n’a donné autant l’impression d’être coincée entre le marteau et l’enclume. Oui, les médecins sont bel et bien pris en étau. Entre des professions paramédicales qui se voient confier nombre de missions de premier recours, palliant ainsi un manque de disponibilité flagrant dans les cabinets de ville, et des structures hospitalières qui ne cessent de clamer leur malaise espérant au passage capter l’attention d’une nouvelle ministre de la Santé très hospitalocentrée.

Les auteurs de cette lettre ouverte affirment pourtant dialoguer avec les médecins de l’hôpital et les syndicats des autres professions de santé pour participer à la définition d’un « nouveau contrat social ». On ne peut que leur donner raison sur ce point. Cela comprend-il les délégations de tâches auxquelles ils se sont si souvent opposés ? Quelles propositions concrètes ce terme revêt-il à leurs yeux ? La réponse a son importance, sinon il y a fort à parier que cette tentative de se mettre la population française dans la poche ne reste qu’une complainte. Une population qui a pourtant tellement besoin d’eux.

* Avenir Spé, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), la Fédération des médecins de France (FMF), le Bloc, la Fédération française des médecins généralistes MG France, le Syndicat des médecins libéraux (SML), l’Union française pour une médecine libre-Syndicat (UFML-S).

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