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Portrait : « Avec la démarche qualité, j’ai découvert l’officine sous un nouveau jour »
Nicolas Fauquet a construit son parcours professionnel autour de ses deux passions : l’ethnopharmacologie et la qualité. Fondateur d’une société spécialisée dans la purification de principes actifs, ce quadragénaire diplômé en pharmacie est aussi un mordu d’aéronautique.
A l’âge de 17 ans, Nicolas Fauquet obtient ses premières qualifications pour devenir pilote de ligne. Mais il décide finalement de s’envoler pour des études de pharmacien tout en étant engagé comme steward chez Air France et référent de la compagnie pour les morsures de serpents tropicaux… D’ailleurs, l’étudiant en pharmacie n’en démord pas : il passe les sélections de pilote, mais la crise financière de 2008 balaie ses espoirs, les compagnies aériennes ayant suspendu leurs recrutements. Alors qu’il décroche l’internat, une carrière hospitalière ne l’attire guère. Ce que veut Nicolas Fauquet, c’est plonger dans l’ethnopharmacologie ! Il entreprend alors une spécialisation en master à la faculté de Paris-Saclay. Et le temps de concrétiser son projet, le jeune homme devient adjoint à la pharmacie du Voyage, implantée au sein de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. C’est logiquement qu’il trouve aussi sa place comme pharmacien référent en matière de sécurité et de sûreté pour les Aéroports de Paris (devenus groupe ADP). « Une fois, on m’a appelé au sujet d’une femme bloquée aux contrôles de sécurité parce qu’elle portait une sonde de rééducation périnéale. Il s’agissait de statuer sur l’accès à bord de produits dont l’intérêt médical n’était pas clair pour les agents de sûreté », se souvient-il.
Un pied dans la certification qualité
A la pharmacie du Voyage, le quotidien est rythmé par les ordonnances étrangères, les demandes de dépannage ou encore les règles de sécurité sur l’embarquement des produits liquides. Nicolas Fauquet met en application des procédures qui permettent à l’officine d’obtenir une certification qualité ISO 9001. Avant lui, quatre adjoints s’y étaient essayés sans succès. « Il m’a fallu six mois pour y parvenir. La difficulté était en particulier d’organiser la rotation de quatre équipes et d’harmoniser les pratiques dans un contexte d’ouverture quotidienne de grande amplitude. »
Après le décès du titulaire, Nicolas Fauquet assure la gérance de l’officine pendant deux ans. Dans cet intervalle, il recrute une dizaine de salariés supplémentaires. C’est dans ce contexte qu’il rencontre l’équipe de l’association Pharma Système Qualité (PHSQ) et qu’il en devient auditeur en 2011, puis responsable opérationnel et aujourd’hui directeur technique et scientifique. « Pharma Système Qualité m’a permis de découvrir l’officine sous un nouveau jour, grâce à une profonde remise en question pour en améliorer les pratiques. » Le pharmacien met sur pied le logiciel qualité officinal (LQO), lancé en 2019, et l’outil informatique dévolu au triage des patients dans l’expérimentation OSyS, portée par PHSQ. Pour ce projet qu’il copilote, il a notamment été chargé de l’élaboration des arbres décisionnels, coconçus par des groupes de pharmaciens et médecins dont il a dirigé les travaux. Aujourd’hui, il coordonne les avancées de cette expérimentation avec des interlocuteurs au ministère de la Santé et à l’Assurance maladie.
Au service de l’innovation thérapeutique
Son second métier de pharmacien qui le retient trois jours par semaine, Nicolas Fauquet l’exerce au sein de Cromaoak, société qu’il a fondée en 2013. Avec elle, il poursuit son projet d’ethnopharmacologie et la commercialisation d’une toute nouvelle technique de purification de principes actifs par chromatographie qu’il a imaginée, puis brevetée alors qu’il était encore étudiant en master. « Cette technique écologique permet d’employer des solvants naturels et doux en divisant par deux les quantités nécessaires tout en ayant des performances deux fois supérieures et deux fois plus économiques que les méthodes traditionnelles. » Le pharmacien avoue que cette réalisation n’a pas été un long fleuve tranquille. « A l’époque, le rapatriement en Europe de la production industrielle de médicaments et les enjeux environnementaux n’étaient pas dans l’air du temps. » La crise du Covid-19 a accéléré les besoins de ses clients et la nécessité de développer de nouvelles capacités de production. La gouvernance de son entreprise est alors ouverte à un groupe d’industriels et d’actionnaires éthiques issus du monde de la pharmacie et de la chimie. L’entité devient société à mission. Nicolas Fauquet en reste actionnaire et directeur de l’innovation. Ses clients sont notamment de grands laboratoires pharmaceutiques qui lui confient leurs opérations de purification dans six domaines de principes actifs : anti-inflammatoire, antalgique, vectorisation, antibiotique, anticancéreux et médicaments issus de biotechnologie.
La société ouvre désormais un second site de production. Et cet automne, Nicolas Fauquet se lance un nouveau défi : une mission d’ethnopharmacologie pour la collecte de plantes en Guyane, dont une partie des bénéfices sera reversée à une fondation défendant la biodiversité. C’est naturellement en hydravion qu’il a choisi de mener ce périple.
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