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Dengue : le point sur les vaccins
Le point sur les vaccins autorisés, Dengvaxia et Qdenga, alors que le nombre de cas importés de dengue signalés en métropole explose.
Plus de 1 679 cas importés de dengue ont été recensés depuis début 2024, vs 131 cas sur la même période l’an dernier, a indiqué la Direction générale de la santé (DGS) fin avril. Une hausse très importante et inquiétante. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime « à 3,8 milliards le nombre de personnes vivant dans des pays où la dengue est endémique, dont la plupart se trouvent en Asie, en Afrique et dans les Amériques. L’année 2023 est celle du plus grand nombre de cas de dengue jamais signalés ». Selon l’OMS, « il est fort probable que les cas de dengue augmentent et qu’ils s’étendent géographiquement en raison des changements climatiques et de l’urbanisation ». La maladie se manifeste par une forte fièvre accompagnée de maux de tête, de nausées et de vomissements, qui guérissent en deux semaines environ. Mais dans ses formes graves, hémorragiques ou avec un syndrome de choc, elle peut être mortelle.
Dengue : deux vaccins autorisés
La difficulté à mettre au point un vaccin provient du fait que, contrairement au chikungunya qui ne présente qu’un sérotype, la dengue en compte quatre. Le fait d’être infecté par l’un des sérotypes n’immunise pas contre les trois autres. Au contraire, lors d’une deuxième infection, un emballement immunitaire peut s’enclencher, qui dégénère en forme grave de la maladie. C’est le problème qu’a rencontré le vaccin Dengvaxia, développé par Sanofi, qui induisait cette réponse immunitaire sur les personnes indemnes de la maladie et dont l’administration a été limitée aux sujets ayant déjà été infectées, ce qui réduit sa diffusion. Disposant d’une AMM depuis décembre 2022, le vaccin Qdenga du laboratoire Takeda n’a pas ces restrictions. Il est déjà disponible dans une vingtaine de pays et a fait l’objet d’une campagne de vaccination au Brésil. « L’architecture du vaccin est fondée sur un génome du sérotype 2 de la dengue auquel nous avons associé trois composants recombinants vivants atténués qui expriment des protéines des trois autres sérotypes, explique Jean Delonca, directeur médical de Takeda France. Il a fait l’objet de quatre ans et demi d’étude sur 20 000 patients au cours de laquelle nous avons évalué des critères liés à l’impact de l’affection. Concernant le critère principal de baisse des épisodes de dengue contrôlés de manière virologique, nous avons observé une diminution de 80 % à 12 mois chez les patients traités par le vaccin par rapport à un placebo. Sur 18 mois, nous avons enregistré une réduction de 90 % des hospitalisations et de 86 % des formes hémorragiques. »
L’immunisation nécessite deux injections espacées de trois mois. Le laboratoire est en attente des recommandations de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé. Les porte-parole de Takeda espèrent que Qdenga sera inscrit dans le calendrier vaccinal pour les zones endémiques, comme il l’est au Brésil. Pour Franck Favre-Besse, référent médical sur la dengue chez Takeda France, il faut prendre en compte l’ensemble de l’arsenal sanitaire afin de prévenir les épidémies : « Comme pendant le Covid-19 avec les gestes barrières, le vaccin fait partie de la solution, combiné à la lutte antivectorielle, pour combattre le virus, souligne-t-il. Le pharmacien a un rôle à jouer en relais des autorités pour informer toutes les populations résidant dans les zones endémiques ou voyageant vers ces zones, d’autant qu’il peut voir plus souvent ses patients que le médecin généraliste. »
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