Patients confrontés au cancer : comment aider les proches aidants

Pour un patient sur cinq (19 %), le proche aidant est un appui dans la gestion et la prise du traitement, notamment pour l’achat de médicaments. Dans une enquête** présentée en parallèle, ce sont près de la moitié (45 %) des proches aidants qui indiquent réaliser des soins pour leur proche confronté au cancer : hygiène, prise de médicaments, surveillance de l’état général, prévention des effets indésirables, etc. Pour la quasi-totalité des patients (97 %), le proche aidant est considéré comme un acteur complémentaire et tout aussi important que le corps médical pour faire face à la maladie. « Du point de vue des malades, proches aidants et professionnels de santé constituent un binôme qui avance en complémentarité. Les uns et les autres ne s’excluent pas », commente Nicolas Reymes, responsable de l’information du public et de la communication de la Fondation ARC.

Des professionnels de ville insuffisamment sollicités

Les proches aidants sont désignés comme le soutien le plus actif par les patients (72 %), tout comme les équipes hospitalières (61 %). N’étant pas forcément sollicités par les patients, les professionnels de santé libéraux tels que le médecin traitant (38 %) et l’infirmier à domicile (14 %) apparaissent en retrait.

Une implication dans la coordination entre professionnels de santé

Pour seulement le tiers des patients, le proche aidant est considéré comme un appui pour prendre des rendez-vous médicaux et échanger avec les professionnels de santé. « Dans le cadre du virage ambulatoire et de la nécessité d’organiser le relais en ville, l’aidant doit savoir mobiliser et coordonner les professionnels de santé autour du patient », relève Florian Scotté, à la tête du département interdisciplinaire d’organisation des parcours patients de l’institut Gustave Roussy.

Des aidants qui restent vulnérables

« Tous les aidants n’ont pas besoin d’aide et pas à tous les moments de leur parcours, souligne Valérie Bergua, maîtresse de conférence en psychogériatrie à l’université de Bordeaux. En général, ils revendiquent peu d’aide pour eux-mêmes de manière spontanée, indique-t-elle. Il faut savoir que les conséquences psychologiques, comme une dépression, peuvent se manifester au-delà du temps de la prise en charge du proche malade. Rappelons aussi que de nombreux aidants négligent leur propre état de santé en différant ou renonçant à des soins médicaux. »

*Enquête réalisée par internet du 1er au 6 juin 2022. Sur la base des réponses de 400 personnes atteintes par un cancer ou ayant eu un cancer au cours des dix dernières années.

**Baromètre Proches aidants face au cancer développé par Cancer Contribution. Enquête autoadministrée menée en ligne et au sein de 6 centres hospitaliers franciliens à partir de 287 questionnnaires entre novembre 2021 et février 2022.