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La nouvelle façon de se former

Publié le 1 juillet 2022
Par Yves Rivoal
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Des modules de formation en ligne très courts basés sur la répétition et la régularité, telle est la définition du microlearning. Tour d’horizon des atouts et des limites de ce nouveau mode d’apprentissage.

Le microlearning, c’est un peu comme un tutoriel sur YouTube. A la différence près, qu’il est composé de plusieurs séquences afin de constituer une formation que l’apprenant doit suivre tous les jours ou toutes les semaines pour assimiler les compétences attendues », précise Charles Woitiez, cofondateur et président de Ma Formation Officinale. Accessibles en application mobile ou web, les modules de microlearning durent une dizaine de minutes maximum et font appel aux mêmes ressorts pédagogiques que les autres modes de formation : texte, vidéo, motion design, quiz… Ce nouveau mode d’apprentissage cible en général tout ce qui touche au savoir. « Le microlearning est particulièrement adapté lorsqu’il s’agit de transmettre, vérifier ou mettre à jour des connaissances, estime Florence Bontemps, présidente et fondatrice de Défimédoc, une application mobile de formation dédiée à l’actualisation des connaissances sur les médicaments. En revanche, de par son format très court, il peut difficilement être mis à contribution pour ce qui relève du savoir-faire ou du savoir-être qui nécessitent d’autres modalités d’apprentissage ».

N’importe où et quand.

C’est cette contrainte liée au format qui a incité Ma Formation Officinale à ne pas inclure de microlearning dans son offre de formation. « Nous avons effectué des tests et nous nous sommes aperçus que les gens avaient tendance à décrocher assez rapidement des parcours », confie Charles Woitiez. Atoopharm a, lui aussi, décidé de ne pas investir le champ du microlearning, privilégiant des séquences de quinze minutes. Mais, la donne pourrait bientôt changer. « Nous sommes en train de tra vailler sur une thématique où les modules feront entre huit et dix minutes », révèle Marie-Hélène Gauthey, sa directrice générale. Stratégie inverse chez Défimédoc où l’ensemble du catalogue est fondé sur le microlearning. « Nos 130 modules dédiés aux classes de médicaments sont tous construits sous forme de quiz de dix questions que l’on peut suivre en 3 minutes en prenant un café ou dans le métro, précise Florence Bontemps. Chaque module est composé de deux quiz. Le premier permet de réviser les bases, le second est consacré aux cas pratiques de comptoir ». Une fiche de synthèse, et une sorte de fiche compagnon, construite comme une antisèche, sont associées à chaque quiz.

Dans l’air du temps.

Pour Charles Woitiez, le microlearning possède une vertu principale. « Il est dans l’air du temps, souligne le président de Ma Formation Officinale. Avec son format court, ludique et instantané, il pourrait peut-être fonctionner auprès des jeunes générations qui ont l’habitude d’aller sur Internet dès qu’elles ont besoin de trouver une information ». « En trois minutes, l’apprenant peut aussi enregistrer la totalité des informations qui lui sont transmises, alors que sur des durées plus longues, vous avez toutes les chances d’en oublier la moitié, ajoute Florence Bontemps. Ce format offre enfin beaucoup de souplesse, puisque l’on peut se former où et quand on le veut… ».

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EN BREF

Réseau social

Ouipharma, plateforme spécialisée dans la vente d’officine, l’association et l’emploi, inaugure une nouvelle fonctionnalité : un réseau social avec messagerie intégrée. Celui-ci s’appuie sur la base de données des 78 333 pharmaciens de France et des 11 000 pharmaciens inscrits à Ouipharma. Ce réseau social permet de rechercher un investisseur ou un futur associé, et de solliciter un confrère installé à proximité pour lui demander s’il peut dépanner sur un médicament manquant.

Application

Aider les patients diabétiques à rééquilibrer leur alimentation au quotidien, tel est le credo de “Phil”, l’application développée par Roche Diabetes Care France. Accessible en téléchargement gratuit sur les stores, celle-ci comprend plus de 1 000 recettes adaptées au diabète de type 2, un module de planification des repas, et un outil qui génère automatiquement la liste de courses associée aux recettes choisies. “Phil” permet, en outre, de découvrir le score nutritionnel Innit de produits alimentaires.

Téléconsultation

Le LET (Les Entreprises de la Télémédecine) a publié les résultats d’une étude qui semble conforter le rôle clé de la téléconsultation dans l’accès aux soins, notamment dans les zones sous-denses. Les patients y ayant recours sont 2,5 fois plus nombreux à ne pas avoir de médecin traitant par rapport à la population générale. Et plus d’un patient sur quatre vit dans un désert médical. Enfin, l’étude révèle que 72,9 % des patients ont pu bénéficier du tiers-payant.