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« Je suis un pionnier de la sérialisation »
Sérialisation, identifiant unique, décommissionnement, base de données centrale : ces termes vous sont étrangers ? Pour se familiariser avec le dispositif qui va bientôt garantir à l’officine l’authenticité d’un médicament, rien de tel qu’une visite guidée dans une pharmacie qui a déjà mis en place la sérialisation, celle d’Eric Flahaut à Mennecy, dans l’Essonne.
Depuis fin décembre, la sérialisation est déjà une réalité pour Eric Flahaut et son équipe. De quoi s’agit-il ? Pour toute boîte de médicament listé* correspond désormais un identifiant unique contenu dans son code Datamatrix. Cet identifiant comprend le numéro de série, le code CIP, le numéro de lot et la date de péremption. Il est chargé dans une base de données centrale par son fabricant. « Lors de la dispensation, lorsque je scanne un médicament qui entre dans le dispositif de sérialisation, j’interroge cette base via le connecteur de l’Ordre des pharmaciens. Cette étape, appelée décommissionnement, permet de vérifier l’authenticité du médicament », explique le cotitulaire de la pharmacie de la Jeannotte, à Mennecy (Essonne). Un clic suffit pour valider l’étape. Simple et rapide. Mais c’est une étape supplémentaire à la facturation. « Lorsque toutes les officines vont interroger la base centrale en même temps, il faudra qu’elle ait du répondant ! », anticipe-t-il.
Le pharmacien décommissionne lors de la dispensation alors que d’autres officines choisiront de le faire à la réception de la commande. « Mais cela enlève un intérêt du dispositif qui est de pouvoir remettre en service l’identifiant pendant une semaine. C’est utile en cas de mauvaise manipulation de notre part au comptoir. » Chaque conditionnement est également muni d’un dispositif antieffraction. En cas de promis, le médicament est facturé et sera décommissionné à la délivrance.
Possibles bugs à corriger
Si Eric Flahaut participe à cette phase de test, c’est aussi parce qu’il est président du conseil d’administration de la société informatique Isipharm, filiale d’Astera. Son objectif est de relever d’éventuels bugs et les corrections qui s’imposent. « Il peut arriver que des identifiants n’aient pas été enregistrés sur la base centrale ou soient impossibles à scanner. A ce stade, cela ne prête pas à conséquence. Mais à l’avenir, cela va bloquer la dispensation. A ce moment-là, il faudra savoir que faire, par exemple en matière de retours des boîtes au grossiste. » A terme, également, la procédure de décommissionnement devra être automatisée.
De portée européenne, ce dispositif devait être en vigueur en février 2019. Il va prochainement prendre place dans les officines et les patients devront en être informés. Certains sont d’ores et déjà intrigués par la nécessité de scanner les boîtes une par une. « Je leur explique brièvement en quoi cela consiste. Nous avons très peu de risques de contrefaçons de médicaments en France. Et nous avons ici une preuve qui permet de le leur certifier. »
* Médicaments devant porter l’identifiant unique : médicaments de prescription médicale obligatoire, ainsi que de rares médicaments de prescription facultative (actuellement l’oméprazole en gélules gastrorésistantes à 20 mg).
BIO EXPRESS
1992 : Diplômé de la faculté de pharmacie de Rouen (Seine-Maritime).
1993 : Cotitulaire avec Patrice Archambault de la pharmacie de la Jeannotte à Mennecy, dans l’Essonne.
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