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Coup de blues

Publié le 24 janvier 2019
Par Laurent Lefort
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C’est tout sauf une information à prendre à la légère. La décision du Comité économique des produits de santé (CEPS) d’instaurer à partir du 1er février un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) pour la fluoxétine en boîtes de 14 gélules va peser sur les marges. Evidemment. Ce TFR est fixé à 2,81 euros, avec actuellement un prix public TTC (hors honoraires de dispensation) des génériques de 3,24 euros et celui de Prozac de 3,69 euros. Certes, les comprimés orodispersibles de cet antidépresseur sont déjà sous TFR (avec un reste à charge pour les aficionados du princeps), mais ils n’ont pas exactement les mêmes volumes de vente. Pour résumer simplement un mécanisme complexe, le dispositif du TFR consiste à fixer un tarif de remboursement identique pour les produits d’un même groupe générique, au sein duquel le taux de substitution est jugé insuffisant, afin d’en augmenter le taux de pénétration. Et c’est bien là que la décision du CEPS paraît inexplicable. Le taux de substitution de ce groupe générique est supérieur à 85 % sur les douze derniers mois, donc au-dessus de l’objectif fixé à 80 %. En deçà de ce seuil, la mise sous TFR est compréhensible, mais au-delà, non.

Pas étonnant que les syndicats soient furieux face à cette modification des règles du jeu. Ou à ce qui y ressemble. L’USPO voit dans la mise sous TFR une entente entre le CEPS, le laboratoire Lilly qui ne souhaite pas subir de baisse de prix et les génériqueurs que la décision ne doit pas déranger plus que ça, puisque les ventes de génériques devraient mécaniquement augmenter pour éviter un reste à charge pour le patient. Quant à la FSPF, elle demande tout bonnement à la ministre de la Santé d’annuler cette décision. On attend désormais sa réponse ou son silence. Avec une certaine anxiété, il faut bien le dire.

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