Pénurie de personnel : quelles solutions ?

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Pénurie de personnel : quelles solutions ?

Publié le 6 juillet 2022
Par Matthieu Vandendriessche
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La pénurie de personnel qui touche les officines est une préoccupation pour l’Ordre des pharmaciens. Elle a été l’un des sujets abordés lors de la présentation de la feuille de route des présidents des différentes sections organisée mardi 5 juillet dans la foulée des résultats des élections ordinales.

« Beaucoup de secteurs peinent à recruter. Ce n’est pas une problématique spécifique à l’officine mais un contexte global », relève Carine Wolf-Thal, qui vient d’être réélue présidente de l’Ordre national des pharmaciens pour trois ans, lors de la présentation de la feuille de route de l’instance ce 5 juillet. « Je suis optimiste sur l’avenir de nos ressources », indique-t-elle, estimant que les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle appliquées à l’officine vont y faire gagner du temps. « Nous devons nous interroger sur l’attractivité du métier. La pharmacie doit davantage être une filière que l’on choisit dès la première année d’études. C’est un métier d’avenir où l’on peut s’accomplir », appuie Bruno Maleine, nouveau président de la section A (titulaires).

25 % d’évaporation chez les diplômés

Les données démographiques publiées chaque année à l’été par l’Ordre vont permettre de préciser l’ampleur du phénomène. « Nous constatons une évaporation de 25 % des diplômés à la sortie de la faculté. La question est de savoir pourquoi des diplômés choisissent, après 6 années d’études, d’exercer autre chose qui n’a rien à voir avec la pharmacie », considère Carine Wolf-Thal. Pour rectifier cette tendance, il faut ouvrir des perspectives, estime-t-elle. « Aujourd’hui, personne n’exerce une seule profession toute sa vie. Plus aucun jeune ne veut être dans un couloir dont il ne peut sortir. » Selon la présidente de l’Ordre, la mise en place de passerelles entre métiers et la « fluidité dans les parcours » devraient contribuer à rendre la profession plus attractive.

L’Ordre à l’écoute des jeunes 

A l’occasion de cette présentation, Carine Wolf-Thal a annoncé la mise en place par l’Ordre d’une « commission jeunes » qui aura pour mission de « travailler avec jeunes diplômés et étudiants pour écouter leurs attentes et faire évoluer les exercices en fonction de ces dernières, en respectant un objectif de santé publique et une meilleure prise en charge pour les patients ».

Réélu à la tête de la section D (adjoints), Jérôme Paresys-Barbier a pour sa part annoncé le lancement d’une grande enquête auprès des adjoints. « Ceci pour mieux comprendre ce qu’ils veulent et où ils sont passés », souligne-t-il. La section D note cependant une augmentation du nombre de ses inscrits, pharmaciens adjoints et intérimaires. En particulier, le nombre d’adjoints à temps complet est orienté à la hausse.

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Mais alors que certains diplômés font le choix de se maintenir dans l’activité pharmaceutique en proposent leurs services comme prestataires, par exemple pour effectuer les nouvelles missions, la présidente de l’Ordre ne voit pas ce phénomène d’un bon œil. « L’acte pharmaceutique ne peut être saucissonné. C’est un tout. Il n’y a pas ceux qui sont au comptoir d’un côté et ceux qui font un acte pharmaceutique plus près d’un médecin qui accompagne le patient. Je vois cela avec vigilance et prudence. Je ne suis pas sûre de comprendre le besoin ni de voir l’intérêt pour le patient. »