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Continent préservé

Publié le 5 mai 2018
Par Matthieu Vandendriessche
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Les soins que l’on apporte aux patients âgés pendant leur séjour peuvent être plus délétères que bénéfiques ». Le 22 avril, dans un communiqué, la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG) s’alarme contre la dépendance iatrogène, ce phénomène qui conduit à faire sortir de l’hôpital des patients en plus mauvais état général qu’ils n’y sont entrés. Dans la lignée d’une recommandation formulée à l’automne par la Haute Autorité de santé, la société savante fournit des exemples pour pointer les pratiques qu’elle remet sévèrement en cause : des patients munis de protections ou de sondes urinaires sans se poser la question de leur incontinence, des patients alités en permanence par commodité pour les soignants, des patients habillés ou nettoyés alors qu’ils pourraient le faire eux-mêmes.

En cause ? Un manque de temps et de qualification spécifique au suivi des patients âgés. Et puis aussi un manque de communication entre soignants, des plannings non adaptés, l’épuisement du personnel hospitalier… Au final, le phénomène est réversible dans seulement la moitié des cas. La SFGG ne le fait pas mais on peut s’interroger aussi sur l’implication du patient lui-même. Il accepte la plupart du temps ces pratiques et va devoir s’en relever de sa propre volonté, suivant son tempérament, son approche de la maladie, du soin et sa perspective de vie.

La mise en garde de la société savante s’adresse aux hospitaliers dans leur ensemble mais n’est pas hors de portée des pharmacies de ville. Outre de sensibiliser en amont de son admission le patient et son entourage, il y a au centre des nouveaux bilans de médication la prévention d’une hospitalisation sur la base des paramètres évitables au niveau de l’officine.

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