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« Je tousse »
Une toux est toujours pathologique. Un interrogatoire soigneux, des conseils et un antitussif à bon escient sont l’arsenal de base pour tenter de soulager un adulte qui tousse.
La toux
Définition
La toux est un élément de défense de l’arbre aérien. Elle permet d’expulser des sécrétions et des particules étrangères des voies respiratoires basses. Toujours pathologique, elle est un acte réflexe complexe, avec parfois une composante psychogène. Elle peut révéler une grave affection (cancer ou maladie respiratoire chronique), mettre en jeu la vie du patient (corps inhalé), ou avoir des répercussions (trouble du sommeil, incontinence, vomissements…).
Étiologies
Elles sont nombreuses, les plus fréquentes étant les affections ORL et bronchiques avec une toux aiguë dans un contexte fébrile pouvant persister plusieurs semaines après l’épisode infectieux. Autres causes : les agents irritants (fumée, poils d’animaux, toxiques dives…), un corps inhalé, les médicaments (voir encadré), les surinfections, l’asthme, la BPCO…
La prise en charge
Une toux aiguë, récente (moins de quinze jours), dans un contexte infectieux non compliqué, chez un sujet en bonne santé est du ressort officinal. Orienter vers le médecin en cas de :
– Persistance de la toux (au-delà de cinq jours) et/ou d’une aggravation des symptômes.
– Signes d’accompagnement tels que dyspnée, vomissements, douleur thoracique, altération de l’état général…
– Expectorations blanc rosé, mousseuses, sanglantes, noirâtres.
– Pathologie respiratoire chronique (asthme, BPCO, insuffisance respiratoire, emphysème, mucoviscidose…), de maladie associée (insuffisances cardiaque ou rénale, pathologie néoplasique, immunodépression, cirrhose hépatique), d’état physiologique altéré.
– Toux fébrile chez les patients âgés en raison d’une clinique souvent incomplète et/ou trompeuse.
– Persistance de la fièvre au-delà de sept jours, absence d’amélioration des signes à 72 heures en cas de traitement antibiotique ou d’aggravation de l’état général.
Conduite de l’interrogatoire
« Depuis quand toussez-vous ? » : distingue la toux aiguë de la toux chronique (plus de trois semaines), du ressort médical.
« Quels sont les facteurs déclenchants ? » : cerne les étiologies (allergie, corps inhalés…).
« Avez-vous d’autres signes (fièvre, rhinorrhée, courbatures, douleurs dans la poitrine, sifflements…) ? », « Suivez-vous un traitement ? » et « Souffrez-vous de problèmes respiratoires ou cardiaques ? » : discernent les toux iatrogènes et celles relevant du médecin.
« Votre toux est-elle plutôt sèche ou grasse ? » : oriente sur le choix médicamenteux.
Expliquer la démarche
La toux est un symptôme d’une maladie sous-jacente. Un antitussif est un dépannage permettant de soulager une toux gênant le sommeil ou la vie sociale. Il se prend essentiellement au coucher. Il est contre-indiqué en cas de toux grasse. Un fluidifiant ou expectorant facilite l’expectoration dans les toux grasses, essentiellement en fluidifiant le liquide trachéobronchique. Il se prend plusieurs fois par jour. Consulter si la toux dure plus de cinq jours.
Les traitements
Stratégie thérapeutique
• Les règles de base :
– Ne pas associer expectorant et antitussif.
– Choisir un seul principe actif, afin de limiter les effets indésirables.
– Ne pas délivrer un deuxième antitussif si la toux persiste plus de cinq jours.
– Ne pas augmenter les doses si la toux résiste à une posologie usuelle.
• Le choix selon le contexte.
Toux aiguë sèche en l’absence de pathologie respiratoire chronique et de facteur de risque (insuffisance respiratoire…) ou de gravité : choisir un antitussif adapté au patient (âge, contre-indication, interaction, pathologie associée…). Au choix : un opiacé (dextrométorphane, pholcodine), un non-opiacé non-antihistaminique (pentoxyvérine) ou autre (homéopathie…). La pentoxyvérine est intéressante dans les toux spasmodiques quinteuses. En cas de toux productive non purulente : conseiller un expectorant à condition d’apports hydriques convenables (1,5 l par jour) et en évitant les prises au coucher car l’activité mucociliaire est diminuée la nuit. Si les mucosités sont visqueuses et « accrochent » : acétylcystéine (200 à 600 mg en trois ou quatre prises avant les repas). En cas de sécrétions abondantes : carbocistéine (375 à 750 mg deux à trois fois par jour en dehors des repas).
• Les précautions. Dextrométhorphane (15 à 30 mg trois à quatre fois par jour) et pholcodine (60 à 120 mg par jour en quatre prises) sont des antitussifs opiacés sédatifs, la pholcodine est légèrement dépresseur respiratoire. Préférer le dextrométhorphane à demi-dose chez le sujet âgé. La pentoxyvérine (120 mg par jour en quatre prises) est un antitussif central non anti-histaminique aux propriétés anesthésiques locales et spasmolytiques. Elle induit une somnolence.
Hygiène de vie
– Supprimer tous les aérocontaminants (tabac…).
– Vivre dans une atmosphère pas trop sèche et à 19 °C environ. Prévoir humidificateur, fumigations, voire un bol d’eau sur un radiateur.
– Éviter les changements trop brusques de température et les sorties par temps de brouillard.
– Privilégier de préférence les boissons chaudes (citron et miel, infusions, lait chaud…).
– Manger suffisamment en favorisant repas protéinés et enrichis de fruits et légumes pour lutter contre les infections. •
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