Assurance maladie : ces médicaments qui creusent les dépenses

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Assurance maladie : ces médicaments qui creusent les dépenses

Publié le 15 juillet 2022
Par Magali Clausener
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En 2021, le chiffre d’affaires hors taxes (CAHT) des médicaments remboursables délivrés en officine de ville a atteint 21,1 milliards d’euros. Soit une hausse de + 8,4 % par rapport à 2020 hors tests antigéniques Covid-19 et délivrance de masques. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, publié le 12 juillet 2022.

Ce taux de croissance est « bien supérieur à celui des années antérieures », observent les auteurs du rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), qui notent ainsi une progression du marché des médicaments remboursables pour la quatrième année consécutive. Si 2021 est marqué par un « rattrapage » en volume par rapport à 2020, c’est l’arrivée sur le marché officinal de nouvelles molécules (issues du circuit de la rétrocession ou de primo inscriptions) comme Kaftrio (contre la mucoviscidose) et un nouveau dosage de Vyndaqel (traitement de la cardiomyopathie), qui « a dynamisé le CAHT pour 5,0 pts de contribution à la croissance en 2021 ». La progression « toujours soutenue » de certains médicaments onéreux (par exemple, les anticoagulants oraux Eliquis et Xarelto) participe aussi à la croissance du CAHT.

Cinq classes de médicaments contribuent fortement à la croissance du marché :

  • +176 millions d’euros (+0,9 point) pour la classe des médicaments de l’appareil respiratoire, (Kaftrio, Kalydeco…) ;
  • +166 M€ (+0,85 point) pour la classe des autres médicaments en relation avec le système nerveux (nouveau dosage de Vyndaqel et Onpattro notamment) ;
  • +161 M€ (+0,83 point) pour les médicaments de la classe des inhibiteurs d’interleukine (par exemple Stelara et Dupixent) ;
  • +114 M€ (+0,58 point) pour la classe des inhibiteurs directs du facteur Xa (anticoagulants oraux) comme Eliquis et Xarelto ;
  • +92 M€ (+0,47 point) pour les médicaments ophtalmologiques, tels que Eylea ou Lucentis.

En revanche, cinq classes de médicaments ont le plus contribué à la baisse du CAHT global en 2021 (-97 M€, soit -0,5 point) principalement en raison des baisses de prix : agonistes et corticoïdes, vaccins pneumocoque, antiviraux hépatite C, agents antinéoplasiques et agents antithrombotiques.

Quant au marché des génériques, il progresse de 1,5 % en 2021, soit une contribution à la croissance de +0,1 point. Le CAHT s’établit à 5,1 Md€ et représente 24,2 % du marché global remboursable en ville.

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Enfin, le CAHT des médicaments biosimilaires est de 542 M€ en ville en 2021, soit + 91 M€ par rapport à 2020. Il représente 42 % du marché composé des médicaments biologiques de référence et de l’ensemble des biosimilaires qui leur sont associés en 2021, contre 36 % en 2020. 4 millions de boîtes ont été vendues, soit +11 % vs 2020. Ce dynamisme est dû à l’arrivée en ville de cinq nouveaux biosimilaires : deux biosimilaires de la classe des anti-TNF (Nepexto pour Enbrel et Yuflyma pour Humira), un biosimilaire de Neulasta (Nyvepria) de la classe des facteurs de croissance hématopoïétique (G-CSF), et un biosimilaire de Forsteo (Livogiva) de la classe des hormones parathyroïdiennes.