« La santé passe avant tout par ce que l’on mange »

Pharmacien et nutritionniste, Fabien Sublet a deux idées fixes : l’alimentation et la vulgarisation. Il fait coup double en transformant son officine, axée sur le conseil et la prévention, en un lieu spécialisé dans les domaines de la nutrition et de la naturopathie et en présentant des chroniques santé et nutrition (radio et TV) sur Guyane La 1ère, rattachée à France Télévisions. Avant d’en arriver là, ce Jurassien de souche, étudiant modèle à la faculté de pharmacie de Lyon – il est sorti chaque année major de sa promotion – et détenteur d’un doctorat sur les plantes toxiques par contact, finalisé au Canada en 1992, s’essaie à plusieurs voies.

Direction la Guyane

L’armée le propulse en Polynésie, à Mururoa, où il officie en tant que pharmacien ; deux ans plus tard, il atterrit en Nouvelle-Calédonie, en pays kanak, ce qui lui donne l’occasion de se frotter à la médecine traditionnelle locale. De retour en France, il suit un master of business administration à l’école de commerce EMLyon, pour ensuite travailler, le temps d’une brève parenthèse, dans l’industrie pharmaceutique. L’expérience étant peu concluante, il accepte alors un poste de conférencier chez Arkopharma pour promouvoir la phytothérapie à travers le monde, auprès des médecins et des pharmaciens. Le destin s’en mêle : en 1998, on lui propose un poste chez un grossiste, en Guyane, un territoire dont il tombe immédiatement amoureux. Trois ans plus tard, il ouvre sa pharmacie Ibis, à Matoury, 600 m² majoritairement réservés aux médecines naturelles. Son obsession ne le quitte pas : il y anime des formations en nutrition auprès de ses patients diabétiques, en surpoids, dénutris, etc.

Disciple d’Hippocrate, il reste convaincu du rôle fondamental de l’alimentation, premier médicament de l’homme : « J’ai toujours eu conscience que la santé passait avant tout par ce que l’on mangeait », résume-t-il. Une certitude qui le mène, en 2012, à participer à l’émergence de l’agriculture biologique dans cette région d’outre-mer via la création du premier magasin bio (Le Grand Marché bio), à Cayenne. Par ailleurs, pour une meilleure prise en charge des patients, il crée, en 2008, la première maison de santé labellisée de Guyane, installée à Matoury, en face de sa pharmacie, dont il est aujourd’hui le président. Il y développe des concertations pluridisciplinaires auxquelles les pharmaciens et adjoints participent. Cet homme engagé, par ailleurs mélomane et fan de karaoké, est aussi un créatif né. Pour illustrer ses chroniques santé et nutrition (intitulées, en créole, Fo Zot Savé, à traduire par : « Il faut que vous le sachiez »), diffusées chaque semaine, depuis 2005, sur Guyane La 1ère, il fait feu de tout bois : il récupère différents matériaux dans la rue (un vieux mannequin, des bouts de tuyaux, des morceaux de plastique, une balle de tennis, etc.) qu’il « transforme en objets pour expliquer ce qui se passe dans notre corps ». Le dépistage du cancer colorectal, l’hygiène buccodentaire, les bonnes et mauvaises graisses, la prévention de l’asthme… Les thématiques traitées sont développées avec une approche pédagogique et ludique qui met la médecine à la portée de tous. Une vraie réussite !

1992

Diplômé de la faculté de pharmacie de Lyon

1998

S’installe à Matoury, en Guyane, et ouvre, trois ans plus tard, son officine

2008  

A l’initiative de la création de la première maison de santé de Guyane