Economie et emploi en officine : le message est passé à Matignon

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Economie et emploi en officine : le message est passé à Matignon

Publié le 15 septembre 2022
Par Francois Pouzaud
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Reçue à Matignon le 14 septembre, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’est entretenue sur plusieurs dossiers de rentrée avec le directeur adjoint du cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne.

Questionné sur les trois piliers de la pharmacie (monopole, propriété de l’officine, répartition des officines), en particulier sur l’ouverture du capital à des fonds d’investissement à l’instar de ce qui s’est passé pour la biologie, le cabinet de la Première ministre a rappelé l’attachement du gouvernement à ces fondamentaux.

La préservation du maillage pharmaceutique est aussi une préoccupation et correspond à une prise de conscience à tous les niveaux de l’Etat, a assuré le directeur adjoint de cabinet. Pour trouver des remèdes au manque d’attractivité de la filière officine, Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, a indiqué à son interlocuteur que le sujet est sur la table des discussions avec les agences régionales de santé (ARS) notamment en Bourgogne-Franche-Comté, afin de faire venir du personnel qualifié dans les territoires.

Les incertitudes sur la persistance de la pandémie, l’accroissement des charges et de la masse salariale avec la crise énergétique et du pouvoir d’achat, peuvent aussi pénaliser le modèle économique de l’officine dont l’équilibre reste fragile. « Il ne faut pas que la pharmacie se retrouve dans une seringue qui comprime marge et rentabilité », agite le président de l’USPO, ajoutant que l’Assurance maladie pourrait renâcler dans les négociations à venir sur le volet économique à soutenir la marge. Et ce, au motif qu’avec les missions Covid, chaque pharmacie a reçu en moyenne 95 000 euros de plus sur l’année 2021 et 45 000 euros de plus sur le premier quadrimestre 2022. « L’Assurance maladie confond ce qu’elle a payé pendant la crise sanitaire et ce qu’il reste comme bénéfice dans l’officine après avoir acheté les tests antigéniques, les équipements de protection individuelle, payé ses charges et frais de personnel en forte croissance car elle a dû embaucher des personnes supplémentaires pour la réalisation des TAG et de la vaccination », explique-t-il. Il propose donc d’alléger le fardeau du déficit record de l’Assurance maladie en en faisant supporter une partie par le ministère de Bercy. Le directeur du cabinet lui a répondu que les choses vont aller dans ce sens et que revaloriser l’acte de dispensation du médicament est une évidence.

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