- Accueil ›
- Préparateurs ›
- Métier ›
- L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
L’AOMI est une maladie fréquente après l’âge de 65 ans, pourtant sous-diagnostiquée. Elle est associée à un risque élevé de complications cardiovasculaires, voire d’amputation.
De quoi s’agit-il ?
• L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) consiste en une réduction de calibre des artères périphériques. D’origine athéromateuse, elle touche 1 patient sur 5 de plus de 65 ans ayant des facteurs de risque cardiovasculaire. Sa prévalence augmente avec l’âge.
• Plus rarement, l’AOMI peut être liée à une pathologie non athéromateuse : inflammatoire (maladie de Takayasu), auto-immune (lupus érythémateux disséminé), thrombotique maladie de Buerger) ou dégénérative (médiacalcose).
Quels sont les symptômes et complications ?
• Au stade initial, elle est asymptomatique. Chez les patients symptomatiques, elle peut provoquer une ischémie d’effort appelée claudication intermittente. A ce stade, l’ischémie se produit exclusivement à l’effort et provoque une douleur à type de crampe qui touche fréquemment le mollet et cède rapidement dès l’arrêt de la marche. Le stade le plus sévère est celui de l’ischémie de repos ou critique qui se traduit par des douleurs au repos en position allongée ou par l’apparition d’un ulcère du pied ou de la jambe, nécessitant une prise en charge très rapide afin de limiter le risque d’amputation.
• L’ischémie aiguë, provoquée par l’occlusion brutale et rapide d’une artère par un thrombus, est une urgence vasculaire nécessitant une revascularisation rapide du membre.
• L’AOMI est associée à une augmentation du risque de complications cardiovasculaires.
Comment est-elle diagnostiquée ?
• Le diagnostic repose sur la mesure de l’index de pression systolique (IPS) au repos des deux côtés. L’IPS est le rapport entre la pression artérielle systolique mesurée à la cheville et celle mesurée au niveau huméral. Une valeur inférieure à 0,9 permet de poser le diagnostic d’AOMI.
• Un échodoppler permet de confirmer le diagnostic. Un test de marche évaluant le périmètre de marche sans douleur est réalisé, notamment en cas de doute diagnostique.
Quelle est sa prise en charge ?
• Elle vise d’abord à prévenir le risque de mortalité cardiovasculaire et, au stade d’ischémie de repos, à soulager les douleurs et à éviter l’amputation.
• Une réadaptation à la marche est recommandée et doit être prescrite en cas de claudication intermittente.
• Le traitement médicamenteux repose sur une trithérapie qui comprend un antiagrégant plaquettaire (aspirine 75 à 160 mg/j ou clopidogrel 75 mg/j), une statine et un inhibiteur de l’enzyme de conversion (ramipril) ou un sartan (telmisartan). L’iloprost (à usage hospitalier) est indiqué chez les patients ayant une ischémie chronique sévère avec risque d’amputation.
• En cas d’ischémie de repos, une revascularisation par pontage artériel ou angioplastie est envisagée. Au stade de claudication intermittente, la revascularisation est discutée en cas d’absence d’amélioration après 3 mois de traitement et une rééducation à la marche.
Sources : « Artérite des membres inférieurs », site de l’Assurance maladie, 2021 ; « Comprendre l’AOMI », Fédération française de cardiologie, 2020 ; « Artériopathie des membres inférieurs », La Revue du praticien – Médecine générale, 2016 ; « Artériopathie oblitérante des membres inférieurs », « Prise en charge de l’ulcère de jambe à prédominance veineuse hors pansement », Haute Autorité de santé (HAS), 2007, 2006.
CONSEILS AU PATIENT
La prise en charge comprend :
– un sevrage tabagique complet ;
– le contrôle de la pression artérielle, de la glycémie et du cholestérol ;
– un mode de vie sain comprenant un régime riche en légumes, en fruits, en céréales complètes et un exercice régulier afin de réduire le risque cardiovasculaire ;
– une bonne observance du traitement.
- Formation à la vaccination : pas de DPC pour les préparateurs en 2025
- [VIDÉO] De la grossesse à la naissance : un accompagnement en officine personnalisé proposé par Amandine Greco, préparatrice
- [VIDÉO] Accompagnement post-natal en officine : les papas aussi !
- Entretiens pharmaceutiques en oncologie : tous concernés !
- Coqueluche : « Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »