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Pénurie de personnel : la faute aux salaires ?
10 000 à 15 000 postes à pourvoir en pharmacie d’officine, pharmaciens et préparateurs confondus. Malgré la perspective de missions intéressantes à mettre en place, la profession ne serait-elle plus suffisamment attractive ? La solution pourrait tenir en un seul mot : salaire. Le point sur la politique de rémunération et le coût d’un salarié.
Face à la montée de l’inflation et à la crise du pouvoir d’achat, la valeur du point en pharmacie d’officine a été revalorisée par deux fois de 3 % en 2022, soit une augmentation cumulée de 6,09 % depuis le début de l’année.
Historiquement, l’évolution du point a toujours été en phase avec l’évolution de l’indice des prix à la consommation (IPC) – instrument de mesure de l’inflation – selon les comparaisons de ces deux paramètres sur la base commune de janvier 2010.
« De manière générale, les négociations de salaires se calquent a posteriori sur l’inflation. Avec cependant une perte de pouvoir d’achat car le différentiel entre les deux courbes n’est jamais rattrapé », observe Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de Force ouvrière Pharmacie d’officine. Une politique de « course à l’échalote » qui a vite trouvé ses limites, selon cette centrale syndicale de salariés. « La stratégie patronale se contente de tenter de compenser l’inflation, sans succès, sans aucune vision dynamique pouvant améliorer l’attractivité de la branche, avec les conséquences que l’on connaît maintenant sur la pénurie de professionnels », poursuit-il.
Salaires, inflation, marge de l’officine : l’équilibre est rompu
Face à une hémorragie sans précédent de main d’œuvre qualifiée (10 000 à 15 000 postes sont à pouvoir en officine selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France), entraînant une surenchère sur les salaires, la marge de l’officine avec ou sans les activités liées au Covid-19 a du mal à suivre le rythme de l’inflation. « On constate malheureusement un croisement de courbes depuis le mois de juin 2022 », alerte Julien Chauvin, président de la commission études et stratégies économiques à la FSPF. En juillet, la situation a continué de se détériorer : une évolution de l’inflation à + 6,1 %, contre des évolutions de la marge totale de – 3,9 % et de la marge hors Covid de -0,2 %. « Si on ajoute à cela, l’évolution des salaires en hausse de 6 % depuis le début de l’année, on voit que la rémunération actuelle ne suffit plus », argue-t-il. Et de relever que « le point ne cesse d’augmenter alors que la rémunération de l’officine hors Covid stagne depuis 2016. »
Si l’activité Covid-19 devait faiblir, l’équilibre économique de l’officine en serait, à coup sûr, fragilisé. Selon les moyennes du cabinet AdequA tirées de son portefeuille clients, en 2021, le coût horaire chargé d’un pharmacien adjoint est de 43,36 €, celui d’un préparateur de 24,09 €, d’un étudiant en pharmacie de 24,61 € et d’un employé de 18,40 €, soit pour un temps complet, un salaire chargé respectivement de 6 576 € pour un adjoint, de 3 653 € pour un préparateur, de 3 732 € pour un étudiant en pharmacie et de 2 790 € pour un employé.
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