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Une base validée, pertinente et indépendante
Oncothériaque propose sur abonnement une information thérapeutique et scientifique fiable, validée et indépendante sur les médicaments anticancéreux. Un outil indispensable à partager entre professionnels du soin pour prendre en charge les thérapies des patients et se former.
Oncothériaque, c’est quoi ?
C’est une source documentaire numérique sur les médicaments anticancéreux utilisés en France. Cette base de données en cancérologie est la référence pour les services cliniques et pharmaceutiques hospitaliers, les officines et tous les professionnels de santé du lien ville-hôpital. Son objectif est l’optimisation thérapeutique chez les patients atteints de cancer. Oncothériaque s’adresse aussi bien aux pharmaciens chargés de préparer les chimiothérapies et les protocoles, qu’aux médecins et aux pharmaciens en charge de la prescription et de la délivrance dans le cadre du bon usage.
En quoi consiste cette base ?
Elle couvre trois domaines : généralités en cancérologie, monographies et protocoles (voir encadré Pratique p. 40). Cliquer sur un terme donne accès à sa définition ou renvoie, via des liens hypertextes, vers des chapitres explicatifs ou d’autres bases de données, comme Oncolien.
Qui en est à l’origine ?
Le Centre national hospitalier d’information sur le médicament (CNHIM) et la Société française de pharmacie oncologique (SFPO). Le CNHIM est une association de pharmaciens hospitaliers qui propose la base de médicaments Thériaque (voir encadré p. 40) et édite des dossiers de formation « papier », comme « Anticancéreux, utilisation pratique », rédigé historiquement par les membres de la SFPO. Si le premier document, en 1992, comptait 50 pages, la septième et dernière édition, en 2013, en comportait 800 ! Chaque édition papier devenait obsolète au bout d’un mois avec l’arrivée d’une nouvelle molécule, c’est pourquoi nous avons décidé de numériser la huitième. Nous pensions qu’il suffirait de transférer des données, mais la mise à jour s’est avérée un travail colossal, débuté en 2015 et fini en octobre 2021. Nous souhaitions un titre plus percutant que « Anticancéreux, utilisation pratique » et avons opté pour Oncothériaque, dont l’élaboration et la gestion n’ont rien à voir avec la base Thériaque.
Qui gère cette base ?
Nous avons créé un comité de pilotage conjoint CNHIM et SFPO, deux associations indépendantes, et nous travaillons avec une entreprise informatique, le 16com. Le CNHIM et la SFPO ont investi plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous savions que les dossiers du CNHIM étaient indispensables pour les professionnels et qu’ils généreraient des abonnements pour amortir les dépenses.
Combien coûte l’abonnement ?
Pour les établissements, l’abonnement à Oncothériaque est fonction de leur taille et du nombre de chimios préparées. L’accès se fait via leur Intranet ou leur logiciel de chimiothérapie. Nous avons eu la bonne surprise de voir aussi l’intérêt des pharmaciens d’officine, qui connaissent mieux les traitements de support de leurs patients que leur chimio injectable. Nous avons donc créé un tarif officines à 75 € par an. Une dizaine sont déjà abonnées et une quarantaine sont en phase d’essai (il existe un accès gratuit transitoire d’un mois pour toute demande, NDLR). Les étudiants en santé bénéficient d’un tarif de 50 €. Au 13 septembre, Oncothériaque compte 725 utilisateurs dont 434 abonnés.
Comment peut l’utiliser un officinal ?
Imaginons un patient avec une ordonnance d’ondansétron qui dit avoir « un FEC ». Dans l’onglet « Protocoles », l’officinal verra que le FEC est une association de trois anticancéreux injectables : 5-fluorouracile, épirubicine et cyclophosphamide. Il dit avoir « un produit rouge » et demande s’il va « perdre ses cheveux » car il n’a « pas compris ce qu’ils ont dit à l’hôpital ». L’officinal peut chercher « alopécie » dans la rubrique « Généralités », ou la monographie de l’épirubicine, le « produit rouge » « du protocole FEC, avec ses effets indésirables, dont l’alopécie. S’il est écrit que ce médicament provoque nausées et vomissements, vous cliquez dessus et cela vous renvoie à « Généralités » pour savoir comment les gérer. L’enjeu d’Oncothériaque est de rendre la navigation interactive et utile pour permettre aussi aux professionnels et étudiants de s’auto-former, en consultant différents chapitres.
Quels sont vos atouts ?
Notre légitimité professionnelle avant tout. Nous avons des dossiers structurants thématiques qui donnent des bases pour former de la même façon tous les professionnels. Ils sont rédigés par leurs pairs, des professionnels de santé indépendants, des auteurs de terrain spécialisés, bénévoles, pharmaciens hospitaliers et cancérologues. Nous avons aussi la liberté de faire passer une information que nous jugeons importante. Nous pouvons orienter certains cadres d’utilisation de tel ou tel médicament au vu de son utilité et de ses modalités de prise en charge ou non.
Auriez-vous un exemple ?
Il y a eu un problème de rupture de dosage à 100 mg de vandétanib (Caprelsa), utilisé dans le cancer médullaire de la thyroïde. Les patients ne pouvaient plus être traités. Nous avions une recommandation de l’institut Gustave-Roussy et du réseau Tuthyref avec des études de pharmacocinétique montrant que l’on pouvait prendre 1 comprimé de 300 mg de Caprelsa à certaines fréquences adaptées. Nous avons aussitôt relayé l’information sur les monographies et les patients ont pu être traités. Oncothériaque est très réactif !
Comment faites-vous ?
Nous sommes vigilants en permanence grâce à des groupes de pilotage de cinq à six personnes, tel le comité de rédaction. Nous avons des auteurs comme Isabelle Madelaine, vice-présidente de la SFPO, qui écrit les monographies, et des contributeurs avec des référents Stabilité, tel Jean Vigneron, pharmacien hospitalier, des référents Indication et codification, etc. Il y a aujourd’hui 66 auteurs/contributeurs : 15 médecins et 51 pharmaciens hospitaliers. Et il y en aura d’autres ! Tous sont susceptibles de proposer des modifications. Nous nous appuyons aussi sur des pharmaciens du CNHIM. Nous travaillons tous les jours sur Oncothériaque pour mettre à disposition rapidement et simplifier les informations scientifiques et techniques en vue d’une utilisation pratique. Il ne s’agit pas d’une simple mise à jour réglementaire mais de prendre la responsabilité de publier une information scientifique triée, sélectionnée et validée.
Est-il difficile de se tenir informé sur ces traitements ?
Oui, c’est pour cela que nous avons imaginé le Oncothériaque « up to date » constamment. Même si notre spécialité est la pharmacie, nous pouvons vite décrocher tant les avancées sont rapides et que nous sommes dans une médecine d’hyperspécialisation. L’idée est de dire, sans condescendance, qu’on ne peut pas être bon partout. Il faut laisser les médecins et pharmaciens spécialisés prendre la main, au risque que des organisations non indépendantes le fassent. Avec Oncothériaque, l’information est traitée de façon impartiale par des professionnels compétents pour s’informer, se former, et accompagner un patient au comptoir.
Pourquoi un onglet « Protocoles » ?
Hors essais cliniques, un établissement élabore chaque année une centaine de protocoles de chimiothérapie, incluant temps de perfusion, stabilité, dispositif d’administration, etc. Un pharmacien hospitalier met 30 à 60 minutes pour créer un protocole. Et chaque pharmacien dans son établissement écrit son protocole, avec un risque d’erreur. Nous souhaitons à terme que chaque pharmacien puise dans Oncothériaque les protocoles de référence déjà créés afin de les importer dans son logiciel pour l’utiliser. Quand nous y parviendrons, nous atteindrons notre Graal !
Comment atteindre cet objectif ?
Ces protocoles changent constamment et leur gestion en temps réel est difficile. Nous avons décidé d’absorber les bases de données déjà validées de trois centres (voir encadré ci-dessus), et de les utiliser pour reconstituer un thésaurus de protocoles de chimiothérapie qui pourrait être publié et exporté vers les logiciels des établissements. Un groupe de pilotage fera des arbitrages. Nous importerons les bases de données au dernier trimestre de 2022 et commencerons à publier les protocoles. Le ré-import dans les logiciels prendra au moins un an ou deux. Pour l’instant, les 200 protocoles de la dernière édition papier sont disponibles en PDF sur le site oncotheriaque.org.
Jean-François Tournamille, « chef d’orchestre » d’Oncothériaque, pharmacien hospitalier à l’institut Bergonié, à Bordeaux (33), trésorier de la Société française de pharmacie oncologique (SFPO), consultant en informatique.
Thériaque et Oncolien
Depuis 35 ans, le Centre national hospitalier d’information sur le médicament (CNHIM), une association de pharmaciens hospitaliers, fait vivre Thériaque, une base de données indépendante sur les médicaments, en accès libre sur inscription. En version payante, Thériaque intègre en plus les logiciels de prescription et de dispensation des médecins et des pharmaciens afin de gérer les interactions médicamenteuses, comme les bases Vidal, Claude-Bernard ou Thésorimed. La Société française de pharmacie oncologique (SFPO) édite, elle, la base gratuite Oncolien des chimiothérapies orales.
En pratique
Le site oncotheriaque.org comprend :
→ 1. Onglet Contenus. 47 chapitres relatifs aux généralités, avec :
I. Manipulation et administration des anticancéreux : dispositifs d’administration… ;
II. Anticancéreux : bases biologiques et associations chimios-radiothérapies, immunothérapies, hormonothérapie… ;
III. Effets indésirables : mucite, alopécie, cardiotoxicités… ;
IV. Prise en charge globale de la pathologie cancéreuse : douleur, fatigue, hypercalcémies et cancer… ;
Annexes : adaptations posologiques à la fonction rénale… ;
→ 2. Onglet Monographies (187 items aujourd’hui) : présentation ; préparation/conservation ; propriétés pharmacologiques ; indications/utilisations ; mode d’administration/ posologies ; contre-indications/ précautions ; effets indésirables ; gestion des risques ; références bibliographiques ; généralités/annexes/protocoles associés ;
→ 3. Onglet Protocoles. La base est issue de protocoles validés à l’hôpital Saint-Louis à Paris, au CHU de Tours (37) et au CH de Pontoise (95) et consolidés par l’expertise d’hospitaliers.
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