Urticaire chronique : mieux vaut traiter quelques idées reçues !

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Urticaire chronique : mieux vaut traiter quelques idées reçues !

Publié le 1 octobre 2022
Par Alexandra Blanc
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Beaucoup d’idées fausses circulent sur l’urticaire chronique, sources d’anxiété pour les patients et gages d’une prise en charge inadaptée. A l’occasion de la journée mondiale de l’urticaire, ce samedi 1er octobre, la Société française de dermatologie apporte un éclairage sur cette maladie de la peau.

L’urticaire chronique touche près de 2 % de la population générale, dont deux tiers de femmes. Elle est due à la présence de mastocytes, contenant des réserves d’histamine, hyperexcitables. Leur activation, spontanée ou liée à certains facteurs (frottements, froid, stress, etc.), est à l’origine de plaques rouges qui démangent et/ou d’œdèmes. La chronicité est définie par l’apparition de crises plusieurs fois par semaine pendant plus de 6 semaines (en deçà, on parle d’urticaire aiguë). S’il n’est pas possible de prédire la durée des poussées, l’urticaire chronique a tendance à s’atténuer puis disparaître avec le temps.

Jamais dangereuse

L’origine de la maladie est souvent attribuée, à tort, à une allergie. Il s’agit en fait d’une maladie inflammatoire chronique de la peau. Elle peut cependant survenir sur un terrain favorisant, atopique incluant l’eczéma, l’asthme et la rhinoconjonctivite allergique. En revanche, l’urticaire aiguë est parfois, mais rarement, d’origine allergique.

En outre, l’urticaire chronique n’expose pas à des manifestations graves telles que le choc anaphylactique. La prescription d’une seringue auto-injectable d’adrénaline n’est donc pas indiquée. Seule l’urticaire au froid fait exception car elle expose à des manifestations potentiellement sévères. L’urticaire chronique associe des plaques d’urticaire superficielles à des angioœdèmes du visage dans 40 % des cas. Ces derniers peuvent être le seul symptôme d’une urticaire chronique dans 10 % des cas. Bien qu’impressionnants, ces œdèmes, même de la gorge, ne sont pas responsables de décès par asphyxie dans le cadre d’une urticaire chronique.

Antihistaminique ou cortisone ?

Les antihistaminiques constituent le traitement de référence. Ils permettent de contrôler la maladie chez la plupart des patients à condition d’être pris quotidiennement, même en l’absence de symptômes. Ils doivent souvent être poursuivi pendant plusieurs mois ou années. La cortisone n’a pas sa place dans le traitement de l’urticaire chronique. Souvent utilisés en automédication, les corticoïdes sont susceptibles d’aggraver la maladie et pourraient même la rendre résistante aux antihistaminiques.

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