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La buprénorphine haut dosage

Publié le 1 septembre 2009
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La buprénorphine haut dosage (BHD) est un médicament de substitution indiqué dans la pharmacodépendance majeure aux opiacés.

Mode d’action

La BHD est un opiacé agoniste-antagoniste : elle ne reproduit que partiellement les effets des agonistes mu (héroïne, morphine, méthadone) c’est-à-dire l’analgésie, la sédation, l’euphorie et la dépression respiratoire.

Effet plafond : même en augmentant les doses, l’effet n’est pas plus grand, mais dure plus longtemps. Le risque de surdosage est peu important.

Ordonnance sécurisée

Contrôle urinaire avant la prescription : il n’est pas obligatoire, mais il est souhaitable pour objectiver une consommation d’opiacés.

Prescription par tout médecin sur une ordonnance sécurisée pour une période de 28 jours maximum, non renouvelable (le patient doit revoir le médecin tous les mois).

Mention obligatoire du nom du pharmacien – au choix du patient – qui va dispenser l’ordonnance.

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Délivrance fractionnée

La dispensation est fractionnée par période de 7 jours sauf mention expresse du médecin qui précise si le pharmacien peut délivrer la totalité du traitement pour le mois (28 jours) en indiquant sur l’ordonnance : « délivrable en une fois ».

Instauration du traitement

Le traitement est d’installation progressive, comme l’arrêt.

Relais opiacés vers BHD : la BHD se prend au moins 24 heures après la dernière prise d’opiacés pour éviter des signes de sevrage.

Relais méthadone vers la BHD : réduction progressive de la dose de méthadone jusqu’à 30 mg et intervalle libre d’au moins 24 heures avec la première prise de BHD.

Relais BHD vers la méthadone : respecter un intervalle libre, d’une durée d’au moins 16 heures.

Administration

Par voie sublinguale : mettre les comprimés, amers, sous la langue 5 à 10 minutes. Les avaler (les « gober ») diminue fortement leur activité.

En une prise unique. Cependant, lors de la mise en route du traitement, une prise supplémentaire dans la journée pour éviter les symptômes de sevrage est possible. Certains prennent la BHD deux à trois fois par semaine (double ou triple dose le jour de prise)

Associations médicamenteuses à surveiller

Contre-indiqués : méthadone et analgésiques morphiniques de palier III en raison d’un risque de syndrome de sevrage.

Déconseillés : benzodiazépines (majoration du risque de dépression respiratoire) ; naltrexone, analgésiques morphiniques de palier II et antitussifs morphiniques (codéine) en raison du risque de syndrome de sevrage. Eviter les opiacés en automédication en cas de douleurs et toux.

À surveiller : certains inhibiteurs de protéases peuvent aussi bien inhiber qu’accélérer le métabolisme de la BHD d’où un risque de surdosage ou un risque de syndrome de manque : amprénavir, fosamprénavir, atazanavir, nelfinavir, ritonavir. L’itraconazole et le kétoconazole augmentent la concentration de BHD (risque de surdosage).•

Particularités

• La buprénorphine haut dosage (BHD) est indiquée dans la substitution aux opiacés, généralement l’héroïne.

• La BHD n’est pas un stupéfiant mais, pour limiter le mésusage, sa prescription est encadrée : (ordonnance sécurisée) et sa dispensation peut être fractionnée .

• Contrairement à la méthadone, autre médicament utilisé en substitution, la BHD est prescrite par tout médecin et le risque est moindre en cas de surdosage.

Repères

Haut et bas dosage de la buprénorphine

La buprénorphine a deux indications thérapeutiques en fonction de son dosage.

• Temgésic. Il s’agit de buprénorphine à moindre dosage (0,2 mg), sous forme de comprimé sublingual. C’est un antalgique de palier III.

• Subutex, buprénorphine Arrow, buprénorphine Mylan, La buprénorphine haut dosage est un médicament de substitution aux opiacés, généralement l’héroïne. Il soulage le manque sans produire de sensations agréables. Ce traitement permet de réduire voire arrêter la consommation de drogues, sous contrôle médical.

Consultez dans les archives de porphyre sur l’article « Mieux comprendre une délivrance : La méthadone » paru dans porphyre n° 449