Savoirs Réservé aux abonnés

Les traitements inhalés

Publié le 1 juin 2010
Par Anne-Gaëlle Harlaut
Mettre en favori

Les traitements inhalés* agissent directement au niveau pulmonaire. Leur efficacité dépend de la collaboration du patient dans le maniement des différents dispositifs. Le conseil à l’officine est déterminant.

Deux galéniques mais dispositifs multiples

Le choix dépend essentiellement de la tolérance et de la capacité pulmonaire.

• Les sprays ou aérosols-doseur. Le principe actif en suspension dans un liquide est libéré par un gaz propulseur qui s’évapore à l’administration, laissant le médicament se déposer dans les bronches. Les dispositifs : aérosols doseurs classiques activés par pression ou autodéclenchés par l’aspiration (Autohaler, EasyBreathe). Caractéristiques : dose délivrée constante ; possibles réactions aux gaz propulseurs ; coordination main/inspiration pour les aérosols classiques nécessitant chez certains (enfant…) une chambre d’inhalation.

• Les inhalateurs de poudre sèche. C’est l’aspiration qui permet à la poudre sèche d’atteindre les bronches. Les dispositifs : à cartouches rechargeables (Novolizer, Aerolizer) ou non (Turbuhaler, Diskus, Clickhaler, Easyhaler). Caractéristiques : pas de gaz propulseur ; la dose délivrée dépend d’une capacité inspiratoire suffisante (difficile chez les enfants et en cas de crise).

Expliquer le bon usage

• Administration. Debout ou assis en position verticale : 1. Agiter le flacon, puis armer (levier, molettes…) et libérer la poudre des inhalateurs concernés. 2. Expirer profondément ; placer l’embout entre les dents et les lèvres. 3. Déclencher la dose en inspirant vite et fort pour les inhalateurs autodéclenchés ou pendant une inspiration lente pour les sprays classiques. 4. Inspirer profondément puis retenir sa respiration environ 10 secondes avant d’expirer normalement. 5. Essuyer l’embout et reboucher. Attention : toujours prendre le bronchodilatateur avant le corticoïde.

• Autocontrôler la prise. Certains dispositifs (poudre sèche) ne donnent pas de sensation de prise (Turbuhaler). Vérifier les systèmes indicateurs de doses, déclics sonores d’inhalation (Novolizer), systèmes anti-double prise (Clickhaler). Pour les classiques : devant une glace, vérifier que peu de produit ne s’échappe par le nez ou la bouche.

Publicité

Favoriser l’observance

• Montrer. La 1re fois, faire une démonstration avec les factices en différenciant traitements de fond et de crise.

• Vérifier. Ponctuellement, observer une prise à l’officine pour vérifier la technique. En cas de renouvellement fréquent (traitement de crise) ou non systématique (celui de fond), orienter vers le médecin.

Prévenir les effets locaux

Après usage, toujours rincer la bouche pour éviter le risque de mycoses oropharyngées (induites par les corticoïdes), d’irritation, de toux, d’enrouement (poudres sèches).

Conservation et nettoyage

Nettoyer plutôt à l’eau tiède l’embout plastique amovible des aérosols-doseurs (et de la chambre d’inhalation) une fois par semaine. Durée maximale d’utilisation après ouverture : 3 à 6 mois, sauf Formoair (entre 2 et 8 °C à l’officine, 15 mois maximum à partir de la date de fabrication, et 3 mois à température ambiante après délivrance).

* Hors nébulisation

Particularités

• Triple avantage sur la voie orale : rapidité, dose efficace moindre, diminution des effets indésirables.

• Le maniement de ces dispositifs nécessite une démonstration et des explications pour limiter les effets indésirables.

• L’observance est à surveiller lors des renouvellements.

Repères

Les traitements inhalés contiennent des bronchodilatateurs et des corticoïdes.

• Les bronchodilatateurs sont indiqués dans la crise et le traitement de fond de l’asthme et le traitement symptomatique de la BPCO. Citons les bêta2-agonistes de durée d’action courte (pirbutérol, salbutamol, terbutaline) ou longue (formétérol et salmétérol) et atropiniques (ipratropium).

• Les corticoïdes, sont indiqués dans le traitement de fond de l’asthme et de certains stades de BPCO avancés. Parmi eux : béclométhasone, budosénide, fluticasone.