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« Je perds mes cheveux »
Seules les chutes de cheveux modérées et d’apparition récente sont du ressort officinal, à condition qu’elles ne soient pas le signe d’une pathologie sous-jacente. La prise en charge associe un traitement local à un traitement par voie orale.
La plainte au comptoir
Un phénomène normal
Les cheveux tombent et se renouvellent en permanence. Ce phénomène, normal, prédomine au printemps et à la fin de l’été. La perte physiologique est d’environ 30 cheveux par jour. Une perte supérieure est considérée comme excessive et appelée alopécie. La plainte classique est : « Quand je prends ma douche ou que je me brosse les cheveux, je me rends compte que j’en perds plus que d’habitude. »
Les alopécies
On distingue les alopécies localisées, généralement d’ordre pathologique (pelade, teigne…), des alopécies diffuses, qui touchent l’ensemble du cuir chevelu et qui peuvent ainsi provoquer une impression d’éclaircissement de la chevelure. Les alopécies diffuses peuvent être aiguës ou chroniques.
• L’alopécie diffuse aiguë. Elle est généralement le symptôme d’un dérèglement passager : accouchement récent, fatigue intense, intervention chirurgicale, régime alimentaire trop restrictif, choc émotionnel. Elle touche le plus souvent les femmes.
• L’alopécie diffuse chronique. Elle est dans la majorité des cas génétiquement programmée et liée à une stimulation hormonale du follicule pileux par les androgènes. Elle touche en majorité les hommes et atteint généralement les tempes dans un premier temps avant de s’étendre au front. Elle est souvent accompagnée d’une hyperséborrhée. Beaucoup plus rare chez les femmes, elle se traduit particulièrement par une raréfaction capillaire médiane (élargissement au niveau de la raie). Le phénomène a un caractère héréditaire et s’accentue avec le temps. À noter : les alopécies diffuses chroniques peuvent signer une pathologie sous-jacente (diabète, anémie, maladies endocriniennes, problèmes nutritionnels…).
Cibler la prise en charge
Les causes de la chute sont multiples , d’où une prise en charge variable. Seule une perte diffuse aiguë, modérée (inférieure à 30 cheveux par jour) et d’apparition récente peut faire l’objet d’une prise en charge officinale. Une alopécie importante (les cheveux « tombent par poignées ») ou qui dure depuis plus de trois mois doit toujours faire l’objet d’une consultation médicale afin d’en identifier la cause. De même, les alopécies localisées nécessitent une orientation vers un médecin.
La conduite de l’interrogatoire
« Perdez-vous des cheveux tous les jours ? », « Combien de cheveux par jour perdez-vous ? » et « Depuis combien de temps perdez-vous vos cheveux ? » évaluent l’intensité du problème et distinguent une chute de cheveux saisonnière normale d’une chute de cheveux anormale. « Où perdez-vous vos cheveux ? Sur tout le crâne ou une zone localisée ? » distingue alopécie diffuse et localisée. « Avez-vous suivi un régime sévère ? » et « Êtes-vous anémié ? » permettent de suspecter l’existence de carences. « Suivez-vous un traitement ? » exclut une alopécie iatrogène (antimitotiques, mais aussi hypocholestérolémiants, anticoagulants, anti-inflammatoires, antidépresseurs…).
« D’autres membres de votre famille ont-ils ce problème ? » décèle une alopécie de caractère héréditaire. « Êtes-vous enceinte ? » ou « Avez-vous des règles abondantes ? » font suspecter une cause hormonale chez une femme.
Expliquer la démarche
Il est important d’expliquer au patient que le traitement qui lui est proposé à l’officine doit permettre de stopper la chute des cheveux et de favoriser leur repousse. Une chute de cheveux sans cause identifiée et qui ne s’améliore pas dans les deux mois suivant le début du traitement doit faire l’objet d’une consultation médicale. En effet, une alopécie passagère qui n’est pas traitée peut à terme se transformer en alopécie chronique.
Les traitements
La prise en charge proposée à l’officine doit associer un traitement par voie orale et un traitement local. Leurs buts : assainir le cuir cheveu et en stimuler la microcirculation, fortifier et renouveler le cheveu.
Par voie orale
Conseiller un traitement à base d’acides aminés soufrés (cystine, cystéine, méthionine), de vitamines du groupe B (B5, B8) et de minéraux (fer, zinc, cuivre, silicium). Les acides aminés soufrés et le zinc interviennent dans la synthèse de la kératine. Le zinc régule aussi la production de sébum. Le fer participe à l’oxygénation des racines. Les vitamines du groupe B favorisent le renouvellement des cellules du follicule pileux. Leur prise se fait au cours des repas.
Par voie locale
Les soins s’appliquent directement sur le cuir chevelu, tous les jours ou une à trois fois par semaine selon les produits. L’application s’effectue raie par raie sur cheveux essorés, et en massant le cuir chevelu pour favoriser la pénétration des principes actifs et l’oxygénation du bulbe pileux. Les soins ne se rincent pas en général. Certains sont spécifiques à un sexe, mais tous contiennent des actifs visant à corriger une chute de cheveux réactionnelle, en stimulant la microcirculation et le métabolisme cellulaire : Sérum Antichute Phytocyane, Lotion Anastim… À noter : le Minoxidil (à 2 ou 5 %), que ce soit pour les femmes ou pour les hommes, ne doit pas faire l’objet d’un conseil spontané à l’officine en raison des éventuels effets secondaires cutanés ou cardiaques.
L’hygiène du cuir chevelu
Entre les traitements
Pour le lavage des cheveux entre les soins locaux, préférer un shampoing doux qui s’utilise au maximum trois fois par semaine.
Au quotidien
Éviter tout facteur de fragilisation et de traumatisme des cheveux : permanentes, colorations, certaines méthodes de coiffage, brossage trop énergique, méchage, rinçage ou séchages trop chauds, mauvaise alimentation… Si le cuir chevelu est déséquilibré, si les cheveux sont gras ou secs, utiliser un shampoing adapté.
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