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« Je voudrais un appareil pour mesurer ma tension »
Recommandée aux hypertendus, l’automesure tensionnelle est aussi un réflexe de santé pour de nombreux quinquagénaires. Voici les clés pour choisir et expliquer l’usage d’un tensiomètre.
La demande
L’automesure tensionnelle
Les contrôles répétés reflètent mieux la pression artérielle qu’une mesure isolée prise au cabinet médical. L’automesure tensionnelle, qui consiste pour une personne à mesurer elle-même sa tension artérielle grâce à un tensiomètre, est :
• recommandée chez tous patients hypertendus. Partie intégrante de leur prise en charge, elle permet une meilleure adhésion au traitement, voire de vérifier son efficacité ;
• une aide au diagnostic. Elle repère un effet blouse blanche, lié au stress de la consultation, et une HTA « masquée » (pression artérielle normale en cabinet médical, mais anormalement élevée en dehors) ;
• utile en prévention. Elle peut être recommandée chez les patients normotendus à partir de 50 ans, ou même avant,chez les patients avec des facteurs de risque d’HTA (obésité, sédentarité, antécédents familiaux…).
L’hypertension artérielle
Le choix d’une valeur seuil pour définir l’hypertension artérielle (HTA) est arbitraire, et défini selon des études permettant de lier niveau de pression artérielle et risque cardio-vasculaire. L’HTA se définit par une élévation permanente des chiffres tensionnels : > ou = à 140 mmHg pour la pression artérielle systolique et/ou > ou = à 90 mmHg pour la pression artérielle diastolique, lors de mesures répétées. Le seuil pour les mesures hors cabinet médical est plus bas : > à 135/85 mmHg. L’HTA « blouse blanche » correspond à une pression artérielle > ou = à 140 mmHg au cabinet, mais inf. à 135/85 mmHg au domicile.
Cibler la prise en charge
Un patient hypertendu, traité ou pas, et les personnes normotendues avec facteurs de risque (tabac, surpoids, âge, antécédents…) sont susceptibles d’acquérir un tensiomètre. Chez un sujet normotendu, si le suivi est insuffisant – aucune visite d’un médecin depuis plus d’un an par exemple –, recommandez une consultation de contrôle dès 50 ans, voire avant, chez les patients avec facteurs de risque de pathologies cardio-vasculaires ou autres (cancer du sein…). Les patients avec arythmies doivent évaluer avec leur médecin l’intérêt de l’automesure car les troubles du rythme sont à l’origine de mesures erronées. L’automesure est inadaptée pour les patients anxieux (un stress aggrave l’HTA) ou avec troubles cognitifs (dans ce cas, l’entourage effectue la mesure).
L’interrogatoire
« Est-ce une démarche personnelle ou sur les recommandations de votre médecin que vous souhaitez mesurer votre tension ? » cible les conseils à délivrer. Si c’est une initiative du client, évoquez les motifs : « Êtes-vous hypertendu, mais non traité ? », « Votre tension artérielle est-elle limite ? », « Souhaitez-vous surveiller votre tension en raison de votre âge ou de votre état de santé ou de vos antécédents ? » Sinon, demandez : « Le médecin vous a-t-il recommandé un tensiomètre pour une raison particulière, comme vérifier que votre tension est réellement élevée ou surveiller l’efficacité de votre traitement ? » Puis, « Votre médecin vous a-t-il indiqué à quelle fréquence effectuer les mesures ? » vérifie l’état des connaissances et permet de revenir sur les informations délivrées par le médecin sur l’HTA. « Avez-vous déjà utilisé un autotensiomètre ? » ouvre sur l’éducation (mode d’emploi, fréquence des mesures, restitution des chiffres…).
Expliquer la démarche
Suivre les recommandations du médecin. En leur absence, inutile de prendre sa tension chaque jour sauf avis médical contraire, ni à plusieurs reprises dans la journée. Ne jamais modifier son traitement de sa propre initiative. Communiquer les résultats précisément – jours et heures – à son médecin.
L’offre
L’Afssaps publie une liste des tensiomètres conformes à des protocoles (www.afssaps.fr > Professionnels de santé > Dossiers thématiques). Deux types de matériel sont validés : les tensiomètres au bras dits modèles huméraux et les tensiomètres poignet dits radiaux, de précision comparable si les modalités d’emploi sont respectées.
Tensiomètres « bras »
La plupart fonctionnent avec un brassard de taille standard, pour une circonférence de bras entre 22 et 32 cm. Certains modèles proposent des brassards adaptés pour les obèses, voire les enfants. Avantage : moins d’erreurs de mesure par rapport au tensiomètre poignet. Inconvénients : plus encombrant qu’un modèle poignet et plus difficile à enfiler, en particulier pour les personnes âgées.
Tensiomètres « poignet »
Ils couvrent des tailles allant de 125 à 225 mm. Avantages : taille réduite, facile à transporter et rapide à mettre en place. Inconvénient : erreurs fréquentes lors de la prise de mesure, du fait d’un mauvais positionnement par rapport au cœur.
Les fonctionnalités
• Mémoire. Tous possèdent un ou plusieurs jeux de mémoires pour un usage multi-utilisateurs.
• Moyenne. Certains disposent de la technologie MAM calculant la moyenne pondérée de trois mesures successives, plus précise qu’une moyenne arithmétique : les trois mesures sont prises à quelques secondes d’écart (fonction facultative, la mesure pouvant toujours être prise de façon unique). L’appareil pondère le résultat (par exemple en éliminant une mesure aberrante).
• Pulsations cardiaques. Tous indiquent les pulsations cardiaques, qui sont généralement de 60 à 80 battements par minute, mais plus basses chez les sportifs.
• Arythmie. Nombre d’appareils affichent un symbole en cas de pouls irrégulier, la mesure étant alors erronée. Le plus souvent, l’affichage du symbole n’est pas inquiétant. S’il apparaît régulièrement (plusieurs fois par semaine en cas d’usage quotidien), il faut alerter le médecin.
• Positions. Certains détectent les mouvements, les problèmes de positionnement du bras.
Critères de choix
Outre le type d’appareil, au bras ou au poignet, tenir compte des fonctionnalités de l’appareil (voir tableau en page suivante). Généralement :
• selon le lieu de mesure. Pour les personnes souvent en déplacement, privilégier un modèle poignet. Vérifiez la bonne compréhension du positionnement de l’appareil. Au domicile, orientez vers un tensiomètre bras pour lequel le risque d’erreurs de mesure est moindre ;
• selon la personne. Chez un obèse, préférer un modèle radial car les artères du poignet, très proches de la surface de la peau, sont mieux « repérées » que celles au niveau du bras et entourées de tissus adipeux. En cas de choix d’un modèle bras, adapter le brassard. Chez les personnes âgées, tenez compte des difficultés d’enfilage du brassard ou de la compréhension du positionnement du modèle poignet.
En pratique
La bonne position
• Modèles huméraux. Brassard positionné à deux doigts du pli du coude, le bras posé sur une table durant la mesure.
• Modèles radiaux. Écran côté paume, le tensiomètre est positionné à hauteur du cœur lors de la mesure. Recommandez de placer la main portant l’appareil sur l’épaule opposée. Attention, de nombreux patients le mettent comme une montre !
Le tempo des mesures
Pour des valeurs représentatives, il faut :
• réaliser les mesures sur trois jours consécutifs ;
• deux séances d’automesure par jour : avant le petit déjeuner – et la prise éventuelle de médicaments – et avant le coucher (après dîner et les médicaments) ;
• une série de trois mesures à chaque séance : plus représentatives qu’une mesure unique, ces trois mesures sont espacées de 1 à 2 minutes. Certains tensiomètres les effectuent à quelques secondes d’intervalle.
En l’absence de recommandation médicale particulière, le rythme peut être hebdomadaire (surveillance rapprochée), mensuel (HTA bien équilibrée) ou moins fréquent (prévention).
Les bonnes conditions
Assis, au calme et au repos depuis au moins 5 minutes, sans aucune envie « pressante » ; ne pas fumer ni prendre de café dans l’heure précédant la mesure ; ne pas parler ni bouger durant la prise de mesure.
Hygiène de vie
Les mesures hygiéno-diététiques s’appliquent à tout hypertendu, traité ou pas, et aux bien portants. Elles peuvent contribuer à réduire les chiffres tensionnels, et agissent sur les autres facteurs de risque cardio-vasculaire. Chez certains, elles permettent de diminuer la posologie des traitements médicamenteux.
• Arrêt du tabac, facteur de risque des maladies cardio-vasculaires.
• Perte pondérale et exercice physique régulier : de 30 à 45 minutes, trois à quatre fois par semaine.
• Nutrition : limiter le sel à 5 à 6 grammes par jour. Ne pas resaler à table, modérer les aliments à teneur sodée élevée : pain, plats industriels, charcuterie, fromage… Diminuer l’alcool si besoin et les acides gras saturés, augmenter ceux en fruits et légumes.
Bien relever ses résultats
Toujours communiquer ses résultats avec précision au médecin : via Internet pour certains appareils ou en s’aidant de la fonction mémoire ou en les retranscrivant à l’aide d’un relevé d’automesure à télécharger sur le site du Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle (www.comitehta.org).
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