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Réussir son entretien d’embauche

Publié le 1 mars 2012
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Votre candidature pour le poste est retenue, le titulaire souhaite vous rencontrer. Le hic est que vous n’êtes sans doute pas seul(e). L’entretien est décisif, s’y préparer avec méthode est la meilleure façon de se démarquer.

Mesurer l’enjeu

Bravo, vous voilà attendu(e) pour un entretien d’embauche. Diplômé(e), vous êtes théoriquement apte au poste, mais la partie n’est pas gagnée. L’entretien est loin d’être une formalité. Bien mené, il peut durer plus d’une heure. Le titulaire va vérifier que votre profil convient au poste. Au-delà, c’est votre personnalité qu’il va sonder : capacité d’expression, d’adaptation, aisance, motivation, qualités relationnelles… De ses impressions dépend sa décision.

Se préparer

Les temps changent, les titulaires aussi. Véritables managers, certains se forment même à mener cet entretien dans les règles. S’y rendre « en touriste » est donc une erreur. Préparez-vous les jours précédents.

Exposer vos compétences

• Questions type de l’employeur : « Quelles sont vos compétences ? », « Que vous ont appris vos expériences ? », « Pourquoi pensez-vous convenir pour ce poste ? », « Que pouvez-vous nous apporter ? »

• Inventoriez vos compétences et vos expériences professionnelles : diplômes, formations continues (phytothérapie, dermocosmétologie…), postes occupés, tâches accomplies (délivrance, gestion des commandes, du tiers payant…), savoir-faire (gérer une gamme, maîtriser des logiciels, vitrines…). N’oubliez pas vos compétences extraprofessionnelles si elles apportent un plus : maîtrise d’une langue étrangère, de l’informatique, acteur associatif…

• Astuces. Décryptez dans l’annonce les besoins fondamentaux. « Cherche préparateur chevronné » appelle à mettre en avant l’autonomie, le « prêt à servir ». Nouveaux diplômés, vous séchez sur l’expérience ? Valorisez vos stages et centres d’intérêt novateurs pour l’officine : création de site Internet, cosmétiques bio…

Parler de vous

• Questions type de l’employeur : « Pourquoi postuler chez moi ? », « Quels sont vos qualités et défauts ? », « Comment vivez-vous le travail en équipe ? »

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• Triez vos motivations. Laissez de côté vos raisons personnelles (conflit, rémunération…) au profit de motivations professionnelles : intérêt pour une spécialisation, envie de rejoindre une grosse équipe, d’avoir des responsabilités… Renseignez-vous au préalable sur l’officine (nombre de salariés, rayons phares). À bannir : critiquer votre ancien employeur.

• Identifiez vos qualités. Partez de vos réalisations professionnelles (mise en place d’une animation, résolution d’un conflit…) ou non (exploit sportif, voyage…) pour en déduire vos atouts : entreprenant, diplomate, ouvert… Restez sincère, mais ne soyez pas modeste. Si c’est difficile, interrogez vos proches.

• N’oubliez pas vos défauts. Un examen raté, de la timidité… personne n’est parfait ! Essayez de les retourner à votre avantage : « Redoubler m’a permis de consolider mes acquis », « Les patients apprécient ma discrétion… », etc.

Poser des questions

L’entretien est un échange. Le titulaire verra dans vos interrogations un gage d’intérêt. Préparez des questions générales sur le poste et le fonctionnement de l’officine : une démarche qualité est-elle en place ? Les collaborateurs gèrent-ils un rayon ?… Évitez d’entrer dans les détails et d’aborder d’emblée les sujets personnels (horaires…).

Se mettre en situation

L’employeur peut tester votre adaptation à une situation et vous demander : « Que faites-vous si un patient veut un traitement sans ordonnance ? En cas de conflit avec un collègue ? » Il peut aussi vous donner une ordonnance à commenter. Pour vous entraîner, organisez des jeux de rôles et analyses orales d’ordonnances (recevabilité, conseils…) avec des collègues.

Le jour J

Le contenu de l’entretien est prêt, reste à soigner la présentation. En quelques minutes, les communications verbale (ce que vous dites), para-verbale (comment vous le dites) et non verbale (comment vous êtes vêtu, vous tenez…) façonnent l’opinion de votre interlocuteur.

Premier contact

• Les vêtements. Choisissez une tenue classique « passe-partout », inutile de « surjouer » avec un tailleur trois-pièces.

• L’attitude. Soyez ponctuel, repérez le trajet et prévoyez un délai large pour pallier les contretemps. N’oubliez pas vos diplômes, CV, attestations de formation et de quoi noter. Coupez votre portable, jetez votre chewing-gum. Restez zen et naturel autant que possible ! Articulez, parlez calmement. Attention : maîtrisez le flot de paroles ; l’exubérance, réaction naturelle au stress, est mal perçue. De même, n’oubliez pas les règles élémentaires de politesse : se présenter, saluer, regarder la personne en face. Et souriez !

Le déroulé

– Laissez le titulaire mener l’entretien, le temps des questions viendra plus tard. Répondez de façon précise et concise. Illustrez vos propos d’exemples concrets : « Je peux apporter mon expérience en aromathérapie » ; « Ce rayon que j’animais a connu une hausse des ventes de 40 % en six mois »

– Si l’employeur vous tend une « fiche de poste » (document qui recense les missions liées au poste), prenez un temps pour la consulter avec lui.

– Prenez des notes.

Les pièges

Certaines questions peuvent vous dérouter (ex. : « Qui êtes-vous en équipe ? »). Pour gagner du temps de réflexion, utilisez la reformulation : « Si j’entends bien, vous désirez que je vous parle de mes relations avec mes collègues ? » Si vous séchez (ex. : « Connaissez-vous nos concurrents ? »), n’essayez pas de broder, votre sincérité est aussi un atout : « Non, j’avoue ne pas bien connaître encore le quartier ». Ne vous laissez pas impressionner si un membre de l’équipe rejoint l’entretien en cours de route, c’est courant !

Conclure

Au moment de conclure, trois situations sont possibles.

• La décision n’est pas prise. Avant de prendre congé, informez-vous des étapes à venir. Qui recontacte l’autre ? Quand ? Remerciez l’employeur pour cet entretien.

• C’est non. Demandez les raisons pour s’assurer qu’elles ne se basent pas sur une incompréhension. Restez courtois, cette attitude jouera en votre faveur et mènera, pourquoi pas, à un rappel ultérieur.

• C’est oui. Légalement, une promesse d’embauche verbale tient pour engagement. L’entretien peut alors entrer dans une phase de négociation. Les points que vous pouvez aborder sont le contrat (un CDI est-il à terme envisageable ?), le temps de travail (ce mi-temps peut-il évoluer ?), les horaires (serait-il possible de me libérer un samedi sur quatre ?), l’évolution, la formation (quelle est la politique d’avancement/de formation continue ?), les avantages (prime, plan d’épargne…), et bien sûr la rémunération.

Ne soyez pas intimidé, l’employeur s’y attend et garde toujours une marge de manœuvre.

Restez ferme mais souple. Définissez à l’avance les points sur lesquels vous ne voulez pas céder, mais sachez en échange faire des compromis sur d’autres points.

Un entretien téléphonique se prépare aussi

Un premier contact par téléphone peut être une présélection, étape du processus de recrutement. Ne le négligez pas !

• Le premier contact :

– vérifiez que votre message d’accueil est convenable ;

– rappelez un recruteur dans les 24 heures maximum ;

– préparez votre message au cas où vous tombiez sur un répondeur ;

– si l’appel arrive par surprise, proposez de rappeler plus tard afin d’être prêt.

• Les bonnes conditions :

– préparez-vous de la même façon que pour un face-à-face : inventaire des compétences, motivations, questions… ;

– choisissez un endroit calme ;

– prévoyez du temps sans être dérangé (au moins 1 h) ;

– utilisez un « fixe » pour limiter les désagréments ;

– coupez le double appel ;

– ayez à portée de main stylo, papier, CV, annonce.

• L’entretien :

– parlez lentement, articulez ;

– ne pas fumer, ni boire, ni mâcher de chewing-gum ;

– souriez ; au téléphone, ça s’entend ;

– pensez à valider la prochaine étape avant de raccrocher.