Biologie médicale : comment la Sécu veut reprendre 250 millions d’euros

Dans une conférence de presse, le 14 octobre 2022, l’Alliance de la biologie médicale (ABM)* a dénoncé l’article 27 du PLFSS qui prévoit 250 millions d’euros d’économie pour 2023 et les années suivantes jusqu’en 2026. Au-delà du montant des économies demandées, ce qui met la profession en émoi, c’est le principe sur lequel s’appuie l’article 27 : le gouvernement veut en effet baisser les tarifs des examens de biologie courants pour récupérer une partie des sommes versées aux biologistes pour les tests PCR réalisés depuis 2020. Pour l’ABM, cette baisse programmée mettrait en danger la biologie médicale en contraignant les réseaux à fermer des laboratoires de proximité. « Ce qui ferait perdre à de nombreux citoyens un accès aux analyses médicales de proximité, avec des risques non négligeables de pertes de chance pour les patients », a souligné Alain Le Meur, porte-parole de l’ABM.

La pilule passe d’autant moins que les biologistes sont d’accord pour une contribution financière exceptionnelle pour 2023 mais sur les revenus liés directement à « l’activité Covid ». « 250 millions d’euros pris sur notre activité courante, cela divise par 6 les résultats du secteur », explique François Blanchecotte, président du SDB. Et de conclure : « Nous n’avons pas à rougir de notre profession, de la biologie médicale française. Si le gouvernement choisit la cure d’économies imposées, nous ne serons pas en mesure de maintenir proximité et délais de résultats ».

*Syndicats : Biomed, SDB (Syndicat des biologistes), SLBC (Syndicat des laboratoires de biologie clinique), SNMB (Syndicat national des médecins biologistes). Réseaux de laboratoires : Biogroup, Cerba HealthCare, Eurofins, Inovie, LBI, Synlab, Unilabs.