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Les colliers cervicaux

Publié le 1 septembre 2012
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Ces orthèses de soutien antalgique se déclinent en catégories adaptées à l’affection. Vérifiez la cohérence du modèle, prenez les mesures et expliquez la mise en place.

Orthèses de série

Les colliers cervicaux sont des orthèses externes fabriquées en série, inscrites sur la liste des Produits et des Prestations Remboursables, titre 2, chapitre 6. Ils existent en différentes circonférences, voire plusieurs hauteurs (6-11 cm) et en modèle enfant.

Limiter les mouvements

Leur objectif est de limiter l’amplitude des mouvements de rotation et/ou de flexion de la colonne cervicale et de diminuer la charge qu’elle supporte. Cette « immobilisation » est antalgique, décontracturante avec effets anti-inflammatoires, « rappel de posture » limitant les mouvements extrêmes et « thermique ».

Quatre catégories

– C1 ou « collier cervical pour soutien léger » : souple en mousse avec faible restriction des amplitudes ;

– C2 ou « collier cervical pour soutien moyen, non réglable en hauteur » : en mousse plus compacte, renforcé par une bande de polyuréthane semi-rigide ;

– C3 ou « collier cervical pour soutien moyen, réglable en hauteur » grâce à deux bandes de polyuréthane reliées par Velcro ou attaches de type écrou permettant une position en hyperextension et son sevrage progressif. Les C3 ont un appui sternal et certains une mentonnière ;

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– C4 ou « collier cervical dit « miniminerve » : soutien renforcé avec appui occipital, mentonnier et sternal pour plus limiter les amplitudes.

Indications

C’est la prise en charge de traumatismes et de maladies rhumatologiques : relais d’un collier rigide ou d’une minerve (C1) ; torticolis, cervicalgie chronique, arthrose (C1 ou C2) ; entorse ou traumatisme bénin, névralgie arthrosique (C2 minimum) ; entorse ou traumatisme moyen ou sévère, névralgie chronique (C3) ; entorse ou traumatisme grave, immobilisation post-chirurgicale (C4).

Prescription

Sur une ordonnance indépendante d’autres produits de santé. Sont précisés : l’article, la nature et le siège de l’atteinte, éventuellement, l’indication.

Mesurer

Face au patient debout regard à l’horizontal, mesurer le tour de cou (base ou au milieu), sans serrer et la hauteur sous-maxillaire, du dessous du menton au haut du sternum ; elle doit permettre de garder le regard horizontal, la tête très légèrement en hyperextension de façon à soulager le patient.

Appliquer

Les bandes auto-aggripantes se placent derrière la tête, les deux extrémités se rejoignant bord à bord. Un médecin met en place le C4. Un foulard ou un jersey évitent de le tâcher

Porter

• Jour et nuit : si besoin et selon prescription médicale. Un C1 est alors préférable la nuit, en alternant si besoin avec un collier plus rigide la journée. Des C2 «  évolutifs » ont des plaques rigides amovibles.

• Sevrage progressif : diminuer peu à peu le temps de port en le maintenant lors d’efforts, de transport, et la nuit (risque accru de mauvaise position).

• Rééducation et réadaptation : insister sur le respect des indications (durée du port, exercices de rééducation, relais d’un rigide…).

• Entretien : la plupart se lavent à la main (eau tiède savonneuse) et séchage à l’air libre sans essorer. Certains ont une housse amovible.

Facturer

Délivrance à l’achat sans entente préalable, ni prix limite de vente, (dépassement tarif LPP possible) ou de quantité. Disposer d’un C1 au tarif LPPR (1) pour les CMU.

(1) Arrêté du 31.12.99 pris application des articles L. 165-1 et L. 861-3 du Code de la Sécurité sociale.

Particularités

• Il existe quatre catégories d’orthèses cervicales selon l’affection et le soutien.

• Mesure et essayage sont primordiaux.

• Le port, permanent ou intermittent, doit être précisé au patient. En cas de port prolongé, le sevrage est progressif.

• Pris en charge sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR), sans prix limite de vente.

Repères

Le rachis cervical formé de 7 vertèbres soutient la tête et protège la moelle épinière. Ses principales pathologies : le torticolis (contracture musculaire après un mouvement, une mauvaise posture ou un coup de froid) ; l’entorse cervicale (lésion des ligaments liant deux vertèbres cervicales suite à un choc type « coup du lapin ») ; l’arthrose cervicale ou cervicarthrose (dégénérescence progressive du cartilage) ; les névralgies cervicobrachiales (douleurs du cou, de l’épaule, du bras, causées par la compression ou l’irritation d’une racine nerveuse suite à une détérioration des disques et des vertèbres, plus rarement, tumeur ou choc).