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Des controverses et des postures dans le dépistage organisé
Le dépistage organisé du cancer du sein par mammographie(1) fait l’objet de controverses. Parmi les interrogations soulevées, le risque de surdiagnostic, et donc de surtraitement ; ainsi, certaines lésions détectées sont non invasives et n’auraient pas lieu d’être traitées. Autres points soulevés, la question des cancers radio-induits et l’impact réel du dépistage sur la réduction de la mortalité. Alors que plusieurs publications font écho de ces limites(2), l’Institut national de veille sanitaire (INVS) a publié dans le numéro du 26 septembre 2012 du Bulletin épidémiologique hebdomadaire(3) les résultats de plusieurs études observationnelles des programmes de dépistage organisé. Les conclusions sont claires : ces publications montrent une importante réduction de la mortalité grâce au dépistage par mammographie.
Plus bénéfique que risqué
Une autre étude publiée en septembre(4) sur une analyse complète des programmes européens de dépistage aboutit à la même conclusion, le dépistage sauverait deux fois plus de vies qu’il n’occasionnerait de surdiagnostic. Le Dr Marc Espié, directeur du centre des maladies du sein à l’hôpital Saint-Louis, est également de cet avis : « Les bénéfices du dépistage organisé du cancer du sein par mammographie l’emportent largement sur les effets indésirables qu’il peut engendrer ». La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a rappelé que la réflexion était engagée, en France comme dans d’autres pays, et que personne ne remettait en cause la pertinence du dépistage.
Personnalisée et moins invasive
Même si les opinions individuelles diffèrent, la nécessité de traiter différemment les tumeurs diagnostiquées à un stade précoce est une évidence pour les experts. L’identification de marqueurs « d’agressivité » de la tumeur est notamment une piste de recherche. « L’objectif, à terme, est de repérer les cancers peu évolutifs afin de proposer une prise en charge plus adaptée et moins invasive », précise le Dr Espié. La tendance est déjà à la désescalade thérapeutique : chirurgie conservatrice dès que possible plutôt que mastectomie, technique du ganglion sentinelle (à lire dans Porphyre de décembre) plutôt qu’ablation systématique des ganglions de l’aisselle et traitements adjuvants, notamment chimiothérapie, moins systématiques ou moins lourds. Enfin, concernant le risque de cancers radio-induits lié à la répétition des mammographies, les experts rappellent qu’il est très faible au regard des bénéfices escomptés.
(1) Tous les deux ans, chaque femme de 50 à 74 ans reçoit une lettre l’invitant à une mammographie de dépistage.
(2) Mammography screening. Truth, lies and controversy, Pr Peter Gøtzsche, UFC Que choisir, octobre 2012.
(3) www.invs.sante.fr.
(4) S. Hofvind, A. Ponti, J. Patnick, N. Ascunce, S. Njor, M. Broeders, L. Giordano, A. Frigerio and S. Törnberg, False-positive results in mammographic screening for breast cancer in Europe : a literature review and survey of service screening programmes, J Med Screen, September 2012.
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