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- Je suis constipé depuis une semaine
1 Je questionne
Identifiez la plainte
« Depuis quand êtes-vous constipé ? », « Avez-vous d’autres symptômes ? », « Avez-vous du sang dans les selles ? »
Recherchez une étiologie possible
« Avez-vous récemment modifié votre mode de vie, votre alimentation ? », « Suivez-vous un traitement particulier ?
Ciblez des restrictions du conseil
« Êtes-vous enceinte ? », « Quel âge a l’enfant ? », « La personne âgée est-elle alitée ? »
2 J’évalue
Orientez vers un médecin si la constipation est associée à des symptômes inhabituels – douleurs abdominales, nausées, vomissements, perte de poids, alternance de diarrhées et de constipation, sang dans les selles, irritations anales –, en cas de maladie intestinale chronique ou si la constipation semble liée à un nouveau médicament. Une personne âgée ou alitée mérite une vigilance accrue (voir encadré ci-dessous).
3 Je passe en revue
Laxatifs de lest
Ils agissent par un mécanisme similaire à celui des fibres alimentaires en augmentant le volume des selles et leur hydratation. Délai d’action : 1 à 3 jours. Effets indésirables : ballonnements, voire douleurs abdominales. Le risque est limité par une augmentation progressive de la posologie. À éviter : en cas de fécalome et de syndrome occlusif.
Laxatifs osmotiques « sucrés »
Ils créent un appel d’eau dans la lumière colique, ce qui permet de ramollir les selles et d’accroître leur volume. Délai d’action : 24 à 48 heures. Effets indésirables : ballonnements, mais moindres qu’avec les laxatifs de lest. Au long cours ou à doses excessives : diarrhées avec perte d’eau et d’électrolytes exposant à des troubles du rythme cardiaque (hypokaliémie). À éviter : en cas d’obstruction intestinale.
Laxatifs lubrifiants
Ils lubrifient et ramollissent les selles. Délai d’action : 24 à 48 heures, voire 6 à 8 heures selon certaines publications. Effets indésirables : suintements possibles et, en cas d’utilisation prolongée, risque de réduction de l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K). À éviter : chez les patients âgés ou affaiblis ou allongés, ou avec un reflux gastro-œsophagien – risque de fausse route exposant à une pneumopathie lipidique.
Laxatifs stimulants et osmotiques salins, dits irritants
Ils augmentent l’excrétion colique d’eau et d’électrolytes et stimulent la motricité intestinale. Délai d’action : entre 5 et 10 heures. Absence de selles le(s) jour(s) suivant(s) car la majeure partie du contenu colique a été évacuée. Effets indésirables : douleurs abdominales, diarrhées, risque d’hypermagnésémie (osmotiques salins), hypokaliémie si prise prolongée avec risque de troubles du rythme cardiaque, risque de maladie des laxatifs (effet rebond à l’arrêt). À éviter : en cas de syndrome occlusif, de risque de déshydratation, sous antiarythmiques ou médicaments hypokaliémiants. Contre-indiqués avant l’âge de 12 ans.
Laxatifs locaux (par voie rectale)
Ils induisent un réflexe d’exonération. Délai d’action : quelques minutes à 1 heure. Effets indésirables : irritants si utilisation prolongée. Les lavements à base de phosphate de sodium en solution hypertonique (Normacol) exposent à des troubles hydro-électrolytiques. À éviter : en cas de poussées hémorroïdaires, de fissures anales.
4 Je choisis
Principe
– En première intention. Un laxatif de lest. S’il est mal toléré, un laxatif osmotique. Dans les deux cas, il faut s’hydrater suffisamment et débuter par une posologie modérée, à augmenter par paliers de 3 à 7 jours
– Ponctuellement. Un laxatif local.
– En cas d’échec. Un laxatif stimulant sur une courte durée si les autres traitements ont échoué.
– Seul. Nul intérêt à les associer. Les effets indésirables s’additionnent.
Pour un effet rapide
Prise ponctuelle d’un laxatif local ou irritant, 3 à 5 jours maximum. À associer à un laxatif de lest ou à un osmotique si corriger les facteurs diététiques est impossible (voyage…).
En fonction du patient
– Patient âgé/alité. Un laxatif local.
– Irritations ou douleurs anales. Un laxatif lubrifiant car il facilite le passage des selles. À prendre 2 heures avant le coucher chez une personne âgée.
– Grossesse. Privilégier les conseils diététiques. Si nécessaire, un laxatif osmotique ou de lest. En cas de prise de fer qui constipe, orienter vers le médecin.
– Nourrisson de quelques mois. Augmenter l’apport en eau et donner un jus naturel de fruit (pomme, pruneau…). Une eau riche en magnésium est proposée sur avis médical. Un laxatif par voie rectale rassure parfois les parents.
– Chez l’enfant. En complément des conseils diététiques, un laxatif osmotique. Un laxatif par voie rectale est utile parfois.
5 J’explique
Le laxatif soulage le temps que les recommandations hygiéno-diététiques fassent effet. Sa prise reste occasionnelle et sur une courte durée, sauf cas particulier (traitement par opioïde…), pour ne pas masquer une affection sous-jacente. Une prise prolongée de laxatif stimulant et du lactulose à dose excessive entraînent parfois une dépendance.
6 Je conseille
Traiter
Par prudence, prendre un laxatif à distance d’autres traitements ; laxatifs de lest et osmotiques peuvent diminuer l’absorption de certains médicaments.
S’alimenter
Enrichir ses repas en fibres : son de blé, céréales (semi) complètes, légumineuses (lentilles…), fruits (pruneaux…), légumes verts… Boire suffisamment.
Bouger
Une activité physique régulière quotidienne stimule le transit intestinal. Les personnes alitées doivent essayer de marcher si possible.
S’organiser
Des horaires de repas réguliers et se présenter régulièrement à la selle, notamment après le petit déjeuner, entretiennent le réflexe de défécation. Dans la mesure du possible, il ne faut pas se retenir.
Le contexte
La constipation de l’adulte est habituellement définie par une diminution de la fréquence des selles (espacées de plus de 2 à 3 jours) ou par l’émission de selles dures ou difficiles à évacuer (exonération incomplète…). La fréquence des selles varie de 3 fois par semaine à 3 fois par jour chez une population « normale ». Un changement d’habitudes alimentaires ou de rythme de vie est généralement en cause.
Chez le nourrisson, le diagnostic repose sur la consistance des selles et non sur leur fréquence car certains allaités au sein ont une selle tous les 3 à 4 jours, voire moins.
Chez l’enfant, la fréquence « normale » se stabilise vers 3 ou 4 ans. La constipation est souvent liée à une diététique inadaptée, parfois à une rétention volontaire.
Chronique ? La constipation est chronique si les troubles existent depuis au moins six mois. Causes possibles : trouble endocrinien ou métabolique (hypothyroïdie…), maladie neurologique (Parkinson, sclérose en plaques, neuropathie diabétique…). Certains médicaments déclenchent ou aggravent une constipation : opioïdes, anticholinergiques, antiparkinsoniens, neuroleptiques, sels de fer… La constipation est fréquente chez les patients en fin de vie ou alités.
Complications ? La constipation est le plus souvent bénigne. En cas de pathologie hémorroïdaire, elle augmente le risque de saignements. Chez les personnes âgées ou alitées, un durcissement progressif des matières fécales peut être à l’origine d’un fécalome. Ce dernier peut se compliquer d’une occlusion intestinale (constipation, nausées, vomissements, crampes abdominales), une urgence médicale !
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