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Le soin dans la peau
Propriétaires de la marque emblématique Mustela, les laboratoires Expanscience maîtrisent leur production de A à Z, avec pour objectif de s’affranchir, à terme, des énergies fossiles.
L’histoire de Mustela démarre en 1950, quand l’entrepreneur Paul Berthomé s’associe au pharmacien Claude Guillon pour fabriquer le tout premier lait de toilette sans rinçage pour bébé. Ce produit alors inédit, à la fois nettoyant et hydratant, vient simplifier la vie des mères au sortir de la guerre. C’est ce succès commercial qui marque le point de départ du développement des laboratoires Expanscience. Ils lanceront par la suite des produits et des gammes iconiques : des solaires pour les bébés (1960), une ligne pour les femmes (1979), des lingettes bébé (1990), des soins spécial maternité (1994), une gamme pour les peaux atopiques (1999), etc.
Repositionnement de la marque.
Numéro 1 des soins de la peau du bébé vendus en pharmacie, la marque Mustela connaît deux virages importants. Depuis 2018, la naturalité des produits est devenue une priorité : les formules affichent, en moyenne, 96 % d’ingrédients d’origine naturelle. Cette exigence de naturalité se traduit également par le lancement de gammes bio, dont celle, en 2019, pour les bébés et les enfants. Elle répond à la demande du personnel hospitalier des maternités au sein desquelles des trousses de naissance Mustela sont distribuées (environ 300 d’entre elles). « En 2024, cette gamme occupe la deuxième place, en sell-out, sur le segment du bio en pharmacie », précise Clémence Menez, directrice marketing France, s’appuyant sur les données du Gers. Le second virage concerne le repositionnement de la marque, en 2020, qui s’adresse désormais à toute la famille. « L’enjeu est de réduire le nombre de produits dans la salle de bains en proposant des produits multifonctions adaptés à tous les membres de la famille, tels le shampooing douche solide, l’eau micellaire visage et corps, qui peut être utilisée en démaquillant, ou encore le baume universel. Ces références sont sans parfum », détaille Clémence Menez. Certifiée B Corp depuis 2018, les laboratoires Expanscience se lancent, en 2020, dans une démarche de réduction des déchets via la marque Mustela avec les shampooings solides et les éco-lingettes lavables et réutilisables (l’arrêt complet de la production et de la commercialisation des lingettes jetables est prévu pour 2027). Ils expérimentent également le vrac en pharmacie. L’expansion de Mustela passe aussi par son positionnement sur de nouvelles catégories comme celle des antimoustiques avec sa lotion familiale, utilisable dès l’âge de 2 mois, commercialisée en 2023 et vendue à 100 000 exemplaires. Autre exemple récent : la mise sur le marché de modèles de lunettes de soleil enfants et adultes éco-conçues à partir de pneus recyclés (colancées avec le lait solaire familial SPF 50). Aujourd’hui, la portefeuille de la marque compte 70 références commercialisées en pharmacie et parapharmacies.
Une production maîtrisée.
Inauguré en 1957, le site de production est localisé à Epernon, en Eure-et-Loir. Il inclut un laboratoire de recherche et développement (R&D) et trois activités de production, indépendantes les unes des autres. Aux unités de production pharmaceutique (d’où sortent, notamment, les boîtes du médicament Piasclédine 300, pour la prise en charge de l’arthrose) et dermocosmétique, où sont fabriqués et conditionnés les produits Mustela, s’ajoute l’unité de production des principes actifs : les ingrédients cosmétiques et pharmaceutiques d’origine naturelle (extraction végétale par distillation moléculaire). L’unité dermocosmétique s’étend sur 10 000 m2 et rassemble une centaine de salariés. Sa particularité : une fabrication en continu, développée il y a une quinzaine d’années. « Un vrai savoir-faire technologique adapté à une production à gros volume », résume Jean Delomier, directeur général des opérations Expanscience. Pour gagner en productivité, le process est ininterrompu : une cuve principale ou « réacteur » assure le mélange constant des différents ingrédients, en provenance de petites cuves auxquelles elle est reliée. Elle se distingue de la fabrication par batch ou lot qui repose sur l’utilisation – et l’immobilisation – d’une seule cuve dans laquelle les ingrédients sont incorporés au fur et à mesure, selon les formulations. Les vracs ou « jus » sont ensuite transférés sur les lignes de conditionnement. Cinq lignes automatisées assurent le remplissage et le conditionnement des flacons et des tubes. En moyenne, 47 millions de produits Mustela sont fabriqués chaque année.
Une volonté écoresponsable.
L’objectif est de tendre vers une production plus vertueuse et de s’affranchir, à terme, des énergies fossiles. « Les consommations d’eau, de gaz et d’électricité ont d’ores et déjà été réduites (respectivement de 25 %, 33 % et 22 % par rapport à 2010), mais des projets plus conséquents, en cours d’étude, seront effectifs en 2026 », ajoute Jean Delomier. Dans les tuyaux : l’installation d’équipements pour récupérer la chaleur « fatale » émise (c’est-à-dire l’énergie thermique émise lors des processus de production) et la valoriser. Par ailleurs, une chaudière biomasse permettra de réduire la consommation de gaz de l’ordre de 97 %. Enfin, l’éco-conception des produits Mustela passe par une réduction des emballages qui s’accélère pour limiter l’usage du plastique. L’allègement du poids des flacons et le lancement de nouvelles éco-recharges vont conduire à l’installation de nouvelles lignes de production. Spécialisé dans la dermocosmétique, la dermatologie, la rhumatologie et la commercialisation d’actifs cosmétiques, le groupe Expanscience a réalisé, en 2023, 339,1 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 78 % à l’international.
67 %
des ventes de l’entreprise sont réalisées en dermocosmétique.