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Je veux un complément alimentaire grossesse
1 Je questionne
Sondez les besoins
« Est-ce un projet ou êtes-vous enceinte ? », « Depuis quand ? », « Quel âge avez-vous ? », « Est-ce votre première grossesse ? », « De quand date la précédente ? »
Identifiez les apports
« Pensez-vous avoir une alimentation équilibrée ? », « Mangez-vous au moins cinq fruits et légumes par jour ? De la viande, des produits laitiers, des œufs ? »
Évaluez la prise en charge
« Prenez-vous des médicaments ou autres vitamines ? », « Avez-vous une pathologie de la thyroïde ? », « Avez-vous demandé conseil à votre médecin ou sage-femme ? »
2 J’évalue
Une alimentation équilibrée couvre les besoins nutritionnels d’une mère en bonne santé. Hormis les folates, l’apport supplémentaire de nutriments n’est justifié qu’en cas de risque de carence (voir encadré). Dans tous les cas, il faut prendre l’avis du médecin, notamment pour éviter les surdosages.
3 Je passe en revue
Les suppléments médicamenteux
Ce sont des nutriments sous forme de médicaments, prescrits par un médecin ou une sage-femme, à une dose déterminée, dans des situations spécifiques et sous surveillance. Le rôle de l’officinal est de vérifier qu’ils l’ont été correctement. Seuls les folates sont prescrits systématiquement.
– Les folates (vitamine B9). Une Française sur deux présente un déficit en folates sans le savoir ; le risque augmente en cas de tabagisme, contraceptif hormonal, régimes restrictifs ou pauvres en fruits et légumes… Les carences, potentiellement graves, ont un impact sur les premières semaines de développement fœtal. Les recommandations sont de les prévenir : 400 µg par jour (Spéciafoldine 0,4 mg) deux mois au moins avant la conception et pendant les deux premiers mois de grossesse, ou 5 mg/j en cas d’antécédent familial de malformation (Spéciafoldine 5 mg).
– La vitamine D. Les besoins sont couverts pour deux tiers par la production cutanée sous l’influence du rayonnement solaire. Une supplémentation – 100 000 UI au début du 7e mois – est recommandée si l’accouchement a lieu entre mars et juin, en cas d’absence d’exposition au soleil, de grossesses répétées, de peau noire.
– L’iode. Une supplémentation de 100 µg/j peut être mise en place en cas de tabagisme, grossesses rapprochées, régime végétarien ou végétalien, vomissements répétés.
– Le fer. Seules les femmes anémiées par carence martiale identifiée par dosage de l’hémoglobine sont supplémentées : 40 à 60 mg/j jusqu’à correction.
– Le calcium. Supplémentation chez l’adolescente ou en cas d’hypertension gravidique.
Les compléments alimentaires(1)
– Indications. En vente libre, ils ne sont utiles qu’en cas de risque de carence. Ceux avec iode sont déconseillés en cas d’hyperthyroïdie et d’hyperparathyroïdie.
– Composition. Outre les nutriments essentiels (voir tableau), ils renferment à des concentrations très variables :
– vitamines C et E, sélénium : anti-oxydants, possible prévention prééclampsie ;
– vitamine B12 : prévention de l’anémie ;
– magnésium : correction des crampes musculaires ;
– vitamines B1 et B6 : action sur les nausées, les vomissements, l’HTA ;
– lipides : surtout acides gras polyinsaturés essentiels (oméga 3, dont acide docosahexaénoïque et oméga 6 tel l’acide linoléique), impliqués dans le développement du SNC fœtal. Leur présence est mentionnée « oméga 3 ou 6 », « DHA », huiles d’onagre, de bourrache ou de poisson.
4 Je choisis
Selon la spécificité
– Éviter les trop dosés en vitamine A et les phyto-œstrogènes (anomalies des organes génitaux, troubles de la fertilité).
– Cibler les périodes. Conception (enrichi en zinc) : Femibion Grossesse 1, Gestarelle G Grossesse, Normalite 1000 Grossesse, Gynefam. Grossesse : Suvéal Grossesse, Oligobs Grossesse, Oligobs Grossesse oméga 3 dès le 4e mois (plus de lipides). Allaitement : Femibion Grossesse 2 DHA, Léro Natalience…
Selon les dosages
– Au plus près des besoins. Mieux vaut un complément alimentaire qui suit les ANC (apports nutritionnels conseillés) plutôt que les AJR (apports journaliers recommandés). Les dosages sur les conditionnements peuvent être exprimés en % d’AJR ou d’ANC. Les AJR sont des valeurs moyennes réglementaires européennes établies pour la population. Les ANC sont des valeurs de référence moyennes définies pour un groupe d’individus selon leur sexe, leur âge et leur condition physique. Chez la femme enceinte, les ANC sont pour la plupart supérieurs aux AJR (voir tableau).
– Gare aux surdosages et compétitions, notamment en cas de supplémentation prescrite. Ne pas dépasser les doses limites car certains nutriments en excès ont des effets délétères (voir tableau). Un excès de fer peut entraîner un défaut d’absorption en zinc ou un stress oxydatif (agression cellulaire) potentialisé par la vitamine C.
5 J’explique
Un complément ne remplace pas une alimentation équilibrée. En associer plusieurs est déconseillé. Demander l’avis du médecin est préférable. Un risque de carence peut subsister durant l’allaitement.
6 Je conseille
Le bon conseil est celui d’ajuster l’alimentation aux besoins de la grossesse :
– Consommer des aliments riches en vitamine D (poissons gras type sardine, saumon), en iode (produits laitiers, crustacés, poissons, sel iodé), en calcium (trois à quatre produits laitiers par jour et/ou une eau contenant plus de 150 mg de Ca/litre), en fer (légumes secs, viandes), en acides gras polyinsaturés (poissons gras, huile d’olive…), en folates (levure en paillette, épinard, melon, noix…) ;
– Boire un litre et demi d’eau par jour ;
– Limiter soja (phyto-estrogènes) et aliments riches en vitamine A (le foie).
(1) Denrées dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses.
Le contexte
Pendant la grossesse, les besoins nutritionnels augmentent pour assurer le maintien de l’homéostasie maternelle et le développement fœto-placentaire.
Dans les pays industrialisés, les ajustements de l’organisme maternel (hausse du volume plasmatique, de l’absorption digestive…), couplés à une alimentation équilibrée*, couvrent l’augmentation des besoins.
Les risques particuliers de carence sont :
– la précarité (alimentation pauvre en fruits, légumes, poissons, viandes) : fer, folates, bêta-carotène, vitamines C et D ;
– l’adolescente : fer, calcium et vitamine D (carence d’autant plus risquée que la mère, elle-même en croissance osseuse, en a des besoins accrus) ;
– la végétarienne et la végétalienne (aucun aliment d’origine animale, y compris œufs et lait) : risque important pour les vitamines B12 et D, le fer, le calcium ;
– les grossesses multiples et/ou rapprochées : carences multiples, en particulier en fer, folates et acides gras essentiels.
(*) Proche des repères du Plan national nutrition santé (PNNS).
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