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- “Mon rhume des foins redémarre”
1 Je questionne
Identifier les symptômes
« Éternuez-vous de façon répétée ? Votre nez coule, vous démange ? », « Avez-vous les yeux qui piquent, qui larmoient ? »
Évaluer la prise en charge
« Avez-vous déjà souffert de ces symptômes ? » et « Reviennent-ils chaque année à la même période ? » ou « Avez-vous déjà consulté un médecin pour ces symptômes ? », « Êtes-vous asthmatique ? » ou « Éprouvez-vous une gêne respiratoire importante ? Toussez-vous ? »
Choisir l’offre la plus adaptée
« Depuis combien de temps êtes-vous gêné ? », « Avez-vous déjà pris un traitement pour vous soulager ? Lequel ? »
2 J’évalue
La prise en charge à l’officine est possible pour des symptômes typiques dont le caractère saisonnier a été identifié ou lorsque le diagnostic médical a été posé. Orientez vers le médecin : si le caractère saisonnier n’est pas encore constaté (il faut éliminer une rhinite chronique infectieuse ou liée à des polluants de l’air intérieur, acariens…) ; si le patient est un enfant ou en cas de gêne respiratoire importante ou de toux (la rhinite allergique est liée à un asthme dans 20 % des cas) ; en cas de soulagement insuffisant de l’automédication.
3 Je passe en revue
Les traitements locaux
– Les inhibiteurs de la dégranulation des mastocytes. Voie nasale : cromoglycate de sodium. En collyre : cromoglycate de sodium, acide N-acétylaspartylglutamique (acide spaglumique), lodoxamide. Ils inhibent donc la libération d’histamine et des médiateurs de l’inflammation (pas d’action sur l’histamine déjà libérée).
Très bien tolérés, ils peuvent être pris au long cours durant la période de pollinisation. Leur efficacité est meilleure s’ils sont pris au tout début des symptômes.
– Les antihistaminiques. Voie nasale : azélastine. Collyre : lévocabastine. Ils bloquent les récepteurs à l’histamine. Leur action est un peu plus rapide que le cromoglycate de sodium. En automédication, traitement limité à quatre semaines par voie nasale, à cinq jours par voie ophtalmique. Effets indésirables par voie nasale : irritations, altération du goût (amer).
– Les corticoïdes (béclométasone) : Ce traitement de référence inhibe la synthèse des nombreux médiateurs de l’inflammation. Il est plus efficace que les traitements précédents, avec une action sur les symptômes nasaux et oculaires. Traitement limité à quatre semaines en automédication. Effets indésirables : irritations nasales, épistaxis, céphalées, altération du goût (effets systémiques limités si posologie et durée sont respectées).
Les antihistaminiques per os
– Cétirizine, loratadine. Seuls, ils sont efficaces sur les symptômes nasaux et oculaires, mais somnolence possible (moins sous loratadine). Maximum sept jours en automédication.
– Avec vasoconstricteur (pseudo-éphédrine). Ils agissent sur la congestion et l’obstruction nasales, mais la balance bénéfice/risque est défavorable. Ne pas utiliser en cas de risque cardiovasculaire (HTA mal équilibrée, angor, antécédent d’AVC) ou d’antécédents de convulsion, de risque de rétention aiguë d’urine ou de glaucome par fermeture de l’angle. Maximum cinq jours. Réservé aux plus de 15 ans.
4 Je choisis
La galénique
– Un antihistaminique par voie orale : calme vite des symptômes gênants.
– Un traitement par voie nasale : dans tous les cas, car il a une action ciblée et prolongée sur les symptômes.
– Un collyre : en complément si les manifestations oculaires sont importantes.
Le type de traitement local
– Par voie nasale. Symptômes légers à modérés : cromoglycate de sodium ou antihistaminique nasal, quatre semaines. Signes gênants ou échec des traitements précédents : un corticoïde, quatre semaines. En relais de l’antihistaminique ou du corticoïde : cromoglycate de sodium durant la période de pollinisation pour éviter une exacerbation.
– En collyre. Symptômes gênants : collyre antihistaminique, cinq jours. Symptômes légers et en prévention : collyre inhibiteur de la dégranulation des mastocytes au long cours en privilégiant des formes sans conservateurs (moins irritantes et moins allergisantes).
5 J’explique
Le traitement est symptomatique ; il améliore les symptômes et modère la gêne, mais il ne guérit pas définitivement.
En cas de persistance d’une gêne importante, recommander un avis médical ; une désensibilisation par voie sous-cutanée ou orale est proposée dans certains cas (identification d’un allergène spécifique).
6 Je conseille
Optimiser l’action des traitements
– Lavage nasal et/ou oculaire (sérum physiologique, eau de mer) avant de prendre le traitement antiallergique local pour éliminer le maximum d’allergènes.
– Traitements complémentaires : homéopathie (Rhinallergy, Polyrhinium…), aromathérapie (Aromadoses Confort printanier, Allergoforce…), oligothérapie de manganèse (Oligosol Manganèse ou pulvérisations nasales Rhinolaya Protect…), traitement préventif (Bional).
Soulager
Des compresses d’eau froide sur les yeux soulagent un peu. Éviter de les frotter.
Prévenir
– Limiter les sorties quand la concentration en pollens dans l’air est élevée, en milieu de journée par temps chaud et sec. Juste après la pluie, l’air contient moins de pollens. En voiture, fermer les vitres et les entrées d’air. Éviter de jardiner pendant la saison pollinique ou porter lunettes et masque de protection.
– À la maison, changer ses vêtements et se doucher, cheveux compris, pour diminuer la concentration en allergènes sur son corps. Aérer brièvement et en l’absence de vent. Dormir fenêtre fermée.
– Sur le site www.pollens.fr, suivre le contenu pollinique de l’air.
Le contexte
La rhinite allergique saisonnière ou rhume des foins ou rhinoconjonctivite allergique est bénigne, mais souvent très gênante. Elle est liée à une inflammation d’origine allergique de la muqueuse naso-sinusienne déclenchée par l’inhalation de pollens d’arbres (bouleau, aulne, charme, thuya, cyprès…), de graminées (blé, avoine…) ou d’herbes (ambroisie, fleurs des champs…). Le plus souvent, les symptômes sont présents moins de quatre semaines d’affilée dans l’année ; on parle de rhinite allergique intermittente.
Signes cliniques typiques : éternuements, écoulement clair, prurit et obstruction nasale. S’y ajoutent fréquemment un prurit oculaire et des larmoiements. Ces symptômes varient selon la concentration des pollens dans l’air. Ils peuvent altérer la qualité de vie avec troubles du sommeil et gêne dans ses activités. Environ 20 % des patients avec rhinite allergique font des crises d’asthme.
Une évolution le plus souvent favorable. Les symptômes diminuent au cours de la vie chez environ un patient sur deux, voire disparaissent complètement.
Des tests cutanés. Destinés à rechercher le ou les allergènes responsables, ils sont utiles quand une désensibilisation spécifique est envisagée. Ces tests nécessitent l’arrêt des anti-H1 locaux ou per os depuis cinq à sept jours.
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