L’art du Zzzzzz

« 80 % des troubles du sommeil sont liés à une mauvaise hygiène de vie, rappelle Khoa Huynh, pharmacien enseignant et formateur à l’OCP. Ceux-ci peuvent être à l’origine de pathologies nombreuses comme le diabète ou l’obésité. » Fort de ces constats, Khoa Huynh a conçu, pour OCP Formation, « Troubles du sommeil, l’éducation thérapeutique au service du pharmacien ». Ouverte aux préparateurs, cette formation prend appui sur les outils d’éducation thérapeutique du patient, pour un conseil utile et efficace au comptoir. « Les plaintes concernant le sommeil sont fréquentes en pharmacie, observe Christine Meyer, responsable de la formation à l’OCP. Face à des insomnies récurrentes, ou lors de la délivrance d’hypnotiques, l’officinal doit être réactif, poser des questions ouvertes et d’autres plus ciblées pour comprendre l’état d’esprit du patient et l’aider à mettre le doigt sur la voie à prendre. C’est là la clé de son implication ». Bien connaître la physiologie du sommeil, ses mécanismes, ses facteurs de troubles et les pathologies qui s’y rattachent est un préalable essentiel. Ces notions théoriques sont enseignées durant la matinée de formation.

À chaque problème sa solution

L’après-midi, place aux cas de comptoir. Anxiété, apnée du sommeil, sommeil léger… à chacun son problème et sa solution. « Dispenser un conseil hygiéno-diététique suffit parfois pour améliorer le sommeil du patient, explique Christine Meyer, ou expliquer à une personne âgée qu’il est normal d’avoir un sommeil plus fractionné. » Plutôt que de recourir aux médicaments, se concentrer sur son environnement de sommeil : « s’éloigner du bruit, de la lumière et limiter la température de la chambre à 22 degrés », précise Khoa Huynh. D’autres patients émergent avec difficulté le matin. Là encore, l’officinal peut agir. « Ces personnes doivent apprendre à tenir un agenda pour calculer le nombre et la durée de leurs cycles de sommeil afin d’en déduire l’heure idéale à laquelle ils doivent se coucher », indique le formateur. Agenda du sommeil, questionnaires, échelles de somnolence, etc., sont autant d’outils fournis lors de la formation pour faciliter la mise en pratique au comptoir.

Avancer crescendo

Parfois, le conseil doit jouer crescendo : conseiller une activité sportive, privilégier un repas léger le soir… « Psychothérapie et sophrologie peuvent aussi porter leurs fruits », suggère Khoa Huynh, pour qui les hypnotiques doivent toujours intervenir en dernier recours et de façon transitoire. Les prescripteurs ont parfois la main lourde, souvent sous la pression des patients. La formation vise à casser ce réflexe du « tout médicament ». « Elle apprend aussi à aborder avec le patient la question d’un sevrage en douceur », ajoute Khoa Huynh. Tout au moins à délivrer un message clair pour susciter une prise de conscience. « Cette posture éducative peut être adoptée par toute personne en relation avec le patient, y compris en peu de temps au comptoir, suggère Christine Meyer. Mais pharmacien et préparateur peuvent aussi décider d’y consacrer davantage de temps en proposant des entretiens dédiés. » Et là, pas question de fermer les yeux…

En pratique

Durée : 1 jour, de 9h à 17h. Dates et lieux : Bordeaux, 12 nov., Reims, 28 nov., Le Plessis-Robinson, 17 déc. Contact : OCP. Coût : 292 € HT. Prise en charge OPCA-PL : oui (frais pédagogiques 239,20 €). Repas et déplacements sous conditions.