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Quand les médecins acceptent de déléguer leurs tâches
Les sept ordres des professions de santé ont remis, le 13 octobre, leurs propositions au ministre de la Santé pour répondre à la problématique de l’accès à la santé. Et prônent le partage d’actes et d’activités entre médecins et autres professionnels de santé.
Comment améliorer l’accès à la santé dans les territoires ? Le Comité de liaison des institutions ordinales (Clio) santé, saisi par le ministère de la Santé et de la Prévention, a exploré cette voie en partant de deux situations concrètes : un patient avec médecin traitant, qui exerce ou non dans le cadre d’une structure d’exercice coordonné, ou sans. Le 13 octobre, il a émis deux propositions à mettre en œuvre conjointement :
– développer dans chaque territoire les partages d’actes et d’activités vers les professionnels de santé qui exercent au sein d’équipes de soins primaires et de proximité pour dégager du temps aux médecins traitants afin d’augmenter leur capacité de prise en charge ;
– à défaut de médecin traitant disponible, confier aux autres professionnels de santé la mission d’assurer une première prise en charge et d’organiser, avec les autres acteurs du territoire, l’orientation vers un médecin traitant.
Les médecins acceptent (enfin) de céder du terrain vis-à-vis de leurs prérogatives. « Avec les médecins et les autres professionnels de santé, nous nous engageons dans une nouvelle organisation pour gagner du temps médical. L’Ordre des médecins a soutenu cette proposition innovante du Clio santé », commente sobrement Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop).
Une organisation qui s’appuie sur l’exercice coordonné. Pour le déployer, le Clio propose d’étendre « la notion de coordination du médecin à tout regroupement de professionnels de santé qui s’unissent pour définir entre eux et de façon contractuelle une organisation territoriale des prises en charge par le partage des actes et des activités entre médecins et professionnels de santé ». Ce qui doit se traduire sur le terrain par une plus grande souplesse. « On peut considérer qu’un médecin et qu’un pharmacien pourraient passer une convention. Cela serait un premier niveau d’exercice coordonné et permettrait, par exemple, d’instaurer la dispensation protocolisée », explique Carine Wolf-Thal.
L’organisation prônée par le Clio nécessite également que professionnels de santé et patients soient informés sur les périmètres des prises en charge de chaque profession.
Etendre les missions du pharmacien
Ces propositions communes constituent un cadre. Chacun des ordres du Clio santé va émettre des propositions individuelles s’y inscrivant. Parmi celles de l’Ordre des pharmaciens, deux concernent directement l’officine : « Déployer plus largement la dispensation protocolisée » en étendant la liste des pathologies et en simplifiant les conditions de réalisation pour un déploiement plus massif, et mettre en œuvre le développement du rôle du pharmacien correspondant. L’Ordre souhaite élargir les missions et valoriser ce rôle sur l’ensemble du territoire, « sans se limiter aux zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ».
« Nos propositions ne vont pas être mises en œuvre dès demain. Il y aura peut-être des mesures dans le PLFSS
1 Projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
2 Conseil national de la refondation.
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