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Relooker son officine
S’offrir une nouvelle identité et faire peau neuve grâce à quelques adhésifs, le tout pour une somme raisonnable ? A la portée de chaque titulaire, le relooking n’est pas que de la poudre aux yeux. Témoignages.
Vous avez tout changé ! », s’exclament les clients. Pourtant, François Merdy s’est juste contenté de coller des panneaux sur ses meubles et d’éclairer quelques recoins. Du coup, ce « relooking » a jeté un nouveau coup de projecteur sur son officine située dans une zone sombre du centre Leclerc de Gourin (Morbihan).
Surface et ventes en plus
L’environnement concurrentiel incite les pharmaciens à se renouveler et à se différencier. « Face aux confrères qui rénovent leurs officines, on peut très vite paraître obsolète auprès des clients. Il faut évoluer rapidement », décrit Jean-Bernard Brotelande, titulaire à Loudéac (Côtes-d’Armor). Après avoir « rafraîchi » ses meubles grâce à des plaques de composite, Jean-Bernard Brotelande a fait masquer la moitié basse de sa vitrine pour gagner en espace de vente. Dans le même souci de personnaliser son officine, Fabrice Foltz, titulaire à Diarville (Moselle), a fait habiller la porte de ses rendez-vous santé et a collé sur ses murs une PLV. Un brin d’originalité qui lui a permis, en moins d’un mois, de mieux mettre en scène sa politique promotionnelle et de relancer immédiatement ses ventes.
Démarche écolo
Face aux pressions économiques, l’heure n’est plus forcément au gros œuvre. Si un agencement est au service d’une stratégie, fruit d’une longue réflexion prenant en compte le positionnement de l’officine, l’environnement, la surface et la clientèle, la version light du relooking permet d’aller rapidement à l’essentiel. « Le meuble sait se faire oublier derrière la signalétique. Celle-ci rend lisibles les nouvelles technologies dont disposent le pharmacien, voire ses nouvelles missions », expose Sylvain Cochet, gérant de la société In Store Concept. Ecologique parce que travaillant sur l’« existant », le relooking est également économique. Compter 5 à 6 000 euros pour le concept et environ 10 000 euros pour le matériel.
Atouts révélés
Cependant, ce « maquillage » est tout sauf superficiel. Le relooking débouche souvent sur un repositionnement de l’officine. « Après réflexions avec l’agence de communication, j’ai décidé de mettre en avant ma spécificité en médecine douce que j’ai matérialisée par une bannière », décrit Jean-Bernard Brotelande. « Il n’est pas rare que les pharmaciens se prenant au jeu découvrent leurs “richesses”, confirme Christophe Lucas, directeur de l’agence de communication Des ronds dans l’eau à Trégueux (Côtes-d’Armor). Ce peut être la collaboratrice experte en plantes ou encore une équipe qui depuis plus de vingt ans fidélise la clientèle. Ou encore le pharmacien qui fabrique depuis plusieurs décennies sa propre crème. Pourquoi ne pas mettre ces atouts en valeur ? »
Mise en scène
Davantage qu’une nouvelle image, le relooking donne un sens à la communication en s’appuyant sur la charte graphique définie par le titulaire et l’agence de communication. Elle sera ensuite déclinée sur tous les supports : panneaux, PLV, cache-porte, cache-vitrine mais aussi carte de visite, porte-ordonnances… Pour faire passer les messages de manière cohérente.
DifférenciationOn bulle « Chez ma pharmacienne »
« Petits louzous*, grands effets », « Ventre en distribil »**… Dans des bulles style BD, ces panneaux imprimés en alu annoncent les rayons dans le parler brestois des patients du quartier. Quand elle a repris cette officine du centre commercial du nord de Brest, Véronique Plougoulen a voulu la relooker à sa propre image mais aussi permettre aux patients « de s’y retrouver et de s’y sentir bien ». Le relooking s’est concrétisé dans une nouvelle enseigne, « Chez ma pharmacienne », dans les badges-caricatures des collaborateurs qui amusent les patients, et aussi dans la signalétique chaleureuse fixée par des Velcro. Devenus ainsi flexibles, les rayons peuvent passer de la version été « piqûres d’insectes » à la version « rhumes » en hiver.
* « Médicaments » en breton,
** « Problèmes d’intestin ».
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